BRUXELLES, 23 avril (Xinhua) -- Les dirigeants européens ont convenu jeudi lors d'un sommet extraordinaire sur les pressions migratoires de renforcer les opérations conjointes en Méditerranée en augmentant les ressources financières.

Le président du Conseil européen Donald Tusk a indiqué lors d'une conférence de presse que "nous avons convenu de tripler les ressources disponibles pour la mission de surveillance des frontières Triton afin d'améliorer ses capacités d'opération".

L'opération Triton est une mission de recherche et de sauvetage de migrants gérée par l'agence européenne de surveillance des frontières Frontex.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a déclaré que le financement de l'opération Triton serait augmenté à 120 millions d'euros (130 millions de dollars).

Selon un communiqué de l'UE, "Considéré que l'instabilité en Libye créé un environnement propice aux activités criminelles des trafiquants", les dirigeants européens ont aussi décidé d'intensifier leur coopération contre les réseaux de trafiquants via Frontex et en déployant des agents d'immigration dans les pays du Tiers-monde.

Seuls 28 migrants sur 700 ont survécu après que leur bateau a chaviré à quelques 209 km au sud de l'île italienne de Lampedusa samedi soir dernier.

Ce désastre fait suite à une autre tragédie similaire survenue la semaine précédente, durant laquelle plus de 400 migrants se sont noyés après que leur navire a sombré au large des côtes libyennes.

En réponse à la mort de ces milliers de personnes dans la Méditerranée, les institutions de l'UE et les Etats membres ont été appelés afin de prendre les mesures humanitaires et les décisions politiques nécessaires.

Martin Schulz, président du Parlement européen, a appelé dans son discours d'introduction à une politique d'immigration de l'UE. Cependant, "il n'existe rien de tel qu'une politique d'immigration de l'UE. Ce que nous avons est un patchwork de 28 systèmes nationaux différents", a-t-il indiqué.

"Le manque d'une vrai politique d'asile et d'immigration européenne est en train de transformer la Méditerranée en cimetière", a-t-il déploré.

De son côté, le Premier ministre italien Matteo Renzi a déclaré jeudi qu'il avait confiance dans le nouvel engagement pris par l'Union européenne sur la crise des migrants lors du sommet extraordinaire.

"Je suis optimiste sur le fait que nous pouvons rentrer chez nous avec le signe que quelque chose a finalement changé en Europe (...) Je pense pouvoir dire que toutes les conditions sont présentes pour qu'il y ait du changement", a été cité M. Renzi par les médias italiens.