NOUAKCHOTT, 14 décembre (Xinhua) -- Des responsables et experts chinois et africains ont appelé dimanche à renforcer la coopération scientifique et technologique afin de faire face à la désertification et à la dégradation des terres, soulignant la nécessité d'un partage d'expériences et d'une action concertée pour soutenir l'initiative africaine de la Grande Muraille verte.
Ces déclarations ont été faites lors du 4e Forum international du désert de Taklamakan, tenu à Nouakchott, capitale de la Mauritanie, où les participants ont estimé que la désertification constitue un défi commun à l'humanité et requiert des réponses collectives et durables.
S'exprimant lors de la cérémonie d'ouverture du forum, Duan Weili, vice-président de l'Institut d'écologie et de géographie du Xinjiang relevant de l'Académie chinoise des sciences, a indiqué que la Chine a développé, grâce à plus de 70 ans d'efforts soutenus, une approche distinctive de lutte contre la désertification, fondée sur la prévention scientifique, la gestion intégrée et l'amélioration des moyens de subsistance.
La Chine a été le premier pays au monde à réaliser une croissance nulle de la dégradation des terres, a-t-il précisé, ajoutant que les expériences acquises dans la gestion du désert de Taklamakan, notamment la mise en place de barrières écologiques et la restauration de la végétation en zones désertiques, peuvent offrir des références utiles aux régions arides et semi-arides d'Afrique.
Il a souligné que la partie chinoise était disposée à approfondir la coopération avec les pays africains en matière de plateformes de recherche, de partage de technologies et de renforcement des capacités, afin de favoriser l'application locale des solutions de lutte contre la désertification.
Pour sa part, Sidna Ahmed Ely, directeur général de l'Agence nationale mauritanienne de la Grande Muraille verte, a noté que le désert du Sahara et le désert de Taklamakan présentent de nombreuses similitudes en termes de caractéristiques écologiques et de défis de gouvernance, faisant du forum une plateforme importante de dialogue entre deux grands écosystèmes désertiques.
Ces dernières années, la Mauritanie a coopéré avec des institutions de recherche chinoises dans la mise en œuvre de projets pilotes portant sur la fixation des dunes, la restauration de la couverture végétale et l'amélioration des sols, a-t-il indiqué, exprimant le souhait de renforcer la coopération dans les domaines de l'échange d'informations, de la recherche conjointe et du suivi environnemental.
Le conseiller économique et commercial de l'ambassade de Chine en Mauritanie, Xiao Wensheng, a affirmé que la lutte contre la désertification constitue une composante essentielle de la gouvernance mondiale. Depuis son adhésion à la Convention de l'ONU sur la lutte contre la désertification, la Chine a exploré des solutions adaptées à ses conditions nationales et accumulé des expériences reproductibles et transposables, a-t-il rappelé.
La Chine est prête à renforcer la coordination politique et la coopération scientifique avec les pays africains afin de soutenir l'initiative de la Grande Muraille verte et de contribuer au renforcement des capacités de gouvernance écologique de la région, a-t-il ajouté.
La ministre mauritanienne du Commerce et du Tourisme, Zeinebou Mint Ahmednah, a estimé que le changement climatique et la dégradation des terres sont devenus des enjeux majeurs affectant la sécurité alimentaire et la stabilité socioéconomique en Afrique. Elle a souligné que l'initiative de la Grande Muraille verte revêt une importance stratégique pour la restauration des terres dégradées, la promotion du développement vert et l'amélioration des conditions de vie des populations.
Elle a ajouté que la coopération entre la Mauritanie et la Chine dans le domaine de la lutte contre la désertification constitue un exemple concret et efficace de la coopération Sud-Sud.
Le forum est conjointement organisé par l'Institut d'écologie et de géographie du Xinjiang de l'Académie chinoise des sciences, le ministère mauritanien de l'Environnement et du Développement durable, l'Alliance des organisations scientifiques internationales (ANSO), ainsi que l'Agence panafricaine de la Grande Muraille verte.
Outre la séance d'ouverture, le forum comprend des conférences plénières, des ateliers thématiques et une table ronde consacrée au dialogue entre le désert de Taklamakan et le désert du Sahara. Fin
