MEXICO, 6 mars (Xinhua) -- Les réformes que la Chine est en train de mener visent à stimuler la croissance économique tant domestique que mondiale, selon l'analyste mexicain Armando Azua Garcia, chercheur au Centre des études asiatiques auprès de l'Université ibéro-américaine de Mexico.
Bien qu'elles visent à réduire la dépendance aux marchés internationaux, elles prennent aussi en compte les effets positifs que l'économie chinoise peut exercer sur le reste du monde, dit-il dans un entretien à Xinhua.
Selon lui, l'objectif de la Chine "est de ne pas dépendre uniquement des grands marchés mondiaux, qu'elle n'abandonnera pas bien sûr, mais bien au contraire de les renforcer". Parallèlement, "la Chine entend aussi renforcer son marché domestique avec des incitations économiques plus importantes".
Lors de l'ouverture dimanche dernier de la 5e session annuelle de la 12e Assemblée populaire nationale (APN, Parlement chinois), le Premier ministre Li Keqiang a indiqué que le pays devrait continuer de mener ces réformes afin de parvenir à l'objectif de croissance de 6,5% cette année en dépit d'une conjoncture mondiale difficile.
Tout en oeuvrant à transformer son économie en passant d'un modèle axé sur les exportations à un autre tourné vers la consommation intérieure, la Chine "devrait également s'efforcer d'améliorer le climat des affaires pour les investisseurs étrangers", conseille M. Azua.
Par ailleurs, elle "devrait chercher à renforcer son large secteur public en sous-traitant au privé des tâches dont elle pense qu'elles peuvent être accomplies de façon plus efficace par les PME". De tels investissements dans le secteur privé "peuvent stimuler le développement de régions qui en manquent et, à long terme, créer de larges chaînes de production en Chine", ajoute-t-il.
L'augmentation de ces investissements privés est conforme à la politique chinoise de réduire l'implication de l'Etat dans l'économie, à l'exception des secteurs stratégiques, relève M. Azua.
La Chine a par exemple ouvert l'enseignement supérieur au privé. Au niveau des universités, les capitaux privés peuvent aider à rapprocher le monde de l'enseignement et celui de l'industrie sous la bannière de l'innovation, note-t-il.
De même, le gouvernement chinois a annoncé qu'il autoriserait les sociétés étrangères à participer aux projets scientifiques et technologiques parrainés par l'Etat.
"Un grand atout de la Chine pourrait résider dans le retour de scientifiques et d'ingénieurs hautement qualifiés qui sont en contact avec des collègues américains ou européens et qui pourraient ensuite partager leur savoir avec de grandes entreprises chinoises", conclut M. Azua.