WASHINGTON, 2 juillet (Xinhua) -- Le Pentagone a déclaré mercredi que les frappes américaines du mois dernier sur trois installations nucléaires iraniennes clés ont retardé le programme nucléaire de Téhéran de deux ans.
"Nous avons dégradé leur programme d'un à deux ans, c'est du moins ce qu'évaluent les services de renseignement au sein du département", a déclaré Sean Parnell, porte-parole du Pentagone, lors d'un point de presse, sans donner plus de détails.
"Tous les renseignements que nous avons vus nous amènent à penser que les installations iraniennes, en particulier celles-là, ont été complètement détruites", a ajouté M. Parnell.
Le 22 juin, les forces américaines ont bombardé les trois installations nucléaires iraniennes de Natanz, Fordo et Ispahan.
"Personne ne sait exactement ce qui s'est passé à Fordo", a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi lors d'une interview accordée mardi à CBS News. "Ce que nous savons jusqu'à présent, c'est que les installations ont été sérieusement et lourdement endommagées".
L'Organisation iranienne de l'énergie atomique est en train d'évaluer les dégâts, a-t-il ajouté.
Le président iranien Massoud Pezeshkian a publié un décret mercredi sur l'adoption d'une loi qui suspend la coopération du pays avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Cette loi prévoit la suspension de la coopération avec l'AIEA jusqu'à ce que la souveraineté de l'Iran, son intégrité territoriale et la sécurité de ses installations nucléaires et de ses scientifiques soient pleinement garanties, a déclaré le porte-parole du Conseil constitutionnel, Hadi Tahan Nazif.
La loi exige que toute inspection future des sites nucléaires iraniens par l'AIEA soit approuvée par le Conseil suprême de sécurité nationale.
En réponse, l'AIEA a déclaré dans un communiqué : "Nous sommes au courant de ces informations. L'AIEA attend d'autres informations officielles de la part de l'Iran".
Lors d'un point de presse quotidien mercredi, Stéphane Dujarric, porte-parole principal du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, a exprimé son inquiétude quant à la décision de l'Iran, la qualifiant de "manifestement préoccupante".
"Le secrétaire général a toujours demandé à l'Iran de coopérer avec l'AIEA et, franchement, à tous les pays de travailler en étroite collaboration avec l'AIEA sur les questions nucléaires", a-t-il déclaré.
La porte-parole du département d'Etat américain, Tammy Bruce, a déclaré mercredi que la suspension de la coopération de l'Iran avec l'AIEA était "inacceptable".
"Nous utiliserons le mot 'inacceptable', pour qualifier le choix de l'Iran de suspendre sa coopération avec l'AIEA à un moment où il a l'occasion de changer d'orientation et de choisir la voie de la paix et de la prospérité", a déclaré Mme Bruce lors d'une conférence de presse.
L'Iran doit coopérer pleinement avec l'agence des Nations Unies sans plus attendre, a-t-elle ajouté. Fin
