HAMBOURG (Allemagne), 8 juillet (Xinhua) -- Le sommet de deux jours du Groupe des 20 (G20) à Hambourg s'est achevé samedi sans consensus sur le changement climatique.
Concluant ce sommet, la chancelière allemande Angela Merkel a qualifié de "regrettable" le retrait américain de l'Accord de Paris, notant toutefois que les 19 autres membres du G20 étaient d'accord sur le fait que cet accord était irréversible et qu'ils y restaient attachés.
Quant au libre-échange, l'autre sujet le plus en vue, les dirigeants du G20 ont certes signé un communiqué sur le sujet, mais il semble qu'il y a eu de fortes différences entre eux, Mme Merkel relevant notamment que "les pourparlers ont été très difficiles".
"Vous pouvez constater que les controverses au sein du G20 ont été fortes en matière de commerce, de changement climatique et même sur le multilatéralisme lui-même", a confié à Xinhua Dirk Messner, directeur de l'Institut allemand de développement, lors de ce sommet.
Le coprésident de Think 20 (T20), un groupe de réflexion du G20, estime que la communauté internationale a considérablement changé au cours des trois dernières années, ce qui a posé de nouveaux défis aux dirigeants du G20.
Pour lui, l'année 2015 a été très importante pour le multilatéralisme. Cette année-là, l'Accord de Paris sur le changement climatique a été conclu et l'Agenda 2030 pour le développement durable a été signé par tous les pays du monde. Mais 2016 a constitué "un choc" avec un président américain, Donald Trump, qui a rendu cette année "très difficile pour le multilatéralisme".
L'année 2017 a marqué une nouvelle étape avec un Royaume-Uni entamant la procédure de sortie de l'Union européenne et M. Trump annonçant le retrait américain de l'Accord de Paris, rappelle M. Messner. Heureusement, les élections françaises se sont bien passées, ce qui a constitué un grand soulagement pour le monde.
Par rapport au sommet de Hangzhou tenu l'an dernier en Chine, poursuit-il, les dirigeants du G20 font face à un monde bien plus complexe cette année à Hambourg.
Le professeur Gu Xuewu, directeur du Centre pour les études globales à l'Université de Bonn, confie à Xinhua qu'il "ne sera pas facile de parvenir à des accords lors du sommet de Hambourg". Aussi faut-il un G20 plus puissant, estime Dennis Snower, président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale et également coprésident de T20.
Un point de vue partagé par M. Messner pour qui "le G20 est encore plus important et nous devons le refonder".
Le G20 représente 80% du PIB mondial, 80% du commerce mondial et 80% des ressources et de la consommation du monde. "Si le G20 ne peut pas résoudre nos problèmes mondiaux, personne d'autre ne le pourra", a-t-il dit, en disant de ses dirigeants : "Ils sont responsables".
Par ailleurs, M. Snower note que l'économie mondiale est "fondamentalement et totalement intégrée", de sorte que les problèmes qu'elle engendre sont également interdépendants comme le changement climatique, la crise financière, la cybersécurité et le terrorisme.
"Ces problèmes franchissent les frontières et ne peuvent être résolus que de manière multilatérale", assure Dennis Snower.
Selon lui, alors que l'influence des Etats-Unis dans le monde s'affaiblit sur de nombreux aspects, l'importance de l'Union européenne et de la Chine va automatiquement se renforcer.
John Kirton, co-directeur du Groupe de recherche sur le G20 à l'Université de Toronto, pense aussi que la Chine est en train de devenir un leader lorsqu'il s'agit de mettre en oeuvre les orientations des sommets du G20.