BEIJING, 6 juillet (Xinhua) -- L'arbitrage sur la question de la mer de Chine méridionale initié unilatéralement par l'ancien président philippin Benigno Aquino III a non seulement détérioré les relations sino-philippines, mais il menace également le droit international et la stabilité régionale.
L'arbitrage était une mauvaise idée dès le début pour une raison simple : il porte atteinte aux intérêts de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) qui regroupe dix pays membres, dont les Philippines.
Premièrement, il remet en cause l'intégrité de l'ASEAN. Les Etats-Unis, allié proche des Philippines, s'ingèrent depuis longtemps dans les affaires de la région et profitent de l'arbitrage pour diviser davantage les pays de la région et saper leur confiance mutuelle. Les membres de l'ASEAN ont exprimé des opinions différentes sur la question de la mer de Chine méridionale, sur l'arbitrage, ainsi que sur l'intervention externe de pays situés hors de la région.
Deuxièmement, l'arbitrage va à l'encontre du code de conduite existant de l'ASEAN. Depuis une cinquantaine d'années, les pays membres de l'ASEAN prônent l'égalité, le consensus et la coopération.
Ainsi, l'approche en deux volets proposée par l'ASEAN et soutenue par la Chine préconise de résoudre les différends de manière pacifique au moyen de négociations entre les parties directement concernées. Cette approche implique que la Chine et l'ASEAN travaillent ensemble afin de maintenir la paix et la stabilité en mer de Chine méridionale.
L'approche en deux volets est le moyen le plus pragmatique de résoudre les différends maritimes et territoriaux en mer de Chine méridionale. Elle est également conforme à la Déclaration sur la conduite des parties en mer de Chine méridionale (DOC) signée par la Chine et tous les pays membres de l'ASEAN en 2002.
Or, la décision de requérir unilatéralement un arbitrage contre la Chine va complètement à l'encontre de la DOC, rejette l'approche en deux volets et ignore les nombreuses réussites passées de l'ASEAN dans la résolution de différends au moyen de négociations.
Troisièmement, l'arbitrage menace la sécurité régionale. Les visites fréquentes d'avions et de navires de guerre venus de pays extérieurs à la région sont un sujet de forte préoccupation pour l'ASEAN et pourraient provoquer une course à l'armement. Certains pays extérieurs à la région aux objectifs non avoués ne cessent de semer le trouble dans la région, et les pays de la région sont victimes de l'instabilité qui en résulte.
Plus important encore, l'arbitrage n'est pas une panacée pour résoudre les différends. Au contraire, il créera probablement davantage de différends et attisera les tensions régionales en portant atteinte aux intérêts fondamentaux des peuples de la région.
En ce qui concerne l'arbitrage, la Chine a réaffirmé sa position de non-acceptation du règlement des différends par une tierce partie ou de toute solution imposée.
Les différends entre la Chine et les Philippines ne peuvent être résolus que par des négociations bilatérales fondées sur le respect total des faits historiques et conformes au droit international.
Depuis qu'il a remporté les élections, le président philippin Rodrigo Duterte a fait plusieurs gestes d'ouverture en ce qui concerne les relations sino-philippines.
M. Duterte espère avoir une "conversation" avec la Chine sur la mer de Chine méridionale afin de nouer avec elle des relations gagnant-gagnant, a déclaré vendredi le porte-parole du président, Ernesto Abella.
Si M. Duterte souhaite vraiment résoudre convenablement la question de la mer de Chine méridionale et remettre les relations sino-philippines sur la bonne voie, il lui faudra agir en acteur responsable et prendre les bonnes décisions afin de dissiper au plus vite les effets négatifs de cet arbitrage grotesque.