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Les travailleurs chinois, symboles de prospérité le long de "la Ceinture et la Route"

Publié le 2017-05-12 à 12:07 | french.xinhuanet.com

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Une semaine d'actualités en images (du 1er au 7 mai 2017)

Moon Jae-in, le nouveau président sud-coréen (PORTRAIT)

BEIJING, 12 mai (Xinhua) -- A mesure que la Chine avance dans la mise en place de sa grande et ambitieuse initiative "la Ceinture et la Route", les travailleurs chinois découvrent à cette occasion des pays le long des anciennes routes commerciales, mais aussi les populations locales. Ils jouent aujourd'hui un rôle crucial dans la création de ce qui pourrait devenir le plus important projet économique du XXIe siècle.

AVANCER MALGRE LES DIFFICULTES

En Algérie, plus grand pays d'Afrique, une équipe de jeunes travailleurs chinois de la China State Construction Engineering Corporation (CSCEC) construit actuellement un axe routier traversant les hauts plateaux de l'Atlas. Un projet qui permettra de relier la Méditerranée au Sahara.

Yang Yang est un de ces travailleurs. La vingtaine, il s'occupe des relevés de mesures sur ce projet depuis 2013.

La topographie de la zone a fait de ce projet d'infrastructures l'un des plus compliqués en Algérie. Tous les matins, le jeune homme a mené ses collègues dans de difficiles traversées des canyons de l'Atlas, avançant malgré les intempéries et les difficultés rencontrées sur le terrain.

M. Yang est conscient de l'importance de son rôle pour la réussite du projet : une minuscule erreur de calcul pourrait en effet se traduire par d'importantes pertes. Il a beaucoup travaillé pour planifier cette route, aidé uniquement d'une calculatrice et d'un ordinateur, et s'assurer de l'exactitude et l'efficacité des relevés.

Comme le dit le dicton, on n'a rien sans rien. Le tunnel No2 a été intégré avec succès dans l'ensemble de l'axe routier le 15 décembre 2016. D'une longueur de 2,4km, il est le plus long tunnel routier d'Algérie.

UN PAYS QUI DEVIENT EXPORTATEUR D'ELECTRICITE

On retrouve également le "Fait en Chine" en Afrique de l'Ouest. A près de 150km au nord-est de Conakry, la capitale de la Guinée, on peut admirer une puissante cascade née d'un grand barrage sur le fleuve Konkouré. Il s'agit du barrage hydroélectrique de Kaléta, un ouvrage construit par la China International Water & Electric Corporation (CWE) en seulement trois ans.

"En tant qu'ouvriers du bâtiment, nous devons travailler sous de fortes chaleurs. Nos cheveux sont toujours humides et, après une journée de travail, nos vêtements trempés de sueur", raconte Wang Xiaoyi, l'un des ouvriers à Kaléta.

Ce climat affecte aussi les travailleurs chinois la nuit. En effet, leurs dortoirs préfabriqués sont très peu équipés et leur petit générateur ne permet pas d'avoir assez électricité pour brancher des climatiseurs ou même des ventilateurs. Dans cette chaleur suffocante, les travailleurs ont beaucoup de mal à s'endormir.

Mais M. Wang arrive à trouver des raisons de persévérer : "Je me suis dit : pense aux Guinéens qui vivent dans le noir. Sois la lueur qui les éclaire".

Aujourd'hui en mesure de produire assez de courant pour la capitale guinéenne et onze provinces, la station de Kaléta a une nouvelle mission : produire, dans un avenir proche, de l'électricité pour les pays voisins, notamment la Gambie, le Sénégal, le Mali, et la Guinée-Bissau.

Sur le même fleuve, à 135km de Conakry, un autre barrage hydroélectrique encore plus grand est actuellement construit par la CWE sur le site de Souapiti. Après sa mise en service, la Guinée, autrefois très affectée par le manque d'électricité, deviendra exportateur d'électricité en Afrique de l'Ouest.

UNE MISSION LOIN D'ETRE TERMINEE

De l'autre côté de l'océan Indien, la lumière est enfin venue éclairer une zone abandonnée du Cambodge.

La région autour de la rivière Russei Chrum Kraom, qui traverse une vallée inhabitée du sud-ouest du pays, était connue comme "l'île solitaire" parce qu'elle était exclue du réseau d'électricité national. Mais en 2010, la China Huadian Corporation (CHD) a commencé à construire sur ce cours d'eau la plus grande centrale hydroélectrique du Cambodge.

Sa construction a été finalisée neuf mois avant la fin annoncée des travaux, un grand succès si l'on prend en compte les difficultés rencontrées par les travailleurs chinois (champs de mines, pluies torrentielles et manque constant de main-d'oeuvre qualifiée).

"Nous avons trouvé des grenades sur des sites de construction, même après le déminage de la zone par le personnel des Nations Unies", se souvient Le Jianhua, à la tête du projet, évoquant la guerre civile qui a ravagé le Cambodge pendant près de 30 ans, avant de prendre fin en 1999.

Le ministre cambodgien des Mines et de l'Energie, Suy Sem, a salué l'expertise chinoise, ainsi que le travail acharné des travailleurs chinois et leur coopération amicale avec les Cambodgiens pendant et après les travaux de construction.

"Sans eux, les choses ne se seraient pas passées aussi facilement et le coût aurait été beaucoup plus élevé", affirme le ministre.

Avec une capacité installée de 338 mégawatts, la centrale a comblé près de la moitié de la demande en électricité du pays en 2013.

Lors de la cérémonie officielle d'inauguration de la centrale, le Premier ministre cambodgien Hun Sen a estimé que ce projet était une contribution significative à la croissance économique, au développement social et à la réduction de la pauvreté dans son pays.

Keat Makara est un jeune diplômé cambodgien supervisant des opérations sur ce projet. Ce poste lui a donné envie d'apprendre, notamment par la formation et la gestion moderne de la coopération des Chinois. "Nous manquons d'expérience, nous devons donc apprendre des Chinois", confie-t-il en chinois.

Cette centrale est l'un des six projets hydroélectriques que la CHD a aidé à construire et à gérer au Cambodge. Ensemble, ils fournissent 47% de l'électricité du Cambodge, profitant à 72% des villages du pays.

Toutefois, la mission de la CHD est loin d'être terminée, du moins selon M. Le. "Nous devons encore former le personnel cambodgien et aider à mettre en place un système de gestion, ainsi que des règles professionnelles et des standards, tout ce qu'il faudra pour le développement futur de la centrale", promet le directeur du projet.

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