BEIJING, 13 juin (Xinhua) -- Malgré les appels répétés et sincères de la Chine à la résolution des frictions commerciales par le dialogue, la Commission européenne a dévoilé mercredi son projet d'imposer des droits de douane supplémentaires provisoires allant jusqu'à 38,1% sur les véhicules électriques (VE) fabriqués en Chine, une décision qui est presque certaine de nuire à l'élan de la coopération économique bilatérale.
Bien que l'Union européenne (UE) ait passé plusieurs mois à réfléchir à la question des droits de douane et qu'elle ait retardé l'annonce de plusieurs jours, la décision est encore loin d'être sage, compte tenu de la nature cruciale des relations Chine-UE et de leurs vastes collaborations économiques et commerciales.
La Commission européenne a choisi d'annoncer sa décision après la fin des élections du Parlement européen, révélant ainsi la nature de l'enquête anti-subventions, qui est motivée par des considérations politiques. Les principaux constructeurs automobiles européens ont exprimé de façon répétée leur opposition au projet de droits de douane supplémentaires.
D'éminentes personnalités politiques européennes, dont le chancelier allemand Olaf Scholz, se sont également opposées à la hausse des droits de douane, appelant au libre-échange. L'UE, qui est souvent victime des mesures protectionnistes de pays comme les Etats-Unis, se revendique comme un ardent défenseur du commerce ouvert et équitable. Or, la décision qu'elle a prise aujourd'hui ne reflète rien d'autre qu'une contradiction.
En tant que grands marchés ouverts et partisans de la mondialisation, la Chine et l'UE possèdent des chaînes industrielles, d'approvisionnement et de valeur qui sont étroitement imbriquées, ce qui les rend mutuellement indispensables. Le secteur automobile en est une illustration vivante. Les marques automobiles européennes jouissent d'une grande popularité auprès des consommateurs chinois, tandis que les constructeurs automobiles chinois, après des années d'investissement et de modernisation technologique, ont acquis un avantage dans le domaine des VE et ont gagné la confiance, la popularité et l'admiration des consommateurs européens.
L'UE aurait dû respecter les prouesses de l'industrie chinoise des véhicules électriques, dont l'intégrité et l'expertise sont indéniables. Les actions intéressées finiraient par aller à l'encontre de leur propre objectif. Le fardeau du protectionnisme préconisé par quelques politiciens retomberait en fin de compte sur les citoyens ordinaires, augmentant leur pression financière et diminuant leur qualité de vie. Il perturberait également le programme de transformation verte de l'UE et les efforts de collaboration mondiale dans la lutte contre le changement climatique. De tels résultats ne sont pas souhaitables pour toutes les parties concernées.
La Chine et l'UE sont respectivement les deuxième et troisième économies mondiales. Elles sont l'une pour l'autre le deuxième partenaire commercial le plus important, le volume des échanges commerciaux se traduisant par un échange d'environ 1,5 million de dollars américains par minute.
Les différends et les frictions peuvent survenir entre différentes économies. Mais compte tenu de leur structure économique et de leur taille, la Chine et l'UE ont tout intérêt à faire équipe sur les grandes questions économiques et commerciales. Il serait plus rentable pour l'UE de tirer profit des avantages de la Chine pour développer sa propre industrie des véhicules électriques.
Les relations commerciales et économiques entre l'UE et la Chine se trouvent à la croisée des chemins, et il est essentiel pour l'UE de démontrer une vision stratégique à long terme. Le bloc régional semble avoir laissé une certaine marge de manœuvre aux deux parties pour qu'elles poursuivent leurs consultations afin de trouver une solution adéquate et d'éviter le pire scénario. Il est à espérer que l'UE reconsidérera sérieusement la question et cessera d'aller plus loin dans la mauvaise direction. Fin