(Xinhua/Yao Dawei)
WASHINGTON, 7 juin (Xinhua) -- Le dialogue annuel de haut niveau entre dirigeants chinois et américains est un rendez-vous tellement important, notamment parce qu'il permet de promouvoir la coopération et de gérer les différends, qu'il est probable qu'il se poursuive avec le prochain locataire de la Maison Blanche, ont estimé mardi plusieurs experts américains.
Le 8e Dialogue annuel stratégique et économique (S&ED), le dernier à se tenir sous l'administration Obama, s'est conclu mardi à Beijing avec des résultats fructueux.
"Le dialogue de haut niveau est essentiel aux relations sino-américaines, même si des questions territoriales provoquent des tensions", confie à Xinhua Dan Mahaffee, vice-président et directeur des politiques au Centre d'études sur la présidence et le Congrès américains.
Une référence aux différends concernant la question de la mer de Chine méridionale, qui a pesé sur les relations bilatérales ces derniers temps. Mais en dépit des controverses, les deux parties n'en ont pas moins continué de poursuivre leur coopération sur d'autres sujets afin de gérer ensemble des défis régionaux et internationaux.
D'ailleurs, grâce à cette coopération, la Chine et les Etats-Unis sont parvenus ces sept dernières années à un certain nombre de résultats concrets sur des sujets importants tels que le changement climatique, le programme nucléaire iranien, la dénucléarisation de la péninsule coréenne et la lutte contre le virus Ebola.
Pour Dan Mahaffee, l'édition 2016 du S&ED a certes été marquée par les divergences sur la mer de Chine méridionale, mais les deux parties ont tout fait pour s'assurer que ce désaccord n'empiète pas sur la coopération dans d'autres domaines.
"La coopération est nécessaire dans bien d'autres domaines", souligne-t-il, "et ce dialogue est utile pour balayer l'idée que les Etats-Unis et la Chine seraient condamnés à un équilibre des pouvoirs de type Guerre froide, à un jeu à somme nulle".
Afin de ne pas tomber dans le piège de Thucydide, qui veut qu'une puissance émergente soit destinée à affronter celle en place, la Chine milite pour l'établissement avec les Etats-Unis d'un nouveau modèle de relations entre grandes puissances, libre de tout conflit ou confrontation et empreint de respect réciproque et de coopération mutuellement bénéfique.
Timothy Heath, chercheur principal à la RAND Corporation, un think tank basé en Californie, pense que le 8e S&ED a montré que les deux puissances avaient reconnu l'importance de garantir une relation stable et empreinte de coopération.
"En dépit des différends, elles peuvent toutes deux contribuer à la paix et à la stabilité dans le monde en coopérant sur les sujets de préoccupation", dit-il à Xinhua. "Même si ce dialogue annuel ne résoudra pas tous les différends, il offre un espace important pour gérer les tensions".
Aussi, vu son importance, le S&ED a des chances de se poursuivre à l'avenir, pronostique M. Heath.
"Les perspectives de paix et de prospérité dans le monde dépendent très largement d'une relation sino-américaine stable et pacifique. Il est presque certain que le prochain président des Etats-Unis considérera comme utile ce mécanisme de dialogue en vue d'approfondir cette relation", prédit-il.
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Même sentiment pour Dan Mahaffee pour qui le prochain ou la prochaine locataire de la Maison Blanche maintiendra le S&ED.
"Vu qu'il existe un grand nombre de sujets, outre celui de la mer de Chine méridionale, qui n'auront pas été résolus (...), il appartiendra à la prochaine administration de les gérer. Et poursuivre le dialogue sera nécessaire pour y parvenir", juge-t-il.
Mais d'autres experts pensent que ce mécanisme de dialogue doit être réformé afin d'être plus efficace.
Douglas Paal, vice-président en charge des études à la Fondation Carnegie pour la paix internationale, explique à Xinhua que le S&ED est aujourd'hui à ses yeux quelque peu "boursouflé", réunissant un demi-millier de fonctionnaires des deux côtés.
"Le S&ED a besoin d'être repensé afin de répondre aux priorités de la Chine et de la prochaine administration américaine", juge-t-il.
