(Présidence tunisienne/distribution via Xinhua)
TUNIS, 6 juin (Xinhua) -- "La question du fléau de la migration irrégulière ne peut pas être résolue suivant, uniquement, une approche sécuritaire (...) un problème qui s'aggrave de jour en jour et qui ne peut être abordé que collectivement suivant une vision globale", a souligné mardi le président tunisien Kaïs Saïed, à l'issue de son entretien avec la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, arrivée ce mardi à Tunis pour une visite d'amitié et de travail sur invitation du chef d'Etat tunisien.
L'Italie "fera de son mieux pour aider la Tunisie à conclure un accord avec le Fonds monétaire international. Cet accord doit impérativement prendre en considération la situation réelle de la Tunisie", a déclaré la Première ministre italienne, tout en affirmant avoir évoque ceci lors de la dernière réunion du G7 et celle de l'Union européenne à Bruxelles.
Mme Meloni a annoncé qu'une conférence internationale se tiendrait prochainement à Rome, avec pour principal sujet la migration irrégulière, alors que le président tunisien en a formulé récemment une demande, rappellent des observateurs locaux.
D'après la présidence tunisienne, la rencontre entre M. Saïed et Mme Meloni était une occasion pour "évoquer les relations étroites d'amitié et de coopération entre les deux pays, ainsi que bien d'autres questions, dont le dossier de l'immigration irrégulière".
La Tunisie "porte de nombreux fardeaux et en est devenue non seulement un point de transit, mais aussi une destination pour de nombreux immigrés qui s'y installent illégalement", a fait remarquer le président Saïed.
Il a mis en garde contre l'existence de réseaux criminels dans le trafic d'êtres humains. "La solution ne peut pas être que sécuritaire, car la sécurité est là pour garantir la lutte contre toutes catégories de crimes confondues, mais ce n'est pas l'outil pour éliminer la misère et la pauvreté", a-t-il poursuivi.
"Il faut s'attaquer collectivement aux causes du fléau pour insuffler l'espoir dans le cœur des immigrés afin qu'ils ne quittent pas leur patrie, et ce, en travaillant intensivement à l'éradication économique et sociale du désespoir et en semant l'espoir à sa place", a dit M. Saïed.
"Une solution commune dans le cadre d'un sommet qui inclurait tous les pays concernés, que ce soit le sud de la Méditerranée, le sud du Sahara ou le nord de la Méditerranée. Tous les chemins ne mènent plus seulement à Rome, mais mènent aussi à La Tunisie", a indiqué le président tunisien.
Il a par ailleurs indiqué avec la chef du gouvernement italien l'importance de "travailler ensemble pour éliminer les organisations qui considèrent ces immigrés comme des marchandises emportées par les vagues en pleine mer".
"La Tunisie passe actuellement par une conjoncture des plus difficiles, tout comme en est le cas dans plusieurs pays à travers le monde (...) Pour cela, l'Italie est déterminée à soutenir ce pays à 360 degrés à travers, notamment, l'ouverture d'une ligne de financement pour aider à relever les défis socio-économiques en Tunisie, dans le respect total de la souveraineté tunisienne", a de son côté souligné Mme Meloni.
Mme Meloni a insisté sur l'importante de la coopération avec la Tunisie dans le domaine énergétique, une coopération qui s'est consolidée par le projet de liaison électrique maritime (Elmed) que l'Union européenne a accepté de financer avec un montant de 307 millions d'euros.
A noter que plus de 900 entreprises italiennes sont implantées en Tunisie. Fin
(Présidence tunisienne/distribution via Xinhua)
