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Le sommet de Xiamen illustre l'accélération de l'interdépendance et des échanges économiques des BRICS

                 French.xinhuanet.com | Publié le 2017-08-30 à 21:09

PARIS, 30 août (Xinhua) -- Le 9e sommet des BRICS qui se déroulera du 3 au 5 septembre à Xiamen (sud-est de la Chine) rappelle que même si de nouveaux appels à l'unilatéralisme ou au protectionnisme sont lancés, l'accélération de l'interdépendance et des échanges économiques entre les nations est une réalité, estime le sinologue français David Gosset dans une interview récemment accordée à Xinhua.

En moins d'une décennie, le sommet des BRICS, où convergent l'Amérique latine (Brésil), le vaste continent eurasiatique (Russie, Inde et Chine) et l'Afrique (Afrique du Sud), est devenu un temps fort de la politique internationale, analyse celui qui a créé le Forum Europe-Chine en 2002 et l'Initiative pour les Nouvelles Routes de la soie en 2015.

Alors que le G20 symbolise un monde multipolaire où la domination exclusive de l'Occident sur les affaires du monde appartient au passé, le processus des BRICS est le signe d'un siècle marqué par l'importance croissante des relations Sud-Sud, note-t-il, tout en soulignant que le commerce s'intensifie entre les pays des BRICS dont le PIB combiné représente plus de 20% de l'économie mondiale.

Selon lui, "l'Occident peut bien être traversé par la peur de la mondialisation, phénomène qu'il a d'ailleurs initié dans les siècles précédents, les Etats-Unis de Donald Trump se laisser tenter par le protectionnisme", cela ne signifie pas la fin de la mondialisation, mais simplement le déplacement de son centre de gravité. C'est bien autour de régions non-occidentales que de nouvelles formes de multilatéralisme et de coopération se dessinent.

M. Gosset souligne la création de la Nouvelle banque de développement (NBD), la qualifiant de "réalisation significative découlant des synergies entre les BRICS". Si son siège est situé dans le quartier financier de Shanghai, l'ouverture récente à Johannesburg de son antenne régionale africaine constitue pour l'Afrique une occasion d'approfondir ses liens avec l'Amérique latine et les trois géants eurasiatiques, dit-il.

Si la NBD sert évidemment les intérêts des pays en développement, la coordination des BRICS contribue également à une plus grande stabilité du village global. Comme évoqué dans la déclaration de Goa du 8e sommet des BRICS en 2016, les premiers prêts de la NBD visaient des projets dans le secteur des énergies renouvelables, signalant un engagement fort de ses membres pour le développement durable et pour la lutte contre le changement climatique.

Sur le rôle de la NBD, David Gosset pointe le fait qu'"avec des fonctions similaires à celles de la Banque mondiale (octroi de prêts), mais aussi du Fonds monétaire international (maintien de la stabilité financière), la NBD enrichit l'architecture financière mondiale. Elle n'a pas pour vocation d'affaiblir le système né à Bretton Woods à la fin de la Seconde Guerre mondiale, mais elle le complète et reflète une nouvelle distribution du jeu entre les puissances".

C'est dans ce contexte, et alors que la NBD va s'ouvrir à de nouveaux membres, que les pays de l'Union européenne, et singulièrement la France, doivent réfléchir à leur participation à un processus qui ne fera que gagner en influence.

Au-delà des aspects financiers et économiques, et à un moment où les incertitudes géopolitiques s'accumulent, la rencontre prochaine de trois continents à Xiamen envoie aussi un message sur les relations entre la Chine et l'Inde.

Alors que les médias ont choisi de mettre en lumière les tensions spectaculaires autour de la zone de Dong Lang, les interactions entre le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre indien Narendra Modi démontrent leur capacité à ne pas perdre de vue l'ensemble d'une relation qui est stratégique et à s'en tenir au principe que ce sont les négociations et le dialogue qui demeurent la solution aux désaccords éventuels entre les deux géants, conclut-il.

 
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Le sommet de Xiamen illustre l'accélération de l'interdépendance et des échanges économiques des BRICS

French.xinhuanet.com | Publié le 2017-08-30 à 21:09

PARIS, 30 août (Xinhua) -- Le 9e sommet des BRICS qui se déroulera du 3 au 5 septembre à Xiamen (sud-est de la Chine) rappelle que même si de nouveaux appels à l'unilatéralisme ou au protectionnisme sont lancés, l'accélération de l'interdépendance et des échanges économiques entre les nations est une réalité, estime le sinologue français David Gosset dans une interview récemment accordée à Xinhua.

En moins d'une décennie, le sommet des BRICS, où convergent l'Amérique latine (Brésil), le vaste continent eurasiatique (Russie, Inde et Chine) et l'Afrique (Afrique du Sud), est devenu un temps fort de la politique internationale, analyse celui qui a créé le Forum Europe-Chine en 2002 et l'Initiative pour les Nouvelles Routes de la soie en 2015.

Alors que le G20 symbolise un monde multipolaire où la domination exclusive de l'Occident sur les affaires du monde appartient au passé, le processus des BRICS est le signe d'un siècle marqué par l'importance croissante des relations Sud-Sud, note-t-il, tout en soulignant que le commerce s'intensifie entre les pays des BRICS dont le PIB combiné représente plus de 20% de l'économie mondiale.

Selon lui, "l'Occident peut bien être traversé par la peur de la mondialisation, phénomène qu'il a d'ailleurs initié dans les siècles précédents, les Etats-Unis de Donald Trump se laisser tenter par le protectionnisme", cela ne signifie pas la fin de la mondialisation, mais simplement le déplacement de son centre de gravité. C'est bien autour de régions non-occidentales que de nouvelles formes de multilatéralisme et de coopération se dessinent.

M. Gosset souligne la création de la Nouvelle banque de développement (NBD), la qualifiant de "réalisation significative découlant des synergies entre les BRICS". Si son siège est situé dans le quartier financier de Shanghai, l'ouverture récente à Johannesburg de son antenne régionale africaine constitue pour l'Afrique une occasion d'approfondir ses liens avec l'Amérique latine et les trois géants eurasiatiques, dit-il.

Si la NBD sert évidemment les intérêts des pays en développement, la coordination des BRICS contribue également à une plus grande stabilité du village global. Comme évoqué dans la déclaration de Goa du 8e sommet des BRICS en 2016, les premiers prêts de la NBD visaient des projets dans le secteur des énergies renouvelables, signalant un engagement fort de ses membres pour le développement durable et pour la lutte contre le changement climatique.

Sur le rôle de la NBD, David Gosset pointe le fait qu'"avec des fonctions similaires à celles de la Banque mondiale (octroi de prêts), mais aussi du Fonds monétaire international (maintien de la stabilité financière), la NBD enrichit l'architecture financière mondiale. Elle n'a pas pour vocation d'affaiblir le système né à Bretton Woods à la fin de la Seconde Guerre mondiale, mais elle le complète et reflète une nouvelle distribution du jeu entre les puissances".

C'est dans ce contexte, et alors que la NBD va s'ouvrir à de nouveaux membres, que les pays de l'Union européenne, et singulièrement la France, doivent réfléchir à leur participation à un processus qui ne fera que gagner en influence.

Au-delà des aspects financiers et économiques, et à un moment où les incertitudes géopolitiques s'accumulent, la rencontre prochaine de trois continents à Xiamen envoie aussi un message sur les relations entre la Chine et l'Inde.

Alors que les médias ont choisi de mettre en lumière les tensions spectaculaires autour de la zone de Dong Lang, les interactions entre le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre indien Narendra Modi démontrent leur capacité à ne pas perdre de vue l'ensemble d'une relation qui est stratégique et à s'en tenir au principe que ce sont les négociations et le dialogue qui demeurent la solution aux désaccords éventuels entre les deux géants, conclut-il.

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