NOUAKCHOTT, 19 avril (Xinhua) -- Le dialogue pouvoir-opposition vient de faire ses premiers pas avec la rencontre, samedi à Nouakchott, de deux délégations représentant la majorité au pouvoir et l'opposition radicale structuré au sein du Forum pour la démocratie et l'unité (FNDU) composé de 11 partis politiques.
Cette amorce de dialogue intervient deux mois après l'appel au dialogue par le chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.
L'absence de dialogue avait été la cause du boycott par l' opposition des dernières élections présidentielles, législatives et municipales,
La délégation du camp au pouvoir est dirigée par l'ancien Premier ministre Dr Moulaye Ould Mohamed Lagdhaf, aujourd'hui ministre secrétaire général à la présidence de la république.
M. Lagdhaf a souligné, en recevant la proposition de l' opposition, "la détermination" du camp au pouvoir d'aller à l' avant dans le sens du dialogue.
Il a également promis d'"étudier le document" de l'opposition pour revenir encore avec "le même esprit d'ouverture et d'échange".
De son côté, Me Mahfoudh Ould Bettah, président de la Convergence démocratique nationale (CDN, membre du FNDU), a déclaré que pour l'opposition, le dialogue envisagé n'est pas une fin en soi, mais plutôt un jalon de la stratégie du FNDU visant à sortir le pays de l'impasse qu'il connait depuis 2008 (année d' arrivée au pouvoir du président Mohamed Ould Abdel Aziz, ndlr).
"Nous n'y allons pas pour en sortir avec un vainqueur et un vaincu mais dans le souci de faire avancer la Mauritanie dans le droit chemin, pour l'ancrage de la démocratie", a-t-il ajouté dans une déclaration faite au journal le "Calame" de Nouakchott.
Cependant, toute l'opposition ne partage pas cet avis et certains opposants jugent "improbable" la réussite de ce dialogue.
C'est le cas de l'ancien président Ely Ould Mohamed Vall (2005- 2007) qui affirme, dans un communiqué, que "la tentative de dialogue politique engagé avec le régime en place ne peut que se solder par un échec certain".
Pour lui, il s'agit de "manoeuvres politiciennes conjoncturelles" du régime, visant "la manipulation de la constitution pour rester au pouvoir le plus longtemps possible".
Pourtant, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a affirmé à plusieurs reprises qu'il quittera le pouvoir à la fin de son second et dernier mandat, comme le prévoit la Constitution.
Le FNDU a pour sa part publié un texte rendant compte de la rencontre, précisant que les deux délégations "se sont rencontrées et exprimé leur volonté sincère de s'engager dans un dialogue qui consolide la démocratie dans le pays auquel prennent part l' ensemble des forces politiques et sociales du pays".
"Après des échanges sincères, la délégation du FNDU a remis à l' autre parti un document comprenant la vison du dialogue du camp de l'opposition", a conclu le texte.
