PARIS, 9 janvier (Xinhua) -- Chérif et Saïd Kouachi, les deux frères auteurs de l'attentat meurtrier contre Charlie Hebdo de mercredi à Paris et de la prise d'otages de vendredi à Dammartin-en-Goële, et Amedy Coulibaly, auteur de la fusillade de Montrouge de jeudi et de la prise d'otages de vendredi, étaient tous les trois djihadistes, a-t-on appris de sources concordantes.

Chérif Kouachi, qui avait été en contact par téléphone vendredi matin avec la chaîne de télévision française BFMTV, avait affirmé avoir été envoyé en mission et financé par "Al-Qaïda au Yémen" et avoir été formé par l'imam Anwar Al Awaki, un prédicateur américain qui avait vécu au Yémen, longtemps considéré comme une tête pensante d'Al-Qaïda et tué par un drone américain en septembre 2011.

"On est les défenseurs du prophète", avait indiqué Chérif Kouachi à BFMTV, qui a diffusé, vendredi soir après la fin des assauts lancés par les forces de l'ordre françaises, l'enregistrement de la conversation téléphonique avec le terroriste.

Le procureur de Paris, François Molins, a confirmé que Chérif Kouachi avait été condamné en septembre 2008 dans le cadre de l'affaire de la filière irakienne à une peine de trois ans de prison et avait été mis en examen dans le cadre de la tentative d'évasion d'un des auteurs de l'attentat du RER à Paris en 1995, et a souligné qu'il avait séjourné au Yémen en 2011.

Concernant le frère de Chérif, M. Molins a indiqué que Saïd Kouachi n'avait jamais été poursuivi ni condamné.

Saïd Kouachi avait bien été entendu dans le cadre de l'affaire de la filière irakienne du 19ème arrondissement de Paris en 2008, mais il n'avait jamais été mis en examen, a précisé le procureur.

Dans un autre enregistrement diffusé vendredi soir par BFMTV, Amedy Coulibaly, qui avait contacté BFMTV vers 15h00 dans l'après-midi alors qu'il s'était retranché dans un supermarché casher où il retenait des otages, avait affirmé qu'il appartenait au groupe djihadiste de l'Etat islamique, confirmant qu'il était en lien et s'était synchronisé avec les frères Kouachi.

Amedy Coulibaly avait également précisé à ce moment-là qu'il y avait quatre morts et 17 otages dans le supermarché casher, dont des femmes et un enfant.

Vendredi après-midi, la police judiciaire de Paris avait lancé un appel à témoins dans le cadre de l'enquête sur la fusillade de Montrouge pour Amedy Coulibaly et sa compagne de 26 ans, Hayat Boumeddiene, lesquels étaient tout deux "susceptibles d'être armés et dangereux".

Selon la presse, une source policière a indiqué plus tard que la compagne d'Amedy Coulibaly, qui ne figurait pas au nombre des morts et des blessés de la prise d'otages dans le supermarché casher, était "toujours recherchée" dans le cadre de l'enquête sur la fusillade de Montrouge.