France: le Parti communiste demande des "excuses publiques" à Hollande suite à une comparaison entre le FN et le PCF

Publié le 2015-04-20 à 18:34 | french.xinhuanet.com

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PARIS, 20 avril (Xinhua) -- Le secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Pierre Laurent, a réclamé lundi au président de la République, François Hollande, des "excuses publiques" pour les propos qu'il a tenus dimanche en comparant le discours de Marine le Pen à "un tract du Parti communiste des années 1970".

"Je suis scandalisé et j'ai demandé au président de la République des excuses publiques", a déclaré lundi matin M. Laurent sur la chaîne de télévision France 2, qualifiant la sortie du président de la République de "phrase lamentable".

Réagissant dimanche sur Canal+ à la percée du Front national (FN) dans le département du Pas-de-Calais, M. Hollande a déclaré que "quand (sa présidente) Mme Le Pen parle comme un tract du Parti communiste des années 1970 (...), en pensant qu'on peut fermer les frontières, qu'on peut nationaliser les industries, qu'on peut sortir un certain nombre de capitaux sans qu'il n'y ait de risque (...), ça parle dans cette région-là parce que ça a été une région, encore aujourd'hui, influencée par le Parti communiste".

C'est la seule chose que le président de la République a trouvé à répondre à des électeurs qui lui disaient leur désarroi dans un reportage et qui dénonçaient ses trahisons par rapport à ses promesses de 2012", a réagi sur France 2 M. Laurent.

"La gauche, à l'époque, n'hésitait pas à dire des choses auxquelles le président de la République a aujourd'hui totalement renoncé et d'une certaine manière cette déclaration c'est un aveu qu'il a décidé de tourner le dos à ces électeurs plutôt que de répondre à leurs urgences sociales", a poursuivi le secrétaire national du PCF.

Dans une interview accordée lundi à Sud Radio, le porte-parole du PCF Olivier Dartigolles a estimé de son côté que la phrase de François Hollande était "un propos totalement nullissime, pas à la hauteur des évènements".

"Il faudrait que Hollande feuillette un bouquin d'histoire", a-t-il conseillé, rappelant que "le PC des années 1970 voulait changer la vie" et que "ça en dit long sur la démission intellectuelle et morale de Hollande vis-à-vis du Front national".

Interrogé lundi sur le sujet sur RMC et BFM-TV, le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a rejeté l'idée d'excuses publiques, en assurant qu'il n'y avait "pas d'amalgame" entre le Parti communiste et le Front national.

M. Hollande "a bien fait la différence entre ce qu'était le tract sur les nationalisations, la fermeture des frontières et contre l'Europe, et ce qui est la nature du Front national qui va sur d'autres terrains et en particulier celui de l'immigration, ce qui n'est pas du tout et n'a jamais été la position du Parti communiste", a souligné M. Le Foll.

Le président de la République a tenu ses propos polémiques en réagissant à un reportage tourné dans une ville ouvrière sinistrée du Pas-de-Calais où le Front national a vaincu la gauche lors des dernières élections départementales fin mars.

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