MOSCOU, 1er juin (Xinhua) -- Moscou est prête à étendre sa liste d'interdiction de voyage à d'autres responsables de l'Union européenne (UE) si l'Occident augmente sa propre liste noire de responsables russes, a indiqué lundi le ministère russe des Affaires étrangères.

Moscou annulera sa liste d'interdiction de voyage dès que l'Occident fera de même, a déclaré Maria Zakharova, une porte-parole du ministère, ajoutant que la liste noire de la Russie était une réponse "forcée" aux sanctions imposées par l'UE et les Etats-Unis.

"Nous réagirons en miroir à tout changement (de l'Occident au sujet des sanctions contre la Russie). Cela s'appelle le principe de réciprocité", a estimé Mme Zakharova lors d'une interview radio.

"Nous ne pouvons pas nous laisser traiter d'une manière totalement biaisée et non motivée", a-t-elle expliqué.

Plus tôt dans la journée, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a noté que Moscou ne serait pas la première à "étendre la spirale (de la guerre des sanctions entre la Russie et l'Occident)".

M. Lavrov a accusé l'UE de décrire la liste noire de la Russie comme décidée aléatoirement et sans fondement.

"C'est une tentative de remplacer le droit international par ses propres intérêts politiques", a dit le chef de la diplomatie russe cité par l'agence de presse Tass.

Il a précisé que l'interdiction de voyage contre des responsables de l'UE ciblait des partisans actifs du "coup d'Etat en Ukraine", lequel a eu lieu en février dernier et a mené à la crise qui se prolonge dans l'est de l'Ukraine.

Le vice-ministre des Affaires étrangères Alexeï Meshkov a indiqué lundi que la partie russe avait longuement réfléchi au sujet de la liste d'interdiction de voyage.

Des raisons concrètes pourraient être données sur pourquoi ces individus ont été inclus, a-t-il assuré, tout en refusant de révéler le mécanisme de la prise de décision.

Le ministre russe des Affaires étrangères a confirmé samedi qu'une liste de ressortissants de l'UE étaient interdits d'entrée en Russie en réponse aux sanctions imposées par l'UE contre certains Russes en lien avec la crise en Ukraine.