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Les dix plans majeurs, feuille de route pour la nouvelle ère de la relation sino-africaine (PAPIER GENERAL)

                 French.xinhuanet.com | Publié le 2015-12-11 à 16:16

BEIJING, 11 décembre (Xinhua) -- Le président chinois Xi Jinping a déclaré lors du sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), qui s'est tenu à Johannesburg début décembre, que la Chine et l'Afrique devaient transformer leur relation en un partenariat de coopération stratégique globale afin d'entrer dans une nouvelle ère de coopération gagnant-gagnant et de développement commun.

Pour concrétiser cette proposition, M. Xi a annoncé dix plans majeurs pour renforcer cette coopération bilatérale, citant l'industrialisation, la modernisation agricole, les infrastructures, les services financiers, le développement vert, la facilitation du commerce et des investissements, la réduction de la pauvreté et le bien-être public, la santé publique, les échanges entre les peuples et, enfin, la paix et la sécurité.

DIX PLANS MAJEURS

Ces dix plans majeurs occupent une place importante dans la Déclaration et le Plan d'action de Johannesburg, documents phares consacrés à la coopération pour les trois années à venir qui visent à renforcer la solidarité et la coopération et à guider l'avenir des relations sino-africaines.

Ces dix plans représentent une concrétisation des principes "sincérité, pragmatisme, amitié et franchise" à l'égard de l'Afrique et la juste conception de la justice et des bénéfices, qui ont été avancés en 2013 par M. Xi, ainsi qu'un élargissement des six domaines essentiels dévoilés par le Premier ministre chinois Li Keqiang lors de son voyage en Afrique en 2014.

Cependant, par rapport aux mesures existantes de promotion de la coopération sino-africaine, ils manifestent trois caractéristiques inédites, a précisé Qian Keming, vice-ministre chinois du Commerce.

Premièrement, ils aboutiraient à une fusion des stratégies de développement des deux parties, à la mise en œuvre de l'initiative "La Ceinture et la Route", à une coopération internationale en matière de capacités de production et d'équipement pour la Chine et à l'industrialisation, la modernisation et l'urbanisation pour l'Afrique.

Deuxièmement, les secteurs de coopération sont tous couverts par les dix plans majeurs. La Chine améliorera non seulement les installations industrielles et les infrastructures des autres pays membres du FCSA, mais elle accentuera également son soutien en matière de formation professionnelle et de transfert de technologie, atouts qui permettront au continent d'arriver à l'autosuffisance.

Troisièmement, les relations sino-africaines connaîtraient des innovations sur la base d'échanges traditionnels. Depuis longtemps, les infrastructures, l'agriculture et les échanges entre les peuples demeurent les secteurs traditionnels de la coopération sino-africaine. Avec les dix plans majeurs, de nouveaux domaines tels que l'informatique, le tourisme, la lutte contre les changements climatiques, la protection des plantes et des animaux sauvages, ainsi que le développement durable seront également abordés.

60 MILLIARDS DE DOLLARS

Pour assurer une bonne mise en oeuvre de ces initiatives, la Chine offrira 60 milliards de dollars d'aide financière, dont 5 milliards d'aide et de prêts à taux zéro, 35 milliards de prêts à taux préférentiels et de crédits à l'exportation privilégiés, 5 milliards en financements supplémentaires via le Fonds de développement Chine-Afrique (FDCA) et autant pour le Prêt spécial pour le développement des PME africaines et 10 milliards de capital initial pour la création d'un fonds de coopération Chine-Afrique pour les capacités de production.

Wang Lei, chercheur à l'Institut des relations internationales contemporaines de Chine, a qualifié ce soutien financier de "démarche capitale (...) d'une ampleur sans précédent".

Selon lui, de manière verticale, les dix plans majeurs constituent un renouvellement de la politique chinoise à l'égard de l'Afrique, avec une hausse considérable du montant des prêts à taux préférentiels, une amplification des capitaux gérés par le FDCA, ainsi qu'une mise en place d'un fonds spécial pour promouvoir la coopération en matière de capacités de production.

De manière horizontale, ce montant de financement dépasse largement celui promis par d'autres principaux partenaires économiques de l'Afrique, dont les Etats-Unis qui ont lancé en 2014 un plan de coopération avec l'Afrique d'une valeur de 33 milliards de dollars et l'Inde, dont le Premier ministre Narendra Modi s'est engagé à débloquer 10,6 milliards de dollars pour soutenir la coopération indo-africaine.

D'après cet universitaire, la mise en œuvre de ces dix plans majeurs pourrait avoir une incidence sur le plan économique : la coopération mutuellement avantageuse entre les deux partenaires, guidée autrefois par l'aide gouvernementale, sera désormais dominée par les investissements des entreprises, tandis que l'accent sera mis sur la coopération dans le renforcement des capacités de production, le transfert de technologies, la gestion des investissements et la coopération financière, au lieu des classiques transactions de marchandises et autres contrats d'ingénierie.

UN DEFI A RELEVER

"L'annonce du plan en 10 points nous a donné suffisamment de preuves que la Chine écoute ce que l'Afrique a à dire (...) Elle répond efficacemement aux attentes des dirigeants africains", a souligné le président sud-africain Jacob Zuma à l'issue du sommet.

Comme M. Zuma, des dirigeants africains considèrent que le sommet du FCSA a donné des résultats dépassant leurs attentes, car la coopération avec la Chine aidera l'Afrique à desserrer les trois goulets d'étranglement du développement que sont la vétusté des infrastructures, la pénurie de talents et l'insuffisance de ressources financières, tout en accélérant son industrialisation et sa modernisation agricole.

D'autant plus que la Chine et l'Afrique sont étroitement liés sur le plan économique. Le volume des échanges bilatéraux a dépassé en 2014 les 220 milliards de dollars et les investissements chinois sur le continent ont été plus de 30 milliards de dollars, soit une hausse respective de 22% et 66% par rapport aux chiffres de l'année 2000.

Selon les prévisions, le commerce sino-africain pourrait atteindre 400 milliards de dollars et les investissements 100 milliards de dollars en 2020.

Bien que la coopération Chine-Afrique soit en train de passer à un niveau supérieur, le défi réside maintenant dans la mise en œuvre des plans, par exemple dans la capacité des pays africains à utiliser efficacement ces financements, a déclaré Frank Youngman, un expert botswanais des relations sino-africaines.

"Les deux parties devront travailler dur pour s'assurer que l'on puisse constater des progrès réels dans trois ans", a noté M. Youngman.

 
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French.xinhuanet.com | Publié le 2015-12-11 à 16:16

BEIJING, 11 décembre (Xinhua) -- Le président chinois Xi Jinping a déclaré lors du sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), qui s'est tenu à Johannesburg début décembre, que la Chine et l'Afrique devaient transformer leur relation en un partenariat de coopération stratégique globale afin d'entrer dans une nouvelle ère de coopération gagnant-gagnant et de développement commun.

Pour concrétiser cette proposition, M. Xi a annoncé dix plans majeurs pour renforcer cette coopération bilatérale, citant l'industrialisation, la modernisation agricole, les infrastructures, les services financiers, le développement vert, la facilitation du commerce et des investissements, la réduction de la pauvreté et le bien-être public, la santé publique, les échanges entre les peuples et, enfin, la paix et la sécurité.

DIX PLANS MAJEURS

Ces dix plans majeurs occupent une place importante dans la Déclaration et le Plan d'action de Johannesburg, documents phares consacrés à la coopération pour les trois années à venir qui visent à renforcer la solidarité et la coopération et à guider l'avenir des relations sino-africaines.

Ces dix plans représentent une concrétisation des principes "sincérité, pragmatisme, amitié et franchise" à l'égard de l'Afrique et la juste conception de la justice et des bénéfices, qui ont été avancés en 2013 par M. Xi, ainsi qu'un élargissement des six domaines essentiels dévoilés par le Premier ministre chinois Li Keqiang lors de son voyage en Afrique en 2014.

Cependant, par rapport aux mesures existantes de promotion de la coopération sino-africaine, ils manifestent trois caractéristiques inédites, a précisé Qian Keming, vice-ministre chinois du Commerce.

Premièrement, ils aboutiraient à une fusion des stratégies de développement des deux parties, à la mise en œuvre de l'initiative "La Ceinture et la Route", à une coopération internationale en matière de capacités de production et d'équipement pour la Chine et à l'industrialisation, la modernisation et l'urbanisation pour l'Afrique.

Deuxièmement, les secteurs de coopération sont tous couverts par les dix plans majeurs. La Chine améliorera non seulement les installations industrielles et les infrastructures des autres pays membres du FCSA, mais elle accentuera également son soutien en matière de formation professionnelle et de transfert de technologie, atouts qui permettront au continent d'arriver à l'autosuffisance.

Troisièmement, les relations sino-africaines connaîtraient des innovations sur la base d'échanges traditionnels. Depuis longtemps, les infrastructures, l'agriculture et les échanges entre les peuples demeurent les secteurs traditionnels de la coopération sino-africaine. Avec les dix plans majeurs, de nouveaux domaines tels que l'informatique, le tourisme, la lutte contre les changements climatiques, la protection des plantes et des animaux sauvages, ainsi que le développement durable seront également abordés.

60 MILLIARDS DE DOLLARS

Pour assurer une bonne mise en oeuvre de ces initiatives, la Chine offrira 60 milliards de dollars d'aide financière, dont 5 milliards d'aide et de prêts à taux zéro, 35 milliards de prêts à taux préférentiels et de crédits à l'exportation privilégiés, 5 milliards en financements supplémentaires via le Fonds de développement Chine-Afrique (FDCA) et autant pour le Prêt spécial pour le développement des PME africaines et 10 milliards de capital initial pour la création d'un fonds de coopération Chine-Afrique pour les capacités de production.

Wang Lei, chercheur à l'Institut des relations internationales contemporaines de Chine, a qualifié ce soutien financier de "démarche capitale (...) d'une ampleur sans précédent".

Selon lui, de manière verticale, les dix plans majeurs constituent un renouvellement de la politique chinoise à l'égard de l'Afrique, avec une hausse considérable du montant des prêts à taux préférentiels, une amplification des capitaux gérés par le FDCA, ainsi qu'une mise en place d'un fonds spécial pour promouvoir la coopération en matière de capacités de production.

De manière horizontale, ce montant de financement dépasse largement celui promis par d'autres principaux partenaires économiques de l'Afrique, dont les Etats-Unis qui ont lancé en 2014 un plan de coopération avec l'Afrique d'une valeur de 33 milliards de dollars et l'Inde, dont le Premier ministre Narendra Modi s'est engagé à débloquer 10,6 milliards de dollars pour soutenir la coopération indo-africaine.

D'après cet universitaire, la mise en œuvre de ces dix plans majeurs pourrait avoir une incidence sur le plan économique : la coopération mutuellement avantageuse entre les deux partenaires, guidée autrefois par l'aide gouvernementale, sera désormais dominée par les investissements des entreprises, tandis que l'accent sera mis sur la coopération dans le renforcement des capacités de production, le transfert de technologies, la gestion des investissements et la coopération financière, au lieu des classiques transactions de marchandises et autres contrats d'ingénierie.

UN DEFI A RELEVER

"L'annonce du plan en 10 points nous a donné suffisamment de preuves que la Chine écoute ce que l'Afrique a à dire (...) Elle répond efficacemement aux attentes des dirigeants africains", a souligné le président sud-africain Jacob Zuma à l'issue du sommet.

Comme M. Zuma, des dirigeants africains considèrent que le sommet du FCSA a donné des résultats dépassant leurs attentes, car la coopération avec la Chine aidera l'Afrique à desserrer les trois goulets d'étranglement du développement que sont la vétusté des infrastructures, la pénurie de talents et l'insuffisance de ressources financières, tout en accélérant son industrialisation et sa modernisation agricole.

D'autant plus que la Chine et l'Afrique sont étroitement liés sur le plan économique. Le volume des échanges bilatéraux a dépassé en 2014 les 220 milliards de dollars et les investissements chinois sur le continent ont été plus de 30 milliards de dollars, soit une hausse respective de 22% et 66% par rapport aux chiffres de l'année 2000.

Selon les prévisions, le commerce sino-africain pourrait atteindre 400 milliards de dollars et les investissements 100 milliards de dollars en 2020.

Bien que la coopération Chine-Afrique soit en train de passer à un niveau supérieur, le défi réside maintenant dans la mise en œuvre des plans, par exemple dans la capacité des pays africains à utiliser efficacement ces financements, a déclaré Frank Youngman, un expert botswanais des relations sino-africaines.

"Les deux parties devront travailler dur pour s'assurer que l'on puisse constater des progrès réels dans trois ans", a noté M. Youngman.

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