BRAZZAVILLE, 23 septembre (Xinhua) -- La capitale de la République du Congo fait face, dans plusieurs quartiers, au manque d'eau potable. Une situation qui conduit les populations à recourir aux forages privés dont la teneur en chlorure et en potassium qui reste à prouver constitue en partie une source de maladies hydriques causées par la mauvaise qualité de l'eau consommée, a constaté Xinhua.
L'eau devient de plus en plus une denrée rare dans de nombreux quartiers de Brazzaville, où les robinets sont régulièrement à sec. Très préoccupant, le problème interpelle l'entreprise La Congolaise des eaux (LCDE).
"Cela fait huit mois que l'eau n'a plus coulé dans le robinet dans notre quartier. On se demande sur les causes réelles du manque d'eau, surtout que les sociétés en charge de distribution ne communiquent pas du tout", a déclaré Lucie Hortense, une mère avec un bidon de 25 litres au dos.
Selon elle, il faut débourser presque 2.000 francs CFA (soit environ 3,4 dollars) par jour pour acheter de l'eau dans un forage.
Pour les familles au revenu faible ou moyen, ce montant correspond à la popote d'une journée.
"En plus de s'acheter de la nourriture, il nous faut débourser autant d'argent pour s'approvisionner en eau alors que mon revenu mensuel ne répond pas avec des telles charges", s'est plaint Philippe, un maçon de formation vivant dans le 8e arrondissement de Brazzaville où le précieux liquide n'a plus coulé du robinet depuis bientôt une année.
Interrogée par la presse, la direction de LCDE justifie cette situation par la vétusté de ses installations qui datent de plusieurs décennies.
"Hormis les défaillances techniques dues à la vétusté du réseau, nous relevons aussi le problème de gouvernance au niveau de nos opérateurs historiques. Pour l'heure, nous sommes à la recherche d'une solution globale", a déclaré le ministre de l'Hydraulique Emile Ouosso devant le Sénat.
Selon le directeur de LCDE Parfait Makita, à la tête de cette structure depuis 2018, à Brazzaville, les conduits d'eau sont presque à nu à certains endroits du fait du glissement de terre, de la dégradation des routes, alors qu'elles sont habituellement installées à environ un mètre sous terre.
"Ces installations se trouvent exposées à tout acte humain, ce qui crée la possibilité d'infiltration des éléments nocifs qui causent la suspension de la desserte en eau dans certains quartiers de la ville", a expliqué le directeur de LCDE.
Les fortes perturbations constatées dans la fourniture en eau devraient interpeller fortement les autorités en charge de ce secteur, surtout en cette période de pic de chaleur.
"Le problème de l'eau devenant plus que préoccupant, il est de mise que des travaux de maintenance et d'entretien des lignes de distribution doivent être menés en conséquence pour corriger le mal et épargner enfin les clients des nombreux dommages causés par le manque d'eau", a souligné Ghislain Kanga, président du Mouvement citoyen des consommateurs.
Ce mouvement avait, en mai dernier, annoncé sa ferme volonté de poursuivre en justice les sociétés La Congolaise des eaux (LCDE) et Energie électrique du Congo (E2C) à cause de la mauvaise qualité des services fournis aux clients. Fin
