Le président sud-africain Cyril Ramaphosa rejette l'accusation de "confiscation des terres" de Donald Trump - Xinhua - french.news.cn

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa rejette l'accusation de "confiscation des terres" de Donald Trump

French.news.cn | 2025-02-04 à 03:37

JOHANNESBURG, 3 février (Xinhua) -- Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a rejeté lundi les remarques du président américain Donald Trump, affirmant que le pays n'a pas "confisqué des terres".

Dans un communiqué publié par la présidence sud-africaine, le gouvernement a également rejeté les allégations selon lesquelles la Loi sur l'expropriation visait à saisir des terres.

"La Loi sur l'expropriation récemment adoptée n'est pas un instrument de confiscation, mais un processus juridique mandaté constitutionnellement qui garantit l'accès du public à la terre de manière équitable et juste, guidé par la Constitution", a indiqué le communiqué.

La réponse du chef de l'Etat sud-africain fait suite à un message de Donald Trump publié dimanche sur sa plate-forme de médias sociaux Truth Social. "L'Afrique du Sud confisque des terres et traite très mal certaines classes de personnes. Je vais couper tous les fonds futurs à destination de l'Afrique du Sud jusqu'à ce qu'une enquête complète sur cette situation soit achevée", a-t-il écrit.

Le président Ramaphosa a pour sa part déclaré qu'il espérait avoir des discussions avec son homologue américain sur le processus de réforme agraire de l'Afrique du Sud, suggérant qu'ils pourraient trouver un terrain d'entente. "Nous souhaitons parler avec l'administration Trump de notre politique de réforme agraire et de questions d'intérêt bilatéral", a-t-il écrit.

De son côté, Ronald Lamola, le ministre international des relations et de la coopération, a affirmé que la loi sur l'expropriation n'a rien d'unique, rappelant que des pays comme les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont des lois similaires qui leur permettent d'exproprier des terres lorsque l'intérêt public le justifie.

"Nous voulons dire que nous sommes une démocratie constitutionnelle et que la Loi sur l'expropriation qui a été mentionnée n'est pas une exception. De nombreuses parties du monde ont des lois sur l'expropriation qui sont utilisées dans l'intérêt public et à des fins publiques", a ajouté le ministre, abordant le sujet dans un clip vidéo.

Parallèlement, Mahlegi Bhegi-Motsiri, le porte-parole du Congrès national africain (ANC), a salué la volonté de dialogue du président Ramaphosa avec ses homologues étrangers.

"L'ANC ne tolérera pas la distorsion des faits qui sape notre programme de souveraineté et de transformation nationales. Nous appelons toutes les forces progressistes, à la fois localement et mondialement, à rejeter le programme de division d'AfriForum et se tenir aux côtés de l'Afrique du Sud dans sa poursuite de la justice, de l'équité et d'une réforme agraire significative", a-t-il déclaré.

En janvier, Cyril Ramaphosa a signé le projet de Loi sur l'expropriation, qui permet aux institutions publiques d'exproprier des terres dans l'intérêt public. La signature du nouveau texte a abrogé la loi pré-démocratique sur l'expropriation de 1975.

"L'article 25 de la Constitution reconnaît l'expropriation comme un mécanisme essentiel pour que l'Etat acquière les biens de quelqu'un à des fins publiques ou dans l'intérêt public, sous réserve du versement d'une compensation juste et équitable", a en outre noté la déclaration de la présidence. Aujourd'hui encore, l'Afrique du Sud est toujours aux prises avec les conséquences de la Loi sur les terres de 1913 qui a permis à l'Etat de déposséder des milliers de Noirs de leurs terres. Fin

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