BEIJING, 27 avril (Xinhua) -- De nombreux virus respiratoires sévissent pendant les mois plus froids et diminuent en été, y compris la grippe et le SRAS. Mais la propagation du COVID-19 suivra-t-elle un schéma saisonnier similaire ?
Les experts n'ont jusqu'ici pas trouvé suffisamment de preuves scientifiques attestant que la chaleur et l'humidité ralentiront le virus.
"Le virus du COVID-19 peut être transmis dans toutes les régions, y compris dans les zones où le climat est chaud et humide", a souligné l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un récent rapport, indiquant que les températures élevées n'ont pas réussi à freiner la propagation du virus.
Tom Kotsimbos, professeur agrégé à l'Université Monash d'Australie et médecin respiratoire à l'hôpital Alfred de Melbourne, a déclaré au quotidien Guardian que puisqu'il s'agit d'un nouveau virus, cela "ne signifie pas qu'il sera comme les autres".
"Il est intéressant de noter qu'il s'est répandu assez rapidement dans le monde entier, tant au nord qu'au sud", a-t-il fait remarquer, ajoutant que ce phénomène suggère soit que la transmission du nouveau virus ne repose pas sur la température, soit que cette dépendance n'est pas importante pour sa propagation.
Bien que les chercheurs tentent d'étudier en profondeur la relation entre la propagation du COVID-19 et la température, certains ont déjà tiré des conclusions contradictoires.
Selon un article publié le 2 avril dans la revue médicale The Lancet, des chercheurs de l'Ecole de santé publique de l'Université de Hong Kong ont trouvé une corrélation inverse entre la température et la stabilité du virus.
Le virus est très stable à 4°C et pourrait être incubé jusqu'à 14 jours. Si l'on augmente la température d'incubation à 70°C, la période d'inactivation du virus a été réduite à 5 minutes, à en croire les chercheurs.
En revanche, un article publié le 8 avril dans la revue européenne Respiratory a déclaré que des chercheurs de l'Université Fudan de Chine n'avaient trouvé que peu de liens entre la transmission du COVID-19 et la température ou le rayonnement UV dans les villes chinoises.
En analysant le nombre cumulatif de cas dans 224 villes comptant au minimum 10 cas au 9 mars, le taux de reproductions de base pour 62 villes avec plus de 50 cas au 10 février et des données météorologiques telles que la température, l'humidité et le rayonnement UV, les scientifiques ont conclu que "la température ambiante n'a pas d'impact significatif sur la capacité de transmission du SRAS-CoV-2".
"C'est assez similaire à l'épidémie de MERS dans la péninsule arabique, où les cas de MERS continuent (de se multiplier) lorsque la température est de 45°C", ont-ils observé.
Zhu Yifang, professeure agrégée de sciences de la santé environnementale à l'Université de Californie à Los Angeles, a déclaré à Xinhua que les données connexes dans les études sont limitées, donc il n'est pas certain que ces résultats puissent être vérifiés à l'échelle mondiale.
En attendant, on ne peut pas pas exclure la possibilité que les périodes de chaleur à venir dans l'hémisphère nord pourraient réduire le virus, a souligné Mme Zhu, ajoutant que l'on ne sait pas non plus à l'heure actuelle si la pandémie fera un retour en force au cours de l'hiver, devenant ainsi saisonnière.