DAMAS, 3 décembre (Xinhua) -- L'armée syrienne a envoyé d'importants renforts à Hama dans le but de renforcer ses défenses de première ligne face à l'avancée des factions rebelles dans le centre de la Syrie. Dans le même temps, la ville d'Alep est confrontée à une crise humanitaire de plus en plus grave après être tombée aux mains des forces rebelles, selon les médias d'Etat et des activistes.
Le ministère syrien de la Défense a annoncé mardi que des troupes supplémentaires avaient été déployées dans la zone de Hama, un secteur stratégique crucial où s'affrontent les forces gouvernementales et le Hayat Tahrir al-Cham (HTS) - un groupe lié à Al-Qaïda - et ses alliés. Les rebelles, qui ont pris Alep la semaine dernière, ont intensifié leur offensive sur Hama, dans le centre-ouest du pays, marquant une nouvelle escalade dans le conflit.
La radio progouvernementale Sham FM a démenti les informations selon lesquelles les forces du HTS seraient entrées dans Hama, affirmant que des affrontements étaient encore en cours à 8 km au nord-est de la ville. La radio a ajouté que des renforts continuaient d'affluer dans la région pour repousser l'avancée des rebelles.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), un groupe de veille basé au Royaume-Uni, a cependant signalé que le HTS et ses alliés avançaient depuis plusieurs directions, resserrant leur étau sur la ville.
Il a également noté que des frappes aériennes russes et syriennes avaient visé les positions rebelles à Hama, au sud-est d'Alep et dans le désert de Badia.
Dans la province de Deir ez-Zor, dans l'est de la Syrie, de violents combats ont éclaté entre les forces gouvernementales et les Forces démocratiques syriennes (FDS), une milice dirigée par les Kurdes et soutenue par la coalition menée par les Etats-Unis.
Selon l'OSDH, des chasseurs de combat américains ont mené des frappes près d'une base aérienne à Deir ez-Zor, tuant six soldats de la Garde républicaine d'élite syrienne.
Malgré ces intenses affrontements et les frappes aériennes de la coalition, les FDS n'ont réalisé que des gains limités dans leurs efforts de capture des villages stratégiques du secteur, a indiqué l'OSDH.
A Alep, la situation humanitaire a atteint un point critique. Les services et infrastructures essentiels se sont effondrés depuis que la province est tombée aux mains des rebelles vendredi.
Des milliers de personnes déplacées depuis les bourgs à majorité chiite de Nubl et de Zahraa sont encore bloquées à al-Safira et confrontées à des températures glaciales et à un manque d'abris.
Sham FM a rapporté qu'environ 2.000 personnes étaient prises au piège sans couloirs d'évacuation sûrs pour quitter les zones contrôlées par les rebelles. Des hôpitaux clés, dont Zahi Azraq, al-Razi et Ibn Rushd, ont été gravement endommagés ou rendus non opérationnels par les combats.
"Le personnel médical fait tout son possible pour faire face aux urgences malgré le manque d'équipement", a déclaré une source à Sham FM. Des dizaines de civils blessés restent aussi bloqués à Alep sans pouvoir accéder à une voie d'évacuation sécurisée.
Ajoutant au chaos ambiant, les habitants de la région ont en outre signalé des effractions de domicile par des groupes armés non identifiés, qui pillent les objets de valeur sous prétexte d'inspection. Les organisations civiles ont exhorté les habitants à sécuriser leur maison et à éviter toute interaction avec les factions armées. Les coupures touchant les télécommunications et la fermeture des services financiers ont encore contribué à paralyser la ville.
Les agences humanitaires sont engagées dans une course contre la montre pour faire face aux pénuries de nourriture, de fournitures médicales et de produits de première nécessité. Les efforts visant à rétablir l'eau et l'électricité par intermittence et distribuer du pain ont permis d'apporter un certain soulagement, mais la situation générale reste désastreuse.
"La situation à Alep exige une intervention urgente des Nations unies afin d'éviter une catastrophe humanitaire", a déclaré l'OSDH, appelant à porter une attention internationale accrue à l'escalade du conflit à Deir ez-Zor et Hama. Il a averti que la poursuite des combats pourrait conduire à une déstabilisation encore plus grande à mesure que des factions rivales se disputent certains territoires stratégiques. Fin
