Les dirigeants de l'UE s'entendent sur un accord sur les migrants à soumettre à la Turquie, mais des incertitudes subsistent

Publié le 2016-03-18 à 17:52 | french.xinhuanet.com

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BRUXELLES, 18 mars (Xinhua) -- Les dirigeants de l'Union européenne (UE) se sont entendus sur un accord sur les migrants à soumettre à la Turquie jeudi soir lors de leur sommet de printemps, mais il reste à savoir si Ankara l'acceptera.

Les dirigeants des 28 pays ont passé la journée à négocier les termes de l'accord, selon lequel la Turquie reprendrait tous les migrants de Grèce pour aider l'Europe à combattre sa plus grave crise migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale.

Le Premier ministre du Luxembourg Xavier Bettel a écrit sur son compte Twitter jeudi soir que les membres de l'UE avaient conclu un accord sur une position commune et que le président du Conseil européen Donald Tusk le soumettrait au Premier ministre turc Ahmet Davutoglu vendredi matin pour approbation.

Président du sommet, M. Tusk engagera les négociations avec M. Davutoglu vendredi matin avant un déjeuner-réunion avec les dirigeants de l'UE, selon des responsables.

Si M. Davutoglu rejette la proposition, les dirigeants de l'UE se réuniront de nouveau pour revoir leur position.

Selon certains membres de l'UE, les négociations à venir avec la Turquie seront difficiles.

"Les négociations de demain avec la Turquie ne seront pas très faciles", a indiqué la chancelière allemande Angela Merkel jeudi, bien qu'elle ait noté qu'il s'agissait d'une bonne opportunité de résoudre la crise contre les réfugiés, l'Europe ayant connu un afflux sans précédent de réfugiés avec plus d'un million de personnes arrivées de Syrie et d'autres pays du Moyen-Orient depuis l'année dernière.

La Grèce, un pays situé en première ligne de la crise, s'est plaint de l'inefficacité de la politique de relocalisation des migrants de l'UE. En effet, seuls 900 des 160.000 réfugiés que les dirigeants européens avaient accepté de relocaliser ont été relocalisés.

Le Premier ministre belge Charles Michel a prévenu que la Turquie ne devrait pas s'attendre à obtenir des avantages sans contrepartie.

"Un accord ne donne pas tous les droits", a-t-il déclaré au terme de la première journée du sommet, avant d'ajouter qu'un accord avec la Turquie serait possible, mais que des incertitudes subsistaient.

De son côté, M. Davutoglu a déclaré avant de quitter Ankara pour se rendre à Bruxelles que l'accord était "clair et honnête" et qu'il n'accepterait pas un accord qui ferait de la Turquie "une prison ouverte pour migrants".

Incapable de faire face à l'afflux de migrants, les pays de l'UE tentent de convaincre la Turquie de les aider en reprenant tous les migrants qui sont arrivés de Turquie en Grèce en échange de concessions financières et politiques.

Le 7 mars, Ankara a présenté à Bruxelles de nouvelles propositions selon lesquelles les pays de l'UE devraient verser à la Turquie une aide de 6 milliards d'euros, ne plus exiger de visa pour l'entrée des ressortissants turcs dans l'UE et accélérer le processus d'adhésion de la Turquie à l'UE.

Cependant, certains dirigeants européens craignent que l'accord proposé par Ankara, aux termes duquel l'UE devrait accueillir un réfugié syrien se trouvant sur le sol turc en échange de chaque Syrien renvoyé en Turquie depuis la Grèce, serait illégal.

Certains experts et groupes des droits de l'Homme considèrent que ce plan est contraire au droit international. Ainsi, la présidente lituanienne Dalia Grybauskaite a estimé que le plan était difficile à mettre en oeuvre et "à la limite de la légalité au regard du droit international".

Cependant, certains estiment que ce plan pourrait être le seul moyen d'endiguer l'afflux de réfugiés par voies terrestre et maritime, en particulier avec l'amélioration des conditions climatiques.

Des milliers de migrants se sont noyés dans la Méditerranée alors qu'ils tentaient de rejoindre la Grèce ou l'Italie. Plus de 45.000 personnes sont bloquées en Grèce, la Macédoine ayant fermé sa frontière avec le pays.

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Les dirigeants de l'UE s'entendent sur un accord sur les migrants à soumettre à la Turquie, mais des incertitudes subsistent

Publié le 2016-03-18 à 17:52 | french.xinhuanet.com

BRUXELLES, 18 mars (Xinhua) -- Les dirigeants de l'Union européenne (UE) se sont entendus sur un accord sur les migrants à soumettre à la Turquie jeudi soir lors de leur sommet de printemps, mais il reste à savoir si Ankara l'acceptera.

Les dirigeants des 28 pays ont passé la journée à négocier les termes de l'accord, selon lequel la Turquie reprendrait tous les migrants de Grèce pour aider l'Europe à combattre sa plus grave crise migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale.

Le Premier ministre du Luxembourg Xavier Bettel a écrit sur son compte Twitter jeudi soir que les membres de l'UE avaient conclu un accord sur une position commune et que le président du Conseil européen Donald Tusk le soumettrait au Premier ministre turc Ahmet Davutoglu vendredi matin pour approbation.

Président du sommet, M. Tusk engagera les négociations avec M. Davutoglu vendredi matin avant un déjeuner-réunion avec les dirigeants de l'UE, selon des responsables.

Si M. Davutoglu rejette la proposition, les dirigeants de l'UE se réuniront de nouveau pour revoir leur position.

Selon certains membres de l'UE, les négociations à venir avec la Turquie seront difficiles.

"Les négociations de demain avec la Turquie ne seront pas très faciles", a indiqué la chancelière allemande Angela Merkel jeudi, bien qu'elle ait noté qu'il s'agissait d'une bonne opportunité de résoudre la crise contre les réfugiés, l'Europe ayant connu un afflux sans précédent de réfugiés avec plus d'un million de personnes arrivées de Syrie et d'autres pays du Moyen-Orient depuis l'année dernière.

La Grèce, un pays situé en première ligne de la crise, s'est plaint de l'inefficacité de la politique de relocalisation des migrants de l'UE. En effet, seuls 900 des 160.000 réfugiés que les dirigeants européens avaient accepté de relocaliser ont été relocalisés.

Le Premier ministre belge Charles Michel a prévenu que la Turquie ne devrait pas s'attendre à obtenir des avantages sans contrepartie.

"Un accord ne donne pas tous les droits", a-t-il déclaré au terme de la première journée du sommet, avant d'ajouter qu'un accord avec la Turquie serait possible, mais que des incertitudes subsistaient.

De son côté, M. Davutoglu a déclaré avant de quitter Ankara pour se rendre à Bruxelles que l'accord était "clair et honnête" et qu'il n'accepterait pas un accord qui ferait de la Turquie "une prison ouverte pour migrants".

Incapable de faire face à l'afflux de migrants, les pays de l'UE tentent de convaincre la Turquie de les aider en reprenant tous les migrants qui sont arrivés de Turquie en Grèce en échange de concessions financières et politiques.

Le 7 mars, Ankara a présenté à Bruxelles de nouvelles propositions selon lesquelles les pays de l'UE devraient verser à la Turquie une aide de 6 milliards d'euros, ne plus exiger de visa pour l'entrée des ressortissants turcs dans l'UE et accélérer le processus d'adhésion de la Turquie à l'UE.

Cependant, certains dirigeants européens craignent que l'accord proposé par Ankara, aux termes duquel l'UE devrait accueillir un réfugié syrien se trouvant sur le sol turc en échange de chaque Syrien renvoyé en Turquie depuis la Grèce, serait illégal.

Certains experts et groupes des droits de l'Homme considèrent que ce plan est contraire au droit international. Ainsi, la présidente lituanienne Dalia Grybauskaite a estimé que le plan était difficile à mettre en oeuvre et "à la limite de la légalité au regard du droit international".

Cependant, certains estiment que ce plan pourrait être le seul moyen d'endiguer l'afflux de réfugiés par voies terrestre et maritime, en particulier avec l'amélioration des conditions climatiques.

Des milliers de migrants se sont noyés dans la Méditerranée alors qu'ils tentaient de rejoindre la Grèce ou l'Italie. Plus de 45.000 personnes sont bloquées en Grèce, la Macédoine ayant fermé sa frontière avec le pays.

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