France : l'UMP s'apprêterait à se rebaptiser "Les Républicains" (presse)

Publié le 2015-04-16 à 21:13 | french.xinhuanet.com

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PARIS, 16 avril (Xinhua) -- Sous l'impulsion de son président, Nicolas Sarkozy, l'Union pour un mouvement populaire (UMP, opposition) s'apprêterait à changer de nom pour se rebaptiser "Les Républicains", un nom qui suscite bien des critiques à droite comme à gauche, rapporte jeudi la presse française.

"C'est décidé. Nicolas Sarkozy veut renommer l'UMP "Les Républicains", lors du congrès de refondation du parti, prévu le 30 mai, à Paris", écrit jeudi le journal Le Monde.

Le président de l'UMP aurait confirmé son intention à sa garde rapprochée, estimant que le concept de République est "celui qui rassemble le plus", précise le journal.

"En changeant la dénomination de son parti, l' ancien chef de l' Etat cherche à tourner la page de deux ans de divisions internes, marqués par la guerre Copé-Fillon, et à faire oublier un acronyme attaché à plusieurs dossiers judiciaires, notamment celui de l' affaire Bygmalion", analyse le Monde.

Ainsi, Nicolas Sarkozy "voit dans cette nouvelle appellation un moyen de s'approprier la formation créée en 2002 par Jacques Chirac et son rival Alain Juppé, afin d' en faire une machine de guerre à sa main pour 2017", note le journal.

Mais ce changement de nom est loin de faire l'unanimité au sein même de l'UMP, souligne la presse française.

Le député-maire UMP du Havre, Edouard Philippe, cité par la chaîne de télévision TF1, regrette la "tonalité très américaine" du nouveau nom, se disant "pas toujours sensible au charme du Parti républicain" des Etats-Unis et estimant que ce nom "ratisse large sans définir une appartenance politique claire".

De son côté, l'ancien ministre UMP Benoist Apparu, également cité par TF1, pense que "Nicolas Sarkozy souhaite qu'à partir de ce nouveau nom, une nouvelle aventure commence pour lui et qu'il ait un parti à sa main, qu'il en soit l'incarnation".

Pour sa part, le député UMP de la Manche, Philippe Gosselin, regrette "qu'on change à droite trop souvent le nom" de l' UMP, estimant qu' il y a un "besoin de continuité".

Quant au député UMP Edouard Philippe, proche du maire de Bordeaux Alain Juppé, il évoque dans Le Figaro une opération de "communication politique", jugeant que "le fond est plus important que le nom, et la clarification doctrinale plus décisive qu' un nouveau logo".

Pour le député UMP Bruno Le maire, et ancien concurrent de Nicolas Sarkozy à la présidence du parti, "modifier le nom du parti n' est pas la préoccupation majeure des Français".

"L' essentiel, c' est d' apporter des solutions à leurs problèmes et de les réconcilier avec la politique, au lieu de nous regarder nous-mêmes", a-t-il déclaré au journal Le Monde, préférant mettre en avant le terme de "nation" plutôt que celui de "République".

"Hors de l'UMP, les critiques fusent contre ce nouveau nom", écrivait mercredi TF1 sur son site Internet, citant les propos tenus dans Le Figaro par la présidente du Front national,

Marine Le Pen, pour qui ce choix " consiste à se calquer sur le modèle politique américain".

"Je ne comprends absolument pas, sauf s'il s'agit de répondre à une sorte de fascination puérile de M. Sarkozy qui, probablement aime les Indiens, les cow-boys, les cheeseburgers et les Nike", a ironisé la chef du parti d' extrême droite.

Au Parti socialiste, le terme "dérange davantage", poursuit TF1, indiquant que le secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, voit dans ce changement de nom un "abus de pouvoir".

Invité jeudi sur RTL, le président du Mouvement démocrate (Modem, centre), François Bayrou, a estimé que "c'est étrange" de "vouloir s'arroger le nom de républicains".

"Je ne vais pas dire qu'il n'y aurait de républicains que dans ce parti. Chacun fait ce qu'il veut mais ça ne définit pas un parti politique", a-t-il expliqué.

Dans une tribune publiée mardi dans Le Monde, l' historien Jean-Noël Jeanneney a lui aussi dénoncé ce choix, en soulignant que "la République appartient à tous, et ne saurait être confisquée par un seul parti".8 Enfin, dans une interview au journal Le Figaro parue mardi, le spécialiste de la création des noms de marques, Alexandre Hurel, a estimé qu' "en se désignant républicain, on soutient, de manière implicite, que les autres ne le sont pas" et que c'est donc une occasion de "s'emparer du monopole d'une grande idée".

"Le 5 mai prochain, le bureau politique de l'UMP tranchera sur le nouveau nom du parti avant de le soumettre à l'approbation des militants, le 30 mai", rappelait jeudi matin RTL.

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