DAMAS, 16 décembre (Xinhua) -- L'ancien président syrien Bachar al-Assad a publié lundi sa première déclaration publique depuis son départ de Damas le 8 décembre, détaillant les moments chaotiques qui ont précédé son départ pour la Russie.
Cette déclaration, publiée via le compte Telegram de la présidence syrienne, répond aux rumeurs entourant le départ de M. Assad et l'effondrement de son gouvernement après plus de 13 ans de conflit civil.
M. Assad a insisté sur le fait qu'il n'avait pas planifié son départ et qu'il était resté dans la capitale jusqu'aux premières heures de la matinée du 8 décembre, pour s'acquitter de ses responsabilités. Lorsque des groupes de combattants sont entrés dans Damas, il s'est coordonné avec des "amis russes" pour se rendre dans la province côtière de Lattaquié afin de continuer à diriger les opérations militaires à partir de là, a-t-il ajouté.
Toutefois, à son arrivée à la base aérienne russe de Hmeimim, M. Assad s'est rendu compte que toutes les positions restantes de l'armée syrienne s'étaient effondrées et que les forces terrestres s'étaient retirées des lignes de front, selon la déclaration.
La situation s'étant détériorée et la base russe étant elle-même la cible d'attaques de drones, M. Assad a indiqué que Moscou avait organisé une évacuation immédiate vers la Russie dans la soirée du 8 décembre.
Il a affirmé que l'idée de demander l'asile ou d'abandonner son poste n'avait jamais été évoquée auparavant, précisant que sa seule option était de continuer à se battre.
Il a rejeté toute idée selon laquelle il abandonnerait le peuple syrien et a fait savoir qu'il avait refusé "les accords et les tentations" tout au long de la guerre. M. Assad a souligné qu'il était resté à Damas avec sa famille même durant les pires années du conflit, faisant face à des menaces répétées d'avancées des combattants pendant plus de 13 ans.
Le président déchu s'est décrit comme un dirigeant qui n'a jamais aspiré au pouvoir personnel, considérant son rôle comme faisant partie d'un projet national soutenu par le peuple syrien.
Puisque l'Etat était tombé aux mains de ce qu'il appelle des "terroristes" et qu'il n'avait plus la capacité de servir le peuple syrien, il a déclaré que le poste de président était devenu "dénué de sens".
Néanmoins, M. Assad a insisté sur le fait que son identité nationale et son allégeance à la Syrie restaient fermes, exprimant l'espoir que le pays retrouvera un jour la liberté et l'indépendance.
Une alliance dirigée par le groupe Hayat Tahrir al-Cham a lancé une offensive majeure depuis le nord de la Syrie le 27 novembre, et a ensuite progressé vers le sud à travers les zones tenues par le gouvernement de M. Assad. Après des gains territoriaux, dont la prise de la capitale Damas, l'alliance a déclaré la fin du régime le 8 décembre. Fin
