Bilan 2015 - L'Europe a connu sa pire crise de réfugiés, les interventions militaires occidentales étant mises en cause

Publié le 2015-12-16 à 18:57 | french.xinhuanet.com

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UNE PROFONDE INFLUENCE SUR LES PAYS CONCERNES

L'afflux de réfugiés a non seulement posé des défis aux pays d'accueil, mais a aussi fait peser un lourd fardeau sur les pays de transit tels que la Turquie et le Liban.

Pour l'opinion publique européenne, la crise des réfugiés a posé une menace pour l'unité de l'Union européenne (UE), avec ses Etats membres se chamaillant sur des questions comme la répartition des réfugiés.

Les analystes craignent que l'UE retombent dans l'ère de barrières, clôtures et murs si ses membres ne parviennent pas à un consensus sur les grandes questions telles que les procédures d'asile, de ventilation de réfugiés et de création de centres d'asile communs.

La chancelière allemande Angela Merkel a averti que l'espace Schengen -l'une des réalisations les plus importantes de l'intégration européenne- serait en danger si la question des réfugiés n'était pas résolue correctement.

Avant une réunion de l'UE début novembre sur la répartition controversée de 160.000 réfugiés dans les Etats membres, le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn a averti d'une "situation très, très critique", affirmant que l'Union pourrait se briser en raison de l'actuelle crise des réfugiés.

Cependant, certains experts se sont montrés optimistes, disant que la question, traitée correctement, pourrait offrir des opportunités en Europe à l'avenir.

"La crise des réfugiés est à la fois un défi et une opportunité", souligne Kai-Olaf Lang de l'Institut allemand sur les affaires internationales et de sécurité.

"C'est un défi, car un grand nombre d'immigrés doivent être pris en charge à court terme et intégrés à long terme dans les sociétés, l'économie et les systèmes sociaux, ce qui nécessite l'acceptation du grand public, la volonté des groupes d'immigrants de s'intégrer ainsi qu'un leadership politique", confie l'expert à Xinhua.

"Une chance est que cette crise va conduire à un terrain d'entente dans les politiques intérieure, étrangère et sécuritaire de l'Europe", pense-t-il.

Les pays de transit ont également connu leur lot de difficultés.

La Turquie a ainsi fait face à une série de défis allant de problèmes de sécurité à des soucis financiers en raison d'une arrivée de plus en plus importante de réfugiés.

La majorité des réfugiés s'est mêlée à la population locale à travers tout le pays, entretenant un ressentiment parmi les habitants qui se plaignaient de la hausse de la criminalité, de la flambée du coût de la vie, comme les loyers, et des charges pesant sur la santé et le système de sécurité sociale.

Le ministre libanais des Affaires étrangères Gebran Bassil a averti en octobre dernier que le grand nombre de réfugiés syriens pourrait conduire à une "crise existentielle" au Liban, qui est déjà aux prises à de sérieux problèmes politiques internes.

"L'afflux massif de réfugiés aura un impact négatif sur la région dans son ensemble, car il est en train de changer rapidement les données démographiques des pays", a prédit M. Bassil.

Le Liban a été le témoin d'une nouvelle vague de migrants se rendant sur ses côtes occidentales, des centaines de milliers d'entre eux, pour la plupart des Syriens et des Palestiniens, tentant d'émigrer illégalement vers l'Europe via le port de Tripoli (nord).

La situation sécuritaire dans les camps de réfugiés au Liban s'est également détériorée. En octobre, quatre réfugiés syriens ont été tués et dix autres blessés dans une explosion qui a dévasté un camp à Arsal (est).

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Bilan 2015 - L'Europe a connu sa pire crise de réfugiés, les interventions militaires occidentales étant mises en cause

Publié le 2015-12-16 à 18:57 | french.xinhuanet.com

UNE PROFONDE INFLUENCE SUR LES PAYS CONCERNES

L'afflux de réfugiés a non seulement posé des défis aux pays d'accueil, mais a aussi fait peser un lourd fardeau sur les pays de transit tels que la Turquie et le Liban.

Pour l'opinion publique européenne, la crise des réfugiés a posé une menace pour l'unité de l'Union européenne (UE), avec ses Etats membres se chamaillant sur des questions comme la répartition des réfugiés.

Les analystes craignent que l'UE retombent dans l'ère de barrières, clôtures et murs si ses membres ne parviennent pas à un consensus sur les grandes questions telles que les procédures d'asile, de ventilation de réfugiés et de création de centres d'asile communs.

La chancelière allemande Angela Merkel a averti que l'espace Schengen -l'une des réalisations les plus importantes de l'intégration européenne- serait en danger si la question des réfugiés n'était pas résolue correctement.

Avant une réunion de l'UE début novembre sur la répartition controversée de 160.000 réfugiés dans les Etats membres, le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn a averti d'une "situation très, très critique", affirmant que l'Union pourrait se briser en raison de l'actuelle crise des réfugiés.

Cependant, certains experts se sont montrés optimistes, disant que la question, traitée correctement, pourrait offrir des opportunités en Europe à l'avenir.

"La crise des réfugiés est à la fois un défi et une opportunité", souligne Kai-Olaf Lang de l'Institut allemand sur les affaires internationales et de sécurité.

"C'est un défi, car un grand nombre d'immigrés doivent être pris en charge à court terme et intégrés à long terme dans les sociétés, l'économie et les systèmes sociaux, ce qui nécessite l'acceptation du grand public, la volonté des groupes d'immigrants de s'intégrer ainsi qu'un leadership politique", confie l'expert à Xinhua.

"Une chance est que cette crise va conduire à un terrain d'entente dans les politiques intérieure, étrangère et sécuritaire de l'Europe", pense-t-il.

Les pays de transit ont également connu leur lot de difficultés.

La Turquie a ainsi fait face à une série de défis allant de problèmes de sécurité à des soucis financiers en raison d'une arrivée de plus en plus importante de réfugiés.

La majorité des réfugiés s'est mêlée à la population locale à travers tout le pays, entretenant un ressentiment parmi les habitants qui se plaignaient de la hausse de la criminalité, de la flambée du coût de la vie, comme les loyers, et des charges pesant sur la santé et le système de sécurité sociale.

Le ministre libanais des Affaires étrangères Gebran Bassil a averti en octobre dernier que le grand nombre de réfugiés syriens pourrait conduire à une "crise existentielle" au Liban, qui est déjà aux prises à de sérieux problèmes politiques internes.

"L'afflux massif de réfugiés aura un impact négatif sur la région dans son ensemble, car il est en train de changer rapidement les données démographiques des pays", a prédit M. Bassil.

Le Liban a été le témoin d'une nouvelle vague de migrants se rendant sur ses côtes occidentales, des centaines de milliers d'entre eux, pour la plupart des Syriens et des Palestiniens, tentant d'émigrer illégalement vers l'Europe via le port de Tripoli (nord).

La situation sécuritaire dans les camps de réfugiés au Liban s'est également détériorée. En octobre, quatre réfugiés syriens ont été tués et dix autres blessés dans une explosion qui a dévasté un camp à Arsal (est).

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