BRUXELLES, 3 février (Xinhua) -- Le nouveau gouvernement belge a prêté serment ce lundi, près de huit mois après la victoire du parti nationaliste flamand N-VA aux élections fédérales. Le leader de la N-VA, Bart De Wever, a pris ses fonctions en tant que Premier ministre, marquant ainsi la première fois qu'un nationaliste flamand dirige le gouvernement fédéral du pays.
Le nouveau gouvernement belge doit s'attaquer à des questions cruciales pour assurer la stabilité et la croissance économique à long terme, mais sa capacité à mettre en œuvre des réformes tout en maintenant la cohésion sociale reste à déterminer.
M. De Wever présentera mardi à la Chambre des représentants les grands axes de la politique du gouvernement. Parmi les mesures phares annoncées par la presse locale, on note une réforme des retraites visant à relever l'âge de la pension à 66 ans, une augmentation des allocations sociales, et des réformes fiscales favorisant les revenus complémentaires. Ces mesures pourraient rencontrer une opposition sociale.
DEFICIT BUDGETAIRE EXCESSIF
Le déficit budgétaire de la Belgique devrait atteindre 28 milliards d'euros en 2024, soit 4,6 % du PIB, dépassant largement le seuil de 3 % fixé par le Pacte de stabilité et de croissance de l'UE. La Commission européenne a lancé une procédure de déficit excessif contre la Belgique, exigeant qu'elle soumette un plan de redressement détaillé avant le 30 avril.
La coalition à cinq partis, connue sous le nom de coalition "Arizona", a convenu de se concentrer sur les réformes des retraites, les coupes sociales et l'introduction d'une nouvelle taxe sur les gains en capital.
Mais pour Bruno Colmant, économiste de l'Académie royale de Belgique, "on ne résout pas le principal déséquilibre fondamental du régime, à savoir que nous entrons dans une phase de vieillissement de la population".
DEFIS DE LA CROISSANCE
La Banque nationale de Belgique prévoit une croissance économique de 1,2 % en 2024, qui devrait encore ralentir à 1 % en 2025. La forte dépendance énergétique de la Belgique? 74 %, la rend particulièrement vulnérable aux fluctuations des prix mondiaux. La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) a récemment averti que le secteur industriel du pays est en récession depuis plus de 18 mois.
L'industrie belge est en difficulté, illustrée par la situation de l'usine Audi de Bruxelles, menacée de fermeture. En 2024, 11 549 entreprises belges ont fait faillite, soit une augmentation de 7,22 % par rapport à 2023, entraînant la perte de nombreux emplois.
SECURITE, UNE QUESTION PREOCCUPANTE
La sécurité reste une question préoccupante, notamment avec la montée des réseaux criminels opérant en Belgique. Selon un rapport d'avril 2024 d'Europol, l'agence européenne de police criminelle, plus de 100 des 821 réseaux criminels les plus menaçants d'Europe sont actifs en Belgique, principalement impliqués dans le trafic de drogue et la traite des êtres humains. Ces activités ont exacerbé les problèmes de sécurité dans les grandes villes.
Le nouveau Premier ministre a déclaré que la sécurité est une priorité absolue et a promis des politiques plus strictes pour faire face à ces défis. Reste à voir si ces mesures permettront d'améliorer la sécurité publique et de stabiliser la situation sociale. Fin

