Le Parlement européen divisé sur la stratégie à mener face au terrorisme (PAPIER GENERAL)

Publié le 2016-04-13 à 03:10 | french.xinhuanet.com

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Par Claudine Girod

STRASBOURG, 12 avril (Xinhua) -- Le Parlement européen (PE), réuni en session plénière à Strasbourg pour la première fois depuis les attaques de Bruxelles, a débattu, mardi, des stratégies antiterroristes à mener avec les haut-représentants de la Commission européenne et du Conseil européen.

Jean-Claude Juncker, Président de la Commission, et Jeanine Hennis-Plaesschaert, ministre de la Défense des Pays-Bas, au nom de la présidence du Conseil ainsi que Federica Mogherini, haute représentante de l'Union européenne (UE) pour les affaires étrangères, ont plaidé en faveur de l'optimisation des outils existants et de la mise en place de nouvelles mesures, à commencer par le mécanisme PNR (PNR /Passager Name Record).

Après un débat prévu mercredi après-midi, les parlementaires sont appelés à voter définitivement, jeudi, sur l'instauration de ce registre PNR des données des passagers aériens à l'échelle européenne. Bien que ce dispositif soit réclamé avec insistance par certains pays européens, dont la France, frappée par des attaques terroristes en janvier et en novembre dernier, il ne fait pas pour autant une totale unanimité.

A l'instar des haut-représentants de la Commission européenne et du Conseil européen, le Premier Ministre français Manuel Valls a fait, lui aussi, mardi, le déplacement à Strasbourg où il a participé à la "conférence des présidents", réunion stratégique qui rassemble les têtes de file des huit groupes politiques de l'hémicycle autour du président du PE, Martin Schulz.

Dans le but de prévenir et lutter contre le terrorisme, de protéger les citoyens européens et de poursuivre en justice les commanditaires, le PE a largement exhorté l'ensemble des États membres de l'UE à tirer des leçons du passé et à intensifier les échanges d'informations et la coopération des services de renseignements.

Mais les eurodéputés ont aussi réitéré, mardi, avec insistance, la nécessité de trouver un juste équilibre entre vie privée et sécurité tandis que des voix s'élèvent aussi pour mettre en doute l'efficacité du PNR en tant qu'outil anti-terroriste. Cette mesure implique une collecte, une utilisation et une rétention plus systématique de certaines données, comme les dates et itinéraires de voyage ou les informations de paiement.

Bien que l'issue du vote semble acquise aux yeux de nombre d'observateurs, l'hémicycle strasbourgeois ne montre pas un front uni. Les représentants du Parti Populaire Européen (PPE/droite) comme les socialistes du S&D ont appelé à la création d'une agence de sécurité européenne ayant le pouvoir d'enquêter et même de poursuivre en justice les terroristes.

"J'en ai marre d'apprendre après chaque attentat, à New York, Bombay, Paris ou Bruxelles, que les terroristes étaient déjà connus des services de renseignement. Je ne dis pas que chaque attentat aurait pu être empêché, mais que l'on peut faire plus en partageant davantage les informations entre États. Pourquoi se lancer dans la récolte de toutes ces données de citoyens, dont l'écrasante majorité d'innocents, si l'on n'est même pas capables de traiter les données dont on dispose déjà? Sans échange obligatoire d'informations, tout cela ne servira à rien", a de son côté martelé, avant même les débats, l'eurodéputée néerlandaise du parti libéral Sophie In't Veld.

"Il ne faut pas être caricatural, personne n'a jamais dit que le PNR aurait permis d'éviter les attentats", a déclaré le Premier ministre français à l'issue de la réunion stratégique. "Mais ce fichier est un moyen supplémentaire pour être efficace dans la lutte contre le terrorisme", a-t-il poursuivi.

Dans d'autres rangs parlementaires, tenants d'un renforcement radical des contrôles aux frontières, il n'est pourtant pas question d'accepter une coopération obligatoire entre les services de renseignements.

La nécessité de promouvoir des mesures de prévention de la radicalisation récolte par contre un large assentiment chez les parlementaires. Le phénomène des "combattants étrangers" représente au premier chef une menace pour la sécurité de l'UE.

On estime qu'environ 5 000 citoyens européens auraient rejoint des organisations terroristes en Irak et en Syrie. Le Parlement a déjà adopté en novembre dernier une résolution sur la prévention de la radicalisation et du recrutement des citoyens.

Les capacités d'action d'Europol, l'office de police européen, également évoquées lors des débats mardi, seront à l'ordre du jour de la session plénière de mai tandis qu'est prévue, courant avril, l'approbation d'une augmentation du personnel du centre de lutte antiterroriste.

Lire aussi:

La menace du terrorisme et la crise migratoire planent sur la session du Parlement européen

STRASBOURG, 11 avril (Xinhua) -- Réuni à Strasbourg pour la première fois depuis les attentats du 22 mars à Bruxelles, le Parlement européen (PE) a entamé lundi sa session plénière au cours de laquelle la lutte contre le terrorisme et l'enlisement de la crise migratoire, malgré l'accord entre l'Union européenne (UE) et la Turquie, seront au coeur des débats.

french.xinhuanet.com

Le Parlement européen divisé sur la stratégie à mener face au terrorisme (PAPIER GENERAL)

Publié le 2016-04-13 à 03:10 | french.xinhuanet.com

Par Claudine Girod

STRASBOURG, 12 avril (Xinhua) -- Le Parlement européen (PE), réuni en session plénière à Strasbourg pour la première fois depuis les attaques de Bruxelles, a débattu, mardi, des stratégies antiterroristes à mener avec les haut-représentants de la Commission européenne et du Conseil européen.

Jean-Claude Juncker, Président de la Commission, et Jeanine Hennis-Plaesschaert, ministre de la Défense des Pays-Bas, au nom de la présidence du Conseil ainsi que Federica Mogherini, haute représentante de l'Union européenne (UE) pour les affaires étrangères, ont plaidé en faveur de l'optimisation des outils existants et de la mise en place de nouvelles mesures, à commencer par le mécanisme PNR (PNR /Passager Name Record).

Après un débat prévu mercredi après-midi, les parlementaires sont appelés à voter définitivement, jeudi, sur l'instauration de ce registre PNR des données des passagers aériens à l'échelle européenne. Bien que ce dispositif soit réclamé avec insistance par certains pays européens, dont la France, frappée par des attaques terroristes en janvier et en novembre dernier, il ne fait pas pour autant une totale unanimité.

A l'instar des haut-représentants de la Commission européenne et du Conseil européen, le Premier Ministre français Manuel Valls a fait, lui aussi, mardi, le déplacement à Strasbourg où il a participé à la "conférence des présidents", réunion stratégique qui rassemble les têtes de file des huit groupes politiques de l'hémicycle autour du président du PE, Martin Schulz.

Dans le but de prévenir et lutter contre le terrorisme, de protéger les citoyens européens et de poursuivre en justice les commanditaires, le PE a largement exhorté l'ensemble des États membres de l'UE à tirer des leçons du passé et à intensifier les échanges d'informations et la coopération des services de renseignements.

Mais les eurodéputés ont aussi réitéré, mardi, avec insistance, la nécessité de trouver un juste équilibre entre vie privée et sécurité tandis que des voix s'élèvent aussi pour mettre en doute l'efficacité du PNR en tant qu'outil anti-terroriste. Cette mesure implique une collecte, une utilisation et une rétention plus systématique de certaines données, comme les dates et itinéraires de voyage ou les informations de paiement.

Bien que l'issue du vote semble acquise aux yeux de nombre d'observateurs, l'hémicycle strasbourgeois ne montre pas un front uni. Les représentants du Parti Populaire Européen (PPE/droite) comme les socialistes du S&D ont appelé à la création d'une agence de sécurité européenne ayant le pouvoir d'enquêter et même de poursuivre en justice les terroristes.

"J'en ai marre d'apprendre après chaque attentat, à New York, Bombay, Paris ou Bruxelles, que les terroristes étaient déjà connus des services de renseignement. Je ne dis pas que chaque attentat aurait pu être empêché, mais que l'on peut faire plus en partageant davantage les informations entre États. Pourquoi se lancer dans la récolte de toutes ces données de citoyens, dont l'écrasante majorité d'innocents, si l'on n'est même pas capables de traiter les données dont on dispose déjà? Sans échange obligatoire d'informations, tout cela ne servira à rien", a de son côté martelé, avant même les débats, l'eurodéputée néerlandaise du parti libéral Sophie In't Veld.

"Il ne faut pas être caricatural, personne n'a jamais dit que le PNR aurait permis d'éviter les attentats", a déclaré le Premier ministre français à l'issue de la réunion stratégique. "Mais ce fichier est un moyen supplémentaire pour être efficace dans la lutte contre le terrorisme", a-t-il poursuivi.

Dans d'autres rangs parlementaires, tenants d'un renforcement radical des contrôles aux frontières, il n'est pourtant pas question d'accepter une coopération obligatoire entre les services de renseignements.

La nécessité de promouvoir des mesures de prévention de la radicalisation récolte par contre un large assentiment chez les parlementaires. Le phénomène des "combattants étrangers" représente au premier chef une menace pour la sécurité de l'UE.

On estime qu'environ 5 000 citoyens européens auraient rejoint des organisations terroristes en Irak et en Syrie. Le Parlement a déjà adopté en novembre dernier une résolution sur la prévention de la radicalisation et du recrutement des citoyens.

Les capacités d'action d'Europol, l'office de police européen, également évoquées lors des débats mardi, seront à l'ordre du jour de la session plénière de mai tandis qu'est prévue, courant avril, l'approbation d'une augmentation du personnel du centre de lutte antiterroriste.

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