Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, vendredi 12 février à Munich. (Xinhua/Luo Huanhuan)
BEIJING, 15 février (Xinhua) -- L'accord récemment conclu à Munich par le Groupe de soutien international à la Syrie (GISS) sur une cessation temporaire des hostilités en Syrie pourrait redonner espoir quant à une reprise des pourparlers de paix entre belligérants syriens. Mais l'important est d'assurer avant tout la mise en oeuvre effective de cet accord.
Au terme de laborieuses négociations, Américains, Russes et leurs principaux alliés sont convenus vendredi de faire ouvrir des corridors pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils assiégés et de faire cesser les hostilités sur l'ensemble du territoire syrien dans un délai d'une semaine.
Les Etats membres du GISS espèrent aussi la reprise dans les plus brefs délais les pourparlers de paix inter-syriens à Genève qui ont été reportés au 25 février en raison de profondes divergences entre le gouvernement et les rebelles.
Cet accord pourrait constituer une étape significative dans le processus de paix visant à mettre un terme au bain de sang dans le pays en proie à une guerre civile qui a fait depuis 2011 plus de 260.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés, provoquant une crise humanitaire sans précédent dans le pays et au Proche-Orient.
L'Occident emmené par les Etats-Unis, qui s'est ingéré dans la crise syrienne dès ses débuts afin de voir s'effondrer le régime alaouite de Bachar el-Assad, paie aujourd'hui le prix de sa politique interventionniste: des centaines de milliers de migrants, majoritairement syriens, ont risqué leur vie pour tenter d'atteindre le Vieux Continent afin d'y trouver refuge, provoquant une crise migratoire jamais vue en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Une autre conséquence de cette politique interventionniste n'est pas à négliger: la région se transforme en terrain propice à l'émergence de groupes extrémistes tels que l'Etat islamique (EI) qui, depuis juin 2014, s'est emparé de larges pans de territoires en Irak et en Syrie et a revendiqué des attentats jusqu'en Europe, notamment ceux perpétrés à Paris.
L'accord de Munich est effectivement un compromis entre les principales puissances profondément impliquées dans la crise syrienne, après rééquilibrage de leurs intérêts. Par conséquent, sa mise en oeuvre ne pourra intervenir sans l'engagement desdites puissances qui ont toutes leur rôle à jouer dans le processus de paix syrien parrainé par l'ONU.
Pour ce faire, le plus important est que ces puissances se montrent responsables face à la situation d'ensemble, en abandonnant toute arrière-pensée et en privilégiant le bien-être du peuple syrien.
Certes, il ne sera pas facile de parvenir à un cessez-le-feu rapide compte tenu de la rivalité et de la rancune entre les belligérants qui se livrent à une guerre sans merci, mais pour les grandes puissances, il faut garder à l'esprit la volonté de favoriser un cessez-le-feu dans ce pays déchiré par la guerre et de faire avancer le processus politique dans le souci du maintien de la paix au Moyen-Orient et sur notre planète.
Lire aussi :
Le ministre chinois des AE appelle à mettre en œuvre l'accord de Munich sur la Syrie
MUNICH (Allemagne), 12 février (Xinhua) -- Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a déclaré vendredi que l'accord de Munich sur la Syrie avait permis d'obtenir des résultats non sans peine et que toutes les parties devraient s'efforcer de mettre en œuvre ce nouvel accord.
MUNICH (Allemagne), 13 février (Xinhua) -- Le Premier ministre français Manuel Valls a préconisé samedi à Munich qu'une transition durable vers la paix doit être organisée en Syrie.
Syrie : l'ONU réclame des mesures concrètes après l'accord obtenu à Munich
NEW YORK (Nations Unies), 12 février (Xinhua) -- Le secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires, Stephen O'Brien, a appelé vendredi à des mesures concrètes après la signature la veille de l'accord par les membres du Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG) sur une cessation des hostilités dans ce pays.
