(Xinhua/Ye Pingfan)
Par Tang Ji
BEIJING, 18 mars (Xinhua) -- Les dirigeants de l'Union européenne (UE) soumettront vendredi à la Turquie une proposition d'accord en vue d'enrayer l'afflux de réfugiés et de migrants vers l'Europe, mais les perspectives de parvenir à un compromis avec Ankara sont assombries par des divergences au sein de l'Union.
Le président du Conseil européen Donald Tusk a déclaré quelques heures avant le sommet qu'il était "plus prudent qu'optimiste" quant aux chances de parvenir à un accord avec la Turquie, car certains pays membres de l'UE s'opposent aux propositions d'Ankara présentées lors de la réunion extraordinaire du 7 mars entre les dirigeants de l'UE et le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu.
Jeudi soir, les chefs d'Etat et de gouvernement européens ont élaboré une "position commune" qui devrait servir de base aux négociations UE-Turquie, tout en soulignant des "lignes rouges" à ne pas franchir dans les "concessions à Ankara".
Le même jour, Chypre a menacé de mettre son veto à l'accord entre l'UE et la Turquie à moins qu'Ankara ne reconnaisse son gouvernement.
En outre, le président français François Hollande a déclaré à Bruxelles qu'il ne pouvait pas "garantir une issue heureuse" aux discussions entre l'UE et la Turquie.
Lors du sommet du 7 mars, l'UE avait accepté d'accueillir un réfugié syrien se trouvant sur le sol turc en échange de chaque migrant syrien renvoyé en Turquie depuis la Grèce
Située en première ligne de la crise, la Grèce s'est plainte de l'inefficacité de la politique de relocalisation des migrants de l'UE. En effet, seuls 900 des 160.000 réfugiés que les dirigeants européens avaient accepté de relocaliser ont été réinstallés.
"L'UE doit accélérer la relocalisation pour permettre à ces personnes d'atteindre leur destination", a déclaré le Premier ministre grec Alexis Tsipras.
Certains experts ont averti que le projet d'échange de migrants proposé par Ankara pourrait être contraire au droit international. L'ONU a également mis en garde contre l'illégalité d'une possible expulsion collective et arbitraire vers la Turquie.
La Turquie n'est qu'un pays tampon sur la route vers l'UE, qui doit bien réfléchir comment faire face à l'arrivée de plus d'un million de personnes qui rejoignent le continent européen par diverses voies de transit.
Le Premier ministre portugais Antonio Costa a averti que l'UE ne pouvait pas fonder tous ses espoirs sur un seul accord, car un nouvel itinéraire migratoire émergerait dès la fermeture de la route des Balkans.
François Hollande a souligné que les mouvements de population se poursuivront "si on ne règle pas la source des difficultés".
En effet, pour résoudre entièrement la crise migratoire, l'Europe devrait faire tout son possible pour faciliter la reprise du processus de paix syrien afin que ce pays ravagé par la guerre depuis cinq ans retrouve au plus vite la paix et la stabilité.
Les dirigeants de l'Union européenne se réunissent jeudi et vendredi pour un sommet crucial sur un projet d'accord avec la Turquie destiné à régler la crise migratoire qui touche toujours le Vieux continent.
Lire aussi:
BRUXELLES, 18 mars (Xinhua) -- Les dirigeants de l'Union européenne (UE) se sont entendus sur un accord sur les migrants à soumettre à la Turquie jeudi soir lors de leur sommet de printemps, mais il reste à savoir si Ankara l'acceptera.