RABAT, 28 avril (Xinhua) -- Les relations entre la Chine et le Maroc connaissent une nouvelle dynamique dans plusieurs domaines, tant politique qu'économique ou culturel. Les deux pays semblent complémentaires sur plusieurs points.

Pour la Chine, le Maroc représente une destination privilégiée grâce à son positionnement géostratégique, en faisant une plateforme pour les investissements, les exportations et les activités offshoring. En effet, le Maroc permet aux investisseurs chinois d'avoir un accès préférentiel aux marchés de 55 pays (soit 1,2 milliards de consommateurs), avec lesquels le Maroc a conclu des accords de libre-échange (notamment les pays de l'UE, les Etats-Unis et les pays arabes).

Le développement du transport, avec la possible ouverture d'une liaison aérienne directe entre les deux pays, constitue un élément clé dans la promotion des relations économiques et commerciales. Le marché chinois, toujours en quête de nouveaux produits, est ouvert aux hommes d'affaires marocains qui sont appelés à accélérer le rythme de leurs exportations et à diversifier leurs produits à destination du géant asiatique. L'augmentation des exportations de certains produits marocains phares, tels que le phosphate, ses dérivés et les produits halieutiques, est de nature à rééquilibrer la balance commerciale entre les deux pays, estiment les analystes économiques.

La Chine est le 14ème client du Maroc et son 3ème fournisseur, après l'Espagne et la France. De son côté, le Maroc est le 89ème fournisseur de la Chine et son 61ème client dans le monde. En 2015, le volume des échanges commerciaux entre l'Empire du Milieu et le Royaume du Maroc a atteint 3,4 milliards de dollars. Les exportations de la Chine vers le Maroc sont principalement constituées de produits textiles, d'appareils électroménagers, d'équipements industriels, de thé et d'articles d'usage courant ; alors que l'engrais, le phosphate et les produits de la mer sont les principaux produits marocains exportés vers la Chine.

En vue de rééquilibrer la balance, les deux pays entendent renforcer leurs relations économiques avec l'ambition d'instaurer un partenariat gagnant-gagnant, et d'élargir l'horizon de leur coopération en s'ouvrant davantage sur les marchés régionaux dans des secteurs porteurs, tels que l'énergie et les nouvelles technologies.

Par ailleurs, dans le cadre du Programme exécutif de l'accord culturel, les deux gouvernements échangent des bourses, au profit des étudiants chinois et marocains. La Chine organise également un programme annuel de formation pour les cadres marocains. Bref, les échanges entre les deux peuples se développent avec vigueur, ce qui constitue un pilier important des relations bilatérales, et favorise considérablement le développement des relations sino-marocaines. Actuellement, on compte trois Instituts Confucius au Maroc (à Rabat, Casablanca et Tétouan). L'ambassade de Chine au Maroc prévoit d'en ouvrir davantage dans d'autres villes marocaines. Des cours de mandarin sont également dispensés par certaines écoles privées du Maroc.

Selon l'ambassade de Chine à Rabat, près de 2.000 ressortissants chinois sont établis au Maroc. Ils travaillent en particulier dans les domaines de la télécommunication et des infrastructures (autoroutes, ponts, etc.) A Casablanca, on compte quelque 500 commerçants chinois. "Au fil des années, ils se sont faits une place à Derb Omar, le grand quartier commercial de la capitale économique du Maroc. Ils emploient beaucoup de jeunes Marocains, dont le rôle est d'informer la clientèle locale sur les prix, la qualité et l'utilité des articles proposés", indique l'ambassade de Chine.

Sur le plan de la santé, plus de 1.600 cadres médicaux chinois se sont relayés dans différents hôpitaux marocains depuis 1975, date à laquelle a été signé le premier protocole d'accord relatif à l'envoi au Maroc de missions médicales chinoises. Quelque 80 médecins chinois venus de Shanghai - spécialisés dans la gynécologie, la traumatologie, les brûlures, la médecine interne, la chirurgie, la pédiatrie, l'ophtalmologie et la médecine traditionnelle chinoise - travaillent dans les hôpitaux répartis sur huit provinces marocaines, à savoir Agadir, Benguérir, Chefchaouen, Errachidia, Meknès, Mohammedia, Settat et Taza.

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