Crise ukrainienne: l'Europe occidentale veut éviter davantage de conflits avec la Russie (ANALYSE)

Publié le 2015-02-07 à 19:16 | french.xinhuanet.com

Taille du Texte
T+ | T-

RSS

Partager


 

 

BEIJING, 7 février (Xinhua) -- Suivant des rapports sur la possible livraison d'armes létales de Washington à Kiev, les dirigeants français et allemand, François Hollande et Angela Markel, se sont rendus vendredi à Moscou pour engager des pourparlers de cinq heures avec le président russe Vladimir Poutine.

Sentant la menace potentielle qu'apporterait une livraison d'armes américaines, l'Europe occidentale ne souhaite plus se trouver seule en première ligne dans la crise ukrainienne.

L'Europe occidentale a beaucoup souffert des affrontements politique et économique avec la Russie résultant de cette crise. Le président de la Conférence internationale de Munich sur la sécurité, Wolfgang Ischinger, a déclaré que l'OTAN ne devait pas fournir d'aide militaire dans le cadre de la crise ukrainienne.

Le 28 janvier, deux bombardiers russes ont survolé le Canal anglais. Les vols de bombardiers russes se sont rapprochés de l'espace aérien des membres de l'OTAN depuis la dégradation des relations euro-russes en 2014. Ce qui a surpris le gouvernement anglais et enflammé les médias est le fait qu'un des bombardiers transportait alors avec lui au moins un missile nucléaire. Des médias anglais ont estimé que "Pour M. Poutine, le statut de l'OTAN est passé de rival à ennemi".

Des experts anglais ont indiqué qu'en exécutant des patrouilles autour de l'espace aérien de l'OTAN, la Russie renforçait la pression sur l'Occident. Le site américain Inquisitr a fait remarqué que les deux bombardiers russes se sont tellement approchés de l'espace aérien britannique que les pilotes anglais leur faisant face pouvaient communiquer avec les pilotes russes par gestes. L'ombre de possibles affrontements militaires s'étend ainsi hors de l'Ukraine vers l'Europe occidentale.

La sécurité européenne ayant été menacée, l'économie européenne éprouve elle aussi une période difficile du fait des sanctions mutuelles avec la Russie.

Selon la Commission européenne, la Russie fournit la plupart des énergies utilisées par l'Union européenne, qui débourse en moyenne un milliard d'euros par jour en dépenses énergétiques. Les sanctions européennes contre la Russie sur les banques, les fournisseurs d'énergie et sur l'alimentation ont fait des dommages non seulement aux entreprises, mais aussi aux populations européennes.

L'Union européenne (UE) est proche de ses limites de capacités à fournir de l'aide en Ukraine, a reconnu en décembre dernier le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. "La ligne budgétaire de l'UE en la matière a été comprimée. Il n'y a qu'une petite marge de flexibilité pour un financement supplémentaire l'année prochaine. Si nous utilisons totalement notre marge de flexibilité budgétaire pour l'Ukraine, nous n'aurons plus rien pour subvenir à d'autres besoins qui pourraient apparaître dans les deux années à venir", a-t-il souligné.

En janvier, le secteur tertiaire français a reculé par rapport au mois précédent. Le pays titube encore sur la route du redressement économique avec un taux élevé de chômage et plusieurs échecs politiques.

Selon le site financier chinois FX168, l'Italie connaît actuellement sa troisième régression économique en six ans. Le site a indiqué que face à la diminution de la demande, les entreprises italiennes accélèrent la mise en place de plans sociaux.

Parlant du soutien militaire américain, un universitaire russe a prédit que son pays réagirait de manière radicale si les armes américaines étaient livrées, car la Russie estime que même en fournissant une quantité d'armes limitée à l'Ukraine, cela pourrait ouvrir la boîte de Pandore, et que si elle ne réagit pas des armes lourdes pourraient aussi être livrées.

L'Ukraine et la Russie ne pourront pas supporter les conséquences d'un tel acte, et c'est également le cas pour leurs voisins européens.

Les pays d'Europe occidentale, tels que la France et l'Allemagne, ont manifesté leur désaccord sur la livraison d'armes à Kiev. Le président français François Hollande a de plus souligné qu'il ne soutiendrait pas l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN, ce qui pourrait entraîner une escalade des conflits.

L'Europe ne peut plus assumer la charge de sa participation totale dans la crise ukrainienne. Il est nécessaire que l'UE épargne du temps et de l'argent pour résoudre les problèmes de l'économie grecque, de terrorisme, etc.

Selon Gu Xuewu, directeur de l'International Relations Center for Global Studies de l'Université de Bonn en Allemagne, la crise ukrainienne est principalement un résultat de jeux géopolitiques entre les Etats-Unis et la Russie, et l'Europe ne veut tout simplement plus être la première à subir et à affronter les conséquences de cette crise.

010020070770000000000000011101841339775121