BERLIN, 2 février (Xinhua) -- La mesure tarifaire du président des Etats-Unis Donald Trump contre le Canada, le Mexique et la Chine a suscité des critiques et des inquiétudes en Allemagne.
Samedi, M. Trump a ordonné d'imposer des droits de douane de 25% sur les importations en provenance du Mexique et du Canada, et des droits de douane de 10% sur les produits chinois. Il a également indiqué que l'Union européenne (UE) pourrait être la prochaine cible, citant l'excédent commercial persistant du bloc avec les Etats-Unis.
Tout en réaffirmant l'engagement de l'Allemagne à entretenir des liens économiques avec les Etats-Unis, le chancelier allemand Olaf Scholz a souligné que la première priorité devait être de "ne pas diviser le monde avec de nombreuses barrières tarifaires".
"Les droits de douane n'ont jamais été une bonne idée pour résoudre les conflits de politique commerciale", a déclaré Friedrich Merz, président de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), en mettant en garde contre les répercussions aux Etats-Unis, car l'augmentation des coûts d'importation alimenterait l'inflation et toucherait directement les consommateurs américains.
Dirk Jandura, président de la Fédération allemande du commerce de gros, du commerce extérieur et des services (BGA), a qualifié les droits de douane d'"avertissement clair à l'UE et à Ursula von der Leyen", soulignant que ni l'Allemagne ni l'UE ne devaient rester passives.
Cette décision de M. Trump aura un coût élevé pour les Américains, a déclaré M. Jandura, ajoutant que "les perdants sont toujours les consommateurs finaux, qui ressentiront l'augmentation des prix à la caisse".
Les entreprises allemandes se préparent également à l'impact, car nombre d'entre elles approvisionnent le marché américain depuis le Mexique, en particulier dans l'industrie automobile.
Selon le journal allemand Handelsblatt, le Mexique est depuis des années le principal lieu d'investissement de l'Allemagne en Amérique latine, avec des investissements totaux dépassant les 45 milliards de dollars depuis les années 2000.
Le groupe Volkswagen, qui exploite l'une de ses plus grandes usines de véhicules au Mexique, produit près de 80% de ses véhicules nord-américains au Mexique et au Canada. Un porte-parole de Volkswagen a fait part de ses inquiétudes quant aux retombées économiques potentielles des droits de douane, mettant en garde contre les effets négatifs sur les consommateurs américains et l'industrie automobile mondiale.
Selon l'agence de notation S&P, le Canada et le Mexique produisent environ 5,3 millions de voitures particulières par an, dont près de 70% sont destinées aux Etats-Unis.
Les importateurs répercuteront probablement la majeure partie, voire la totalité, de l'augmentation des prix sur les consommateurs, a noté S&P, avertissant que les coûts supplémentaires pèseraient encore davantage sur l'accessibilité du marché automobile américain. Fin

