BRUXELLES, 25 mai (Xinhua) -- Le président américain Donald Trump effectue actuellement sa première tournée à l'étranger depuis son accession au pouvoir en janvier. Le message qu'il adressera à ses alliés de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) lors du sommet d'une demi-journée qui se tiendra jeudi a donné lieu à toutes sortes de spéculations. Une seule chose est sûre : quelle que soit leur teneur, les paroles de M. Trump sont peu susceptibles d'apaiser ses homologues de l'OTAN.

En effet, le président américain a remis en cause l'utilité de cette organisation presque septuagénaire au cours de sa campagne électorale, la qualifiant d'"obsolète".

Accusant ses alliés d'abuser de la "générosité" des Etats-Unis, l'ancien magnat de l'immobilier a même menacé de claquer la porte de l'OTAN si l'organisation ne réévalue pas la contribution des pays membres à son financement.

En 2014, les pays membres de l'OTAN sont convenus d'augmenter les dépenses allouées à la défense à hauteur de 2% de leur PIB. Or, la plupart d'entre eux ne tiennent pas leurs engagements, selon M. Trump.

Les remarques amères du président américain ont soulevé un tollé en Europe. Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a ainsi déclaré que les "déclarations inquiétantes" de M. Trump représentaient une menace extérieure pour l'UE, qui "rend son avenir très imprévisible".

Cependant, ces derniers mois, M. Trump est revenu sur son jugement à l'égard de l'OTAN et a réaffirmé l'engagement des Etats-Unis au sein de l'organisation. Néanmoins, il n'a pas bougé sur la question de la répartition des contributions financières.

On peut donc dire que cette volte-face de M. Trump sur le rôle de l'OTAN a contribué à crisper, dans une certaine mesure, l'atmosphère du prochain sommet, qui, sous la pression apparente des Etats-Unis, a fait du "redécoupage plus juste des contributions" l'une de ses priorités.

Mais il sera difficile d'avancer sur cette question. Pour la plupart des pays européens, il est irréaliste, à court terme, d'augmenter considérablement le budget de la défense. L'Allemagne, que M. Trump accuse de tirer les ficelles de l'Union européenne, a accueilli cette idée avec froideur.

Bien que le gouvernement de M. Trump continue de menacer l'Europe de réduire brutalement sa contribution financière à l'OTAN si l'UE n'accroît pas ses dépenses militaires, le ton s'est tout de même adouci. Les Européens ont rétorqué que leur contribution était déjà plus élevée qu'elle ne le devrait, compte tenu de l'aide au développement qu'ils accordent.

Pour ne rien arranger, la politique du gouvernement américain à l'égard de la Russie suscite l'inquiétude des pays européens, qui se préoccupent de la situation à la frontière orientale de l'Europe depuis que le conflit en Ukraine a éclaté en 2014.

Comme un vieux couple en crise après des années de vie commune, les Etats-Unis et leurs alliés de l'OTAN ont besoin de faire le bilan de leur relation avec lucidité.