France/Présidentielle: Pour Emmanuel Macron, une nouvelle bataille commence (ANALYSE)

                 French.xinhuanet.com | Publié le 2017-04-25 à 01:41

Présidentielle/France : E. Macron et M. Le Pen qualifiés pour le second tour
PARIS, 24 avril (Xinhua) -- Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle du mouvement En Marche ! prononce un discours lors d'un rassemblement à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle, le 23 avril 2017 à Paris, en France. Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont qualifiés pour le second tour de la présidentielle du 7 mai. (Photo : Jose Rodriguez)

PARIS, 24 avril (Xinhua) -- Le fondateur du mouvement En Marche! Emmanuel Macron a d'ores et déjà réussi son pari en arrivant en tête à l'issue du premier tour de scrutin de l'élection présidentielle, dimanche. Donné largement favori face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron semble en passe de devenir le prochain chef de l'Etat français le 7 mai. Il devra cependant relever un autre défi de taille: rassembler très largement en vue des législatives de juin s'il veut être en mesure de gouverner un pays traversé par de multiples fractures.

Le 23 avril 2017 restera une date clé dans l'histoire de la cinquième République. L'élimination des candidats des deux grands partis de gouvernement, l'irruption en tête de l'OVNI politique Emmanuel Macron, la percée considérable de La France insoumise et de son candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, la claque historique du Parti socialiste, représentent indéniablement un bouleversement sans précédent depuis 1958. Tel est le premier enseignement que l'on peut tirer au lendemain du premier tour de cette élection présidentielle inédite.

Selon les chiffres du ministère français de l'Intérieur (pas encore tout à fait définitifs), Emmanuel Macron devance, avec 23,86% des suffrages exprimés la présidente du Front national Marine Le Pen (21,43%). Un score décevant pour la leader d'extrême droite, qui, pendant les meilleurs moments de sa campagne, avait été créditée de près de 30% des voix.

La présence de Marine Le Pen au second tour n'est donc en rien une surprise mais, comme elle l'a concédé lundi, elle est passée du statut de favorite à celui de challenger. Elle établit tout de même un record pour son parti avec 7,6 millions d'électeurs, soit 2,8 millions de plus que son père Jean-Marie Le Pen en 2002.

D'après les premières estimations réalisées après le premier tour, Marine Le Pen serait largement battue le 7 mai et ne recueillerait que 38% des suffrages face au fondateur du mouvement En Marche! (EM!).

La droite, quant à elle, sort humiliée de cette élection. Jamais, sous la cinquième République, elle n'avait été éliminée dès le premier tour. Son candidat François Fillon (Les Républicains/LR) n'obtient que 19,94% des voix et perd un scrutin qui semblait acquis avant l'éclatement du scandale des emplois fictifs présumés de son épouse Penelope. Nul doute que les règlements de compte seront sanglants dans les rangs de LR. Le comité politique du parti s'est d'ailleurs réuni dès lundi.

Le Parti socialiste (PS) est lui aussi en plein désarroi après la déroute de son candidat Benoît Hamon, relégué à la cinquième place avec seulement 6,35% des suffrages. La recomposition de cette famille politique s'annonce d'autant plus compliquée que le PS a déjà enregistré, pendant la campagne, de nombreuses défections en faveur d'Emmanuel Macron.

Jean-Luc Mélenchon, avec 19,62% des voix, réalise une belle performance mais ne cachait pas sa déception dimanche soir. Il a par ailleurs refusé d'appeler au front républicain, s'en remettant au choix des militants de La France insoumise.

Dans cette nouvelle configuration, Emmanuel Macron, quasi inconnu du grand public il y a trois ans, semble promis, à 39 ans, à franchir la dernière marche du perron de l'Elysée le 7 mai. Il deviendrait ainsi le plus jeune président de la République de l'histoire de France devant Louis-Napoléon Bonaparte.

Avec son positionnement "ni de droite ni de gauche", cet énarque et ancien banquier a réussi un véritable tour de force: celui d'incarner l'homme du renouveau qui a dynamité le "système" alors qu'il fut ministre du président Hollande jusqu'au 30 août 2016, après avoir été son conseiller puis son secrétaire général adjoint à l'Élysée.

"En une année, nous avons changé le visage de la vie politique française. Le sentiment profond, organique, millénaire qui a toujours porté notre peuple, l'engagement pour la patrie, l'énergie pour l'intérêt collectif au delà des divisions l'ont emporté ce soir", s'est-il enthousiasmé, dimanche soir.

"Les Français ont exprimé leur désir de renouvellement. Notre logique est désormais celle du rassemblement que nous poursuivrons jusqu'aux élections législatives", a-t-il tout de suite ajouté. Car Emmanuel Macron l'a bien compris: le véritable second tour de la présidentielle aura lieu lors des législatives des 11 et 18 juin.

Jusqu'ici, seule une quinzaine de candidats En Marche! ont été investis sur les 577 circonscriptions que compte l'Hexagone. Emmanuel Macron table sur une dynamique enclenchée par sa victoire à la présidentielle. Mais, sans majorité parlementaire, il lui sera bien difficile de diriger un pays où l'électorat apparaît fragmenté socialement, géographiquement comme démographiquement.

Dans le contexte de crise endémique qui sévit dans l'Hexagone, il y a fort à parier qu'Emmanuel Macron sera confronté à des mouvements de protestation sociale dans la rue.

Par ailleurs, le large appel au front républicain, lancé dès dimanche soir pour faire barrage à Marine Le Pen, ne doit pas faire oublier que de nombreux électeurs français voteront pour Emmanuel Macron par défaut, et non par adhésion, le 7 mai. Sa légitimité électorale sera de fait assez faible.

Lire aussi :

France/Présidentielle : les enjeux du second tour vus par deux experts français (INTERVIEW)

PARIS, 24 avril (Xinhua) -- En plébiscitant Emmanuel Macron (En Marche!) et Marine Le Pen (Front national) pour le second tour de l'élection présidentielle française, les électeurs français ont donné un signal à la fois pro-européen mais aussi de forte contestation à l'égard des partis traditionnels, ont expliqué Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman, et Jean-Yves Camus, politologue français et directeur de l'Observatoire des radicalités politiques-Fondation Jean-Jaurès, interrogés par Xinhua ce lundi.

France/Présidentielle: la droite appelle à voter le 7 mai "pour faire battre Marine Le Pen"

PARIS, 24 avril (Xinhua) -- Au lendemain de la défaite de son candidat François Fillon, le bureau politique du parti Les Républicains (LR), a appelé lundi soir, à l'issue d'une longue journée de discussions, à voter "pour faire battre Marine Le Pen" lors du second tour de l'élection présidentielle qui opposera la présidente du Front national à Emmanuel Macron, le 7 mai.

 
Jackie Chan envisage de tourner un film en Hongrie
Jackie Chan envisage de tourner un film en Hongrie
Royaume-Uni : La reine d'Angleterre fête son 91e anniversaire
Royaume-Uni : La reine d'Angleterre fête son 91e anniversaire
Floraison des cerisiers à Stockholm
Floraison des cerisiers à Stockholm
La plus vieille femelle gorille du Zoo de Budapest fête ses 40 ans
La plus vieille femelle gorille du Zoo de Budapest fête ses 40 ans
Photos - Semaine de la mode à Ljubljana
Photos - Semaine de la mode à Ljubljana
Paris : manifestations après le décès d'un Chinois tué par la police
Paris : manifestations après le décès d'un Chinois tué par la police
Salon du livre de Paris
Salon du livre de Paris
Photos - Semaine de la mode de Portugal
Photos - Semaine de la mode de Portugal
Retour en haut de la page
french.xinhuanet.com

France/Présidentielle: Pour Emmanuel Macron, une nouvelle bataille commence (ANALYSE)

Publié le 2017-04-25 à 01:41 | french.xinhuanet.com

Présidentielle/France : E. Macron et M. Le Pen qualifiés pour le second tour
PARIS, 24 avril (Xinhua) -- Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle du mouvement En Marche ! prononce un discours lors d'un rassemblement à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle, le 23 avril 2017 à Paris, en France. Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont qualifiés pour le second tour de la présidentielle du 7 mai. (Photo : Jose Rodriguez)

PARIS, 24 avril (Xinhua) -- Le fondateur du mouvement En Marche! Emmanuel Macron a d'ores et déjà réussi son pari en arrivant en tête à l'issue du premier tour de scrutin de l'élection présidentielle, dimanche. Donné largement favori face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron semble en passe de devenir le prochain chef de l'Etat français le 7 mai. Il devra cependant relever un autre défi de taille: rassembler très largement en vue des législatives de juin s'il veut être en mesure de gouverner un pays traversé par de multiples fractures.

Le 23 avril 2017 restera une date clé dans l'histoire de la cinquième République. L'élimination des candidats des deux grands partis de gouvernement, l'irruption en tête de l'OVNI politique Emmanuel Macron, la percée considérable de La France insoumise et de son candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, la claque historique du Parti socialiste, représentent indéniablement un bouleversement sans précédent depuis 1958. Tel est le premier enseignement que l'on peut tirer au lendemain du premier tour de cette élection présidentielle inédite.

Selon les chiffres du ministère français de l'Intérieur (pas encore tout à fait définitifs), Emmanuel Macron devance, avec 23,86% des suffrages exprimés la présidente du Front national Marine Le Pen (21,43%). Un score décevant pour la leader d'extrême droite, qui, pendant les meilleurs moments de sa campagne, avait été créditée de près de 30% des voix.

La présence de Marine Le Pen au second tour n'est donc en rien une surprise mais, comme elle l'a concédé lundi, elle est passée du statut de favorite à celui de challenger. Elle établit tout de même un record pour son parti avec 7,6 millions d'électeurs, soit 2,8 millions de plus que son père Jean-Marie Le Pen en 2002.

D'après les premières estimations réalisées après le premier tour, Marine Le Pen serait largement battue le 7 mai et ne recueillerait que 38% des suffrages face au fondateur du mouvement En Marche! (EM!).

La droite, quant à elle, sort humiliée de cette élection. Jamais, sous la cinquième République, elle n'avait été éliminée dès le premier tour. Son candidat François Fillon (Les Républicains/LR) n'obtient que 19,94% des voix et perd un scrutin qui semblait acquis avant l'éclatement du scandale des emplois fictifs présumés de son épouse Penelope. Nul doute que les règlements de compte seront sanglants dans les rangs de LR. Le comité politique du parti s'est d'ailleurs réuni dès lundi.

Le Parti socialiste (PS) est lui aussi en plein désarroi après la déroute de son candidat Benoît Hamon, relégué à la cinquième place avec seulement 6,35% des suffrages. La recomposition de cette famille politique s'annonce d'autant plus compliquée que le PS a déjà enregistré, pendant la campagne, de nombreuses défections en faveur d'Emmanuel Macron.

Jean-Luc Mélenchon, avec 19,62% des voix, réalise une belle performance mais ne cachait pas sa déception dimanche soir. Il a par ailleurs refusé d'appeler au front républicain, s'en remettant au choix des militants de La France insoumise.

Dans cette nouvelle configuration, Emmanuel Macron, quasi inconnu du grand public il y a trois ans, semble promis, à 39 ans, à franchir la dernière marche du perron de l'Elysée le 7 mai. Il deviendrait ainsi le plus jeune président de la République de l'histoire de France devant Louis-Napoléon Bonaparte.

Avec son positionnement "ni de droite ni de gauche", cet énarque et ancien banquier a réussi un véritable tour de force: celui d'incarner l'homme du renouveau qui a dynamité le "système" alors qu'il fut ministre du président Hollande jusqu'au 30 août 2016, après avoir été son conseiller puis son secrétaire général adjoint à l'Élysée.

"En une année, nous avons changé le visage de la vie politique française. Le sentiment profond, organique, millénaire qui a toujours porté notre peuple, l'engagement pour la patrie, l'énergie pour l'intérêt collectif au delà des divisions l'ont emporté ce soir", s'est-il enthousiasmé, dimanche soir.

"Les Français ont exprimé leur désir de renouvellement. Notre logique est désormais celle du rassemblement que nous poursuivrons jusqu'aux élections législatives", a-t-il tout de suite ajouté. Car Emmanuel Macron l'a bien compris: le véritable second tour de la présidentielle aura lieu lors des législatives des 11 et 18 juin.

Jusqu'ici, seule une quinzaine de candidats En Marche! ont été investis sur les 577 circonscriptions que compte l'Hexagone. Emmanuel Macron table sur une dynamique enclenchée par sa victoire à la présidentielle. Mais, sans majorité parlementaire, il lui sera bien difficile de diriger un pays où l'électorat apparaît fragmenté socialement, géographiquement comme démographiquement.

Dans le contexte de crise endémique qui sévit dans l'Hexagone, il y a fort à parier qu'Emmanuel Macron sera confronté à des mouvements de protestation sociale dans la rue.

Par ailleurs, le large appel au front républicain, lancé dès dimanche soir pour faire barrage à Marine Le Pen, ne doit pas faire oublier que de nombreux électeurs français voteront pour Emmanuel Macron par défaut, et non par adhésion, le 7 mai. Sa légitimité électorale sera de fait assez faible.

Lire aussi :

France/Présidentielle : les enjeux du second tour vus par deux experts français (INTERVIEW)

PARIS, 24 avril (Xinhua) -- En plébiscitant Emmanuel Macron (En Marche!) et Marine Le Pen (Front national) pour le second tour de l'élection présidentielle française, les électeurs français ont donné un signal à la fois pro-européen mais aussi de forte contestation à l'égard des partis traditionnels, ont expliqué Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman, et Jean-Yves Camus, politologue français et directeur de l'Observatoire des radicalités politiques-Fondation Jean-Jaurès, interrogés par Xinhua ce lundi.

France/Présidentielle: la droite appelle à voter le 7 mai "pour faire battre Marine Le Pen"

PARIS, 24 avril (Xinhua) -- Au lendemain de la défaite de son candidat François Fillon, le bureau politique du parti Les Républicains (LR), a appelé lundi soir, à l'issue d'une longue journée de discussions, à voter "pour faire battre Marine Le Pen" lors du second tour de l'élection présidentielle qui opposera la présidente du Front national à Emmanuel Macron, le 7 mai.

010020070770000000000000011107401362329291