MOSCOU/VLADIVOSTOK, 8 novembre (Xinhua) -- Le Premier ministre chinois Li Keqiang est actuellement en visite officielle en Russie pour discuter du développement et de l'élargissement de la coopération bilatérale dans des domaines et des projets cruciaux.
Une des opportunités pour les deux pays d'approfondir leur travail commun est le développement de l'Extrême-Orient russe, une vaste région avec de grandes perspectives de coopération dans des domaines tels que l'agriculture, les infrastructures, le pétrole et le gaz.
Le district fédéral russe d'Extrême-Orient couvre une région de plus de 6 millions de km², soit plus de 36% du territoire national. Le district est riche en ressources naturelles, dont du pétrole, du gaz naturel, du métal et du bois.
Afin d'attirer les investissements chinois, japonais et sud-coréens et d'autre pays d'Asie-Pacifique, le gouvernement russe est en train de construire activement le port franc de Vladivostok, en Extrême-Orient, et de nombreuses zones de développement prioritaires.
La frontière Chine-Russie en Extrême-Orient est longue de plus de 4.000km. Les experts russes estiment que sa position géographique favorable permettra de promouvoir le développement de la coopération dans de nombreux secteurs.
Tatyana Nochyovkina, chef du département scientifique de l'Université technique de la pêche de l'Etat d'Extrême-Orient, a indiqué à l'agence Xinhua que les relations sino-russes en Extrême-Orient sont stratégiques.
La Russie et la Chine peuvent établir un mécanisme de coopération mutuellement bénéfique et à long terme, alors que la Russie a besoin de développer cette région et que la Chine s'intéresse à ses ressource, a fait savoir l'experte.
Le pétrole et le gaz se trouvent parmi les secteurs prioritaires de la coopération bilatérale.
Le 1er janvier 2011, la première branche de l'oléoduc Chine-Russie, une branche du projet russe "Sibérie orientale-océan Pacifique", a été commandée pour approvisionner la Chine avec 15 millions de tonnes de pétrole par an.
En août 2011, PetroChina, le plus grand producteur de pétrole et de gaz en Chine, a annoncé la construction de la deuxième branche de l'oléoduc près de Jagdaqi, dans la province chinoise du Heilongjiang (nord-est).
Selon le contrat signé en mai 2014 entre le géant gazier russe Gazprom et PetroChina, la Russie devra approvisionner la Chine en gaz naturel à travers la ligne orientale du gazoduc de Sibérie à partir de 2018.
En 2015, dans le cadre du 1er Forum économique oriental tenu à Vladivostok, le ministère russe chargé du développement de l'Extrême-Orient et la Commission nationale du développement et de la réforme de la Chine ont signé un mémorandum visant à établir un Fonds Chine-Russie pour le développement agro-industriel.
Lors du second Forum économique oriental en 2016, les compagnies participant au Fonds ont signé un accord de coopération sur la construction d'usines pour la transformation de viande, de soja et de blé dans la région d'Extrême-Orient.
Le manque d'infrastructures ayant depuis longtemps ralenti le développement de la région d'Extrême-Orient, l'amélioration des infrastructures stimulera les échanges commerciaux et économiques entres les deux pays.
Beijing et Moscou ont signé des accords pour construire deux ponts au dessus du fleuve Amour (Heilongjiang en chinois), permettant davantage de transits entre les deux côtés et stimulant non seulement les échanges commerciaux et économiques entre la Chine et la Russie, mais aussi ceux à travers le continent eurasiatique dans son ensemble.
La tendance favorable du développement de l'Extrême-Orient russe a suscité l'intérêt de nombreuses compagnies chinoises pour investir dans la région.
La Banque de Chine (Bank of China) a ouvert une filiale à Vladivostok. Hua Qiang, représentant de la banque dans la ville, a fait savoir à l'agence Xinhua qu'au cours des deux dernières années, le nombre d'entreprises et hommes d'affaires chinois qui ont ouvert des comptes dans cette filiale a augmenté à plus d'un millier, représentant des investissements importants venu des investisseurs chinois.