OCS : le sommet "historique" d'Astana offre de nouvelles opportunités de coopération (PAPIER GENERAL)
Publié le 2017-06-08 à 18:20 | french.xinhuanet.com
ASTANA, 8 juin (Xinhua) -- Le sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), qui se tient jeudi et vendredi à Astana, capitale du Kazakhstan, contribuera au renforcement de la sécurité et de la coopération économique entre ses membres, ont indiqué des analystes.
La rencontre permettra à l'Inde et au Pakistan d'achever leur processus d'adhésion à l'OCS. Et les dirigeants des Etats membres discuteront des missions et des perspectives du bloc, ainsi que des questions internationales et régionales.
Pour l'ancien secrétaire général de l'OCS, Dmitri Mezentsev, ce sommet est "historique", car ce sera la première fois que l'organisation admet de nouveaux membres depuis sa fondation à Shanghai en 2001.
L'OCS regroupe actuellement la Chine, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan.
"L'OCS est en train de devenir une organisation transcontinentale couvrant (une vaste zone) allant de l'Arctique à l'océan Indien, de la ville chinoise de Lianyungang au bord du Pacifique à la ville baltique de Kaliningrad en Russie", a déclaré le secrétaire général de l'OCS, Rashid Alimov.
L'OCS a joué un rôle efficace pour assurer la sécurité, la stabilité et le développement durable dans le système moderne des relations inter-étatiques, a estimé le vice-ministre russe des Affaires étrangères Igor Morgoulov.
Le facteur essentiel de cette réussite est la volonté des membres de l'OCS de fonder leurs activités sur les principes de "l'Esprit de Shanghai", a souligné le diplomate russe.
COOPERATION EN MATIERE DE LA SECURITE
Selon M. Morgoulov, de nouveaux risques s'ajoutent aux défis traditionnels de sécurité dans la région, notamment les tentatives des terroristes de l'Etat islamique de pénétrer dans l'espace de l'OCS.
Dans ce contexte, l'OCS doit accroître l'efficacité de ses efforts antiterroristes, a-t-il souligné.
A cette fin, l'OCS doit renforcer sa structure antiterroriste régionale, dont le siège se trouve à Tachkent, la capitale ouzbèke, a déclaré Vladimir Evseïev, chef adjoint de l'Institut d'études de la Communauté des Etats indépendants (CEI), composé de 9 des 15 anciennes républiques soviétiques.
Etant donné que certains membres de l'OCS appartiennent à l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), dirigée par la Russie, M. Evseïev a suggéré que les deux organisations coordonnent leurs actions de lutte contre le terrorisme.
Pour Alexeï Maslov, professeur à l'Ecole supérieure d'économie, l'Asie du Sud fait face à une pression croissante dans la lutte antiterroriste.
Les membres de l'OCS peuvent échanger leurs listes de groupes terroristes, établir une base de données, suivre les flux transfrontaliers de terroristes et empêcher le trafic de drogues, qui est une source traditionnelle de financement du terrorisme, a précisé M. Maslov, ajoutant que l'organisation devrait également assurer la cybersécurité.
PARTENAIRE ECONOMIQUE
La Stratégie de développement de l'OCS à l'horizon 2025, adoptée lors du sommet de Oufa en 2015, vise à élargir les liens commerciaux, économiques et d'investissement, et à multiplier les activités conjointes dans les domaines de coopération prioritaires.
Le programme économique de l'OCS devient de plus en plus important, a noté M. Mezentsev.
"La création d'une zone de libre-échange (ZLE) nécessite du temps. Nous sommes parfaitement conscients qu'aujourd'hui, avec l'augmentation de la concurrence sur le marché mondial, il est très important de trouver des formats d'interaction les uns avec les autres", a-t-il affirmé.
M. Maslov a déclaré pour sa part que la mise en place des ZLE ne devrait pas être effectuée à la hâte, car certains pays économiquement faibles peuvent s'y opposer. Selon lui, la coopération économique dans le cadre de l'OCS devrait commencer par la levée des barrières commerciales et l'établissement de parcs polytechniques communs.
M. Alimov a de son côté souligné deux avantages de l'OCS. Premièrement, environ 70% de la population de l'OCS est âgée de moins de 50 ans et est économiquement active. Deuxièmement, la proximité géographique et une série d'accords renforcent la cohérence économique entre les Etats membres.
"Le sommet d'Astana va définir les orientations clés pour le développement futur de l'OCS", a-t-il ajouté.