Migrants : la France favorable à la politique des quotas entre les pays de l'UE

Publié le 2015-05-11 à 21:54 | french.xinhuanet.com

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PARIS, 11 mai (Xinhua) -- Face à l'afflux de migrants en Méditerranée, le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, s'est dit lundi favorable aux mesures que souhaite mettre en place la Commission européenne pour répartir le nombre de demandeurs d'asile entre les 28 pays de l'Union européenne.

"Je crois qu'il est normal qu'il y ait une répartition du nombre de demandeurs d'asile entre les différents pays de l'Union européenne et qu'il est normal que l'Europe ait une politique de l' asile", a déclaré lundi M. Cazeneuve sur RTL.

Le ministre de l'Intérieur a tenu ces propos en réaction à la proposition présentée récemment par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker, qui vise à mettre en place rapidement un "mécanisme de distribution" pour les seuls réfugiés qui "ont clairement besoin d'une protection internationale", et qui doit être débattue lors du prochain conseil européen mercredi.

"Ces propositions de Jean-Claude Junker s'inspirent d'une partie des propositions faites par la France", a souligné M. Cazeneuve, rappelant qu'au mois d'août, il avait "entamé une tournée des capitales européennes pour faire en sorte qu'on ait (.. )une politique commune" face au risque migratoire, résultant " notamment de la déstabilisation d'un certain nombre de pays, notamment la Libye".

"Si nous voulons être efficaces", il faut "prendre ensemble des mesures qui soient cohérentes et fortes", a insisté le ministre.

"D'abord faire en sorte que nous puissions sauver des vies (..) :le renforcement de Frontex (Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures). La multiplication par trois de ses moyens doit permettre d'atteindre le but", a-t-il indiqué.

"Deuxièmement, il faut (..) que nous puissions, dès les pays de provenance, distinguer ceux qui relèvent de l'immigration économique irrégulière et ceux qui relèvent de l'asile et organiser nous-mêmes l'asile de ces personnes", a ajouté M. Cazeneuve.

"Et puis il faut répartir le nombre de demandeurs d'asile entre les différents pays de l'Union européenne", a-t-il poursuivi, notant que pour ce faire la France doit réformer sa politique d'asile.

"C'est le sens de la loi que le gouvernement a présentée devant le Parlement et qui sera en discussion devant le Sénat dès cet après-midi : des délais plus courts, des nombres de places en centre d'accueil plus importants, des droits davantage reconnus mais, pour les déboutés du droit d'asile, la reconduite à la frontière de façon plus ferme et plus claire", a détaillé le ministre.

"Ceux qui relèvent de l'asile en France et en Europe doivent être accueillis avec la plus grande humanité et ceux qui n'en relèvent pas doivent être reconduits à la frontière sinon il n'y a pas de soutenabilité de la politique de l'asile en France et en Europe", a insisté M. Cazeneuve.

Parallèlement, le ministre a rappelé qu'il y a "une volonté très forte de lutter contre l'immigration irrégulière", soulignant qu'il a donné à ses services "une priorité en la matière".

"Notre politique, elle est très claire, elle est très équilibrée : humanité, lutte contre l'immigration irrégulière et fermeté", a-t-il conclu.

Depuis plusieurs mois, l'afflux de migrants à destination de l'Europe via la Méditerranée s'est accru, donnant lieu à des drames à répétition et faisant supporter aux pays du sud de l'Europe une charge qu'ils souhaitent voir partagée avec l'ensemble des pays de l'Union.

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