A cause du diabète, les patients chinois perdent neuf ans de leur vie (étude)
Publié le 2017-01-22 à 00:51 | french.xinhuanet.com
WASHINGTON, 21 janvier (Xinhua) -- Les Chinois souffrant de diabète au milieu de leur vie perdent en moyenne neuf ans de leur vie, selon une nouvelle étude publiée pendant la semaine.
L'étude en question, publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), a montré qu'un traitement inadéquate, notamment dans les zones rurales, en est la principale cause.
La prévalence du diabète en Chine a quadruplé ces dernières décennies, avec environ 100 millions d'adultes aujourd'hui touchés, plus que dans n'importe quel autre pays du monde, mais son effet sur la mortalité est inconnu.
Dans cette nouvelle étude, les chercheurs de l'Université d'Oxford et de l'Université de Beijing ont examiné l'association diabète/mortalité sur 500.000 adultes de dix régions chinoises, dont cinq régions rurales et cinq régions urbaines.
Les participants ont été recrutés entre 2004 et 2008 et ont été suivis jusqu'en 2014.
Au début de l'étude, 6% des participants souffraient de diabète, dont 4% étaient originaires des zones rurales et 8% des zones urbaines.
Parmi ces patients, 3% avaient déjà été diagnostiqués, alors que les 3% restants l'ont su après avoir été dépistés.
Les chercheurs ont découvert que les personnes souffrant de diabète avaient deux fois plus de chance de mourir pendant la période de suivi, comparé aux autres participants de l'étude, et que ces risques étaient plus élevés dans les régions rurales que dans les régions urbaines.
L'étude a montré que le diabète élevait le risque de mourir de maladies cardiaques, d'une attaque, d'une maladie des reins, d'une maladie du foie, d'une infection et des cancers du foie, du pancréas et des seins.
Et le risque de mourir de complications graves mal soignées du diabète comme le coma diabétique était quatre fois plus élevé dans les régions rurales que dans les régions urbaines. Même dans les régions urbaines, le risque était plus élevé que parmi les populations occidentales.
"Alors que la prévalence du diabète chez les jeunes adultes augmente et que la population adulte augmente, le nombre annuel de décès liés au diabète devrait continuer à augmenter, à moins qu'il y ait une amélioration substantielle au niveau de la prévention et de la gestion", ont écrit les chercheurs.
Margaret Chan, directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé, a qualifié cette étude de "première preuve fiable des maladies et complications spécifiques qui expliquent la mortalité des individus chinois souffrant de diabète".
Le modèle de mortalité révélé dans cette étude met la lumière sur "les faiblesses importantes dans la gestion clinique du diabète, notamment dans les régions rurales, et dans l'efficacité des interventions de prévention auprès de la population", a poursuivi Mme Chan.
Mais elle a également noté que la Chine a entrepris de grandes réformes de son système de santé depuis ces dix dernières années, améliorant les soins de santé primaires et formant beaucoup de médecins de famille.
"La qualité des mesures précises inscrites dans l'étude permet de croire que les autorités chinoises continueront à orienter les réformes de santé du pays dans la bonne direction, avec des résultats qui améliorent également la prévention et le contrôle du diabète", a-t-elle conclu.