LONDRES, 30 mai (Xinhua) -- Le Texas a décidé de contester le contrôle exercé par le gouvernement fédéral américain sur la gestion de la frontière américano-mexicaine en exploitant ce qu'il considère comme un flou constitutionnel dans la définition d'une "invasion". Les défenseurs des droits des migrants ont cependant averti que cette décision dangereuse revenait à exacerber les craintes du public au moyen d'une rhétorique raciste, a rapporté le journal britannique The Guardian.
Le gouverneur du Texas Greg Abbott a invoqué en novembre dernier la clause "d'invasion" contenue dans les Constitutions du Texas et des Etats-Unis, assimilant les migrants massés à la frontière à un "ennemi public étranger". Cela lui a notamment donné le pouvoir de promulguer sa propre politique frontalière, a rapporté lundi le journal.
L'association "Texas Civil Rights Project" (Projet de défense des droits civils du Texas) a quant à elle qualifié cette décision de "stratagème politique".
"Décrire l'arrivée d'immigrants comme une invasion est extrêmement dangereux", a indiqué Roberto Lopez, responsable des stratégies de défense au sein du programme "Beyond the Border" (Au-delà de la frontière) de l'organisation.
"Nous avons déjà été témoins de tant de fusillades et d'une hausse des crimes de haine (contre les migrants) ... Tout cela est lié à cette rhétorique, qui associe l'arrivée de personnes en quête de sécurité à une sorte d'attaque littérale contre les Etats-Unis. Cela ne fait que motiver et galvaniser les milices et les individus pleins de haine", a-t-il affirmé.
Depuis un jugement historique de la Cour suprême des Etats-Unis sur une affaire opposant le gouvernement des Etats-Unis à l'Arizona en 2012, la politique migratoire américaine relève du gouvernement fédéral des Etats-Unis, et non des Etats individuels,
Selon Barbara Hines, professeur de droit à l'université du Texas, les termes juridiques employés par M. Abbott ne sont en réalité pas si simple, et les arguments invoqués par l'Etat pour créer ses propres lois sur migratoires sont "extrêmes et sans précédent".
"La loi migratoire fédérale est une question fédérale. Elle n'est pas basée sur la Constitution du Texas", a déclaré Mme Hines. Fin
