L'offensive terrestre prévue par Israël à Rafah pourrait ruiner des mois d'efforts en vue d'un cessez-le-feu (ANALYSE) - Xinhua - french.news.cn

L'offensive terrestre prévue par Israël à Rafah pourrait ruiner des mois d'efforts en vue d'un cessez-le-feu (ANALYSE)

French.news.cn | 2024-02-13 à 03:17

GAZA, 12 février (Xinhua) -- La menace d'Israël d'étendre son offensive terrestre à la ville surpeuplée de Rafah, à l'extrême sud de la bande de Gaza, risque de complètement ruiner le fragile terrain d'entente trouvé au terme d'une série d'efforts diplomatiques visant à apaiser le conflit Hamas-Israël, estiment des analystes politiques.

Herzi Halevi, chef d'état-major général des Forces de défense israéliennes (Tsahal), a déclaré dimanche que l'armée avait approuvé un projet d'opération terrestre dans la ville de Rafah, et le présenterait aux ministres israéliens en temps voulu.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a indiqué vendredi qu'il avait ordonné à l'armée israélienne de préparer un "double plan" pour évacuer les civils de Rafah et éliminer les derniers bataillons du Hamas, et ce malgré la pression internationale croissante qui pèse sur Israël.

Dans des entretiens séparés avec Xinhua, des analystes palestiniens ont mis en garde contre les conséquences négatives que cette offensive terrestre aurait sur l'intensité du conflit sanglant en cours entre le Hamas et Israël.

Les Palestiniens innocents paieront en outre un prix encore plus élevé dans cette offensive, ont-ils déclaré.

Ahmed Awad, un analyste palestinien basé à Ramallah, a indiqué à Xinhua que si Israël insistait pour attaquer Rafah, "le Hamas pourrait se retirer des négociations indirectes engagées avec Israël en vue de parvenir à un cessez-le-feu dans l'enclave côtière assiégée, ce qui signifie que tous les efforts politiques visant à obtenir une trêve seraient compromis".

Il a expliqué que le conflit risquait en outre de s'étendre à toute la région à mesure que le Yémen et le Hezbollah intensifieront leurs attaques contre Israël.

Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a averti que le bombardement aveugle de zones densément peuplées pouvait "constituer un crime de guerre" au regard du droit humanitaire international.

Les pays de la région, dont l'Egypte, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Qatar et Bahreïn, ont exprimé lundi leur profonde inquiétude face à une éventuelle offensive terrestre sur Rafah.

M. Awad a critiqué les Etats-Unis, l'Union européenne et certains pays arabes qui ont une solide influence sur Israël mais n'exercent aucune pression réelle pour l'obliger à mettre un terme à son projet d'offensive.

Talal Okal, un expert politique basé à Gaza, a quant à lui déclaré à Xinhua que la menace d'une attaque imminente sur une ville décrite comme "gravement surpeuplée" par l'ONU aurait en outre de graves répercussions sur les relations étrangères d'Israël.

Après plus de quatre mois de conflit, M. Netanyahou fait face à une pression croissante dans son pays et à l'étranger, notamment quant à la faisabilité des objectifs de guerre annoncés par la coalition au pouvoir, a noté M. Okal, faisant remarquer que des inquiétudes internationales croissantes existent également quant aux nouvelles violations humanitaires qui pourraient avoir lieu lors d'attaques à venir.

Au lieu d'une trêve, le gouvernement israélien souhaite des frappes élargies dans le sud de Gaza afin de lui donner plus de temps pour atteindre d'une manière ou d'une autre les "objectifs minimaux fixés pour Gaza", à savoir détruire les capacités militaires du Hamas ou libérer davantage d'otages israéliens, a indiqué M. Okal.

L'éventualité d'une opération terrestre dans la ville a également déclenché une vive réaction de la part de l'Egypte, qui craint un afflux massif de réfugiés palestiniens sur son territoire. Fin

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