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La pelle traditionnelle chinoise Luoyang contribue à la découverte d'une ancienne cité de l'Asie centrale

                 French.xinhuanet.com | Publié le 2017-05-12 à 15:22

BEIJING, 12 mai (Xinhua) -- Wang Cunjin, un paysan âgé de 61 ans originaire d'un village dans le nord de la Chine, n'aurait jamais imaginé qu'il partirait un jour à l'étranger pour participer à la découverte d'une ancienne cité perdue, à des milliers de kilomètres de chez lui.

Depuis deux ans, M. Wang participe, tous les automnes, à des fouilles archéologiques en Ouzbékistan et y passe chaque fois plus de deux mois retournant la terre du site des ruines de Mingtepa dans la vallée de Ferghana.

Sa technique unique de creusement avec un outil traditionnel chinois nommé pelle Luoyang fascine les archéologues locaux, qui ont moins d'expérience dans les travaux archéologiques sur un site où il n'y a aucune trace à la surface du sol.

L'équipe archéologique conjointe de l'Académie chinoise des sciences sociales (ACSS) et de son homologue ouzbèke a fait une découverte extraordinaire en sortant de terre une ancienne ville presque aussi grande que Monaco.

Les archéologues ont découvert qu'il y a environ 2.000 ans, Mingtepa était une ville importante de l'Etat de Dayuan, un Etat connu pour ses grands et robustes chevaux, surnommés "chevaux célestes", et un centre important sur l'ancienne Route de la Soie.

Le président chinois Xi Jinping a mentionné ce projet archéologique conjoint en juin dernier, dans un article publié dans les médias ouzbeks à la veille de sa visite d'Etat dans ce pays de l'Asie centrale.

"L'Administration d'Etat du patrimoine culturel, l'Académie chinoise des sciences sociales et l'Université du Nord-Ouest de la Chine ont coopéré activement avec l'Ouzbékistan sur la recherche et la restauration archéologiques conjointes, apportant d'importantes contributions à la restauration des sites archéologiques de la Route de la Soie", a écrit M. Xi.

En janvier de cette année, le projet a remporté le prix "Découverte archéologique majeure à l'étranger de l'année 2016" décerné par l'ACSS.

A LA RECHERCHE D'UNE PERCEE

L'ancienne Route de la Soie était une route pour le commerce et les échanges il y a 2.000 ans. Aujourd'hui, elle attire davantage d'attention, après que la Chine a proposé en 2013 l'initiative "la Ceinture et la Route" visant à établir un réseau de commerce et d'infrastructures afin de mieux relier l'Asie au reste du monde.

"Les échanges et la coopération culturels constituent une partie importante de l'initiative 'la Ceinture et la Route'", a indiqué Chen Xingcan, directeur de l'Institut d'archéologie de l'ACSS. "Les preuves obtenues grâce aux travaux archéologiques permettront aux pays le long de cette ancienne route d'en apprendre davantage sur l'histoire".

Aujourd'hui, les archéologues chinois et étrangers font équipe pour redécouvrir l'histoire de l'ancienne Route de la Soie.

Pendant des décennies, les fouilles archéologiques ont été menées par intermittence au site des ruines de Mingtepa. Une partie des murailles de la ville a été déterrée, agrandissant la zone.

Mais des hypothèses suggèrent que la ville serait encore plus grande et qu'il existerait une enceinte extérieure qui n'aurait pas encore été découverte.

En 2011, l'Institut d'archéologie de l'Académie des sciences sociales de l'Ouzbékistan et l'Institut d'archéologie de l'ACSS ont signé un accord pour fouiller conjointement ce site.

Le travail a débuté dès l'automne suivant, mais l'équipe chinoise ne s'est pas empressée de retourner la terre.

L'équipe, dirigée par Zhu Yanshi, un spécialiste en archéologie des anciennes capitales, a passé trois ans à dessiner une carte numérique du site en utilisant des drones et des technologies de mesure de précision et de cartographie informatique.

En 2015, M. Zhu a invité son ancien partenaire Wang Cunjin, un technicien habile dans l'utilisation de la pelle traditionnelle chinoise Luoyang, à venir sur le site.

Ressemblant à un cylindre en forme de U d'un diamètre de 4 à 6 centimètres, la pelle Luoyang est largement utilisée dans le domaine de l'archéologie en Chine. Elle permet d'extraire une portion de terre tout en préservant la structure du sol.

Les chercheurs peuvent analyser la couleur ou encore la texture du sol pour déceler les structures souterraines, afin de déterminer s'il s'agit d'un sol provenant d'une route, d'une tombe ou d'un mur d'enceinte. En général, le sol d'un mur est dur et ferme.

Au site de Mingtepa, les archéologues ont commencé à chercher les murailles extérieures de la ville, mais comme il n'y avait aucune trace visible à la surface, cela revenait à chercher une aiguille dans une botte de foin.

L'équipe chinoise a alors engagé douze fermiers ouzbeks, et M. Wang leur a appris à utiliser la pelle chinoise.

Chaque jour, les paysans creusent de petits trous et Wang examine le sol extrait de chaque trou.

Un autre collègue enregistre les informations concernant la position de ces trous et le sol dans la carte numérique établie précédemment. On utilise la technique cinématique en temps réel pour la collecte de données concernant la position, permettant d'obtenir une précision au centimètre près, ce qui est plus précis que le GPS.

M. Wang a découvert que la texture du sol était assez différente de celle du sol en Chine.

"Il y a du sol très mou. En Chine, vous ne penseriez pas qu'il s'agit du sol d'un mur. Mais ici, après avoir comparé différents échantillons de sol, nous avons découvert que certains sols mous étaient un peu particuliers et qu'ils pouvaient être ce que nous cherchions", a expliqué M. Wang.

Chaque soir, M. Wang et ses collègues comparent les échantillons de sol extraits de différents trous et discutent des possibles emplacements des murailles de la ville.

Une percée a été réalisée à l'automne de l'année 2016. Des signes indiquaient qu'il aurait pu exister une muraille de ville dans la partie est des ruines.

M. Zhu a décidé de creuser une petite fosse dans cette zone et ils ont découvert les murailles extérieures.

"Une fois que nous avons fait la découverte, il était plus facile de localiser la muraille", a indiqué M. Zhu.

Ce résultat a impressionné l'équipe ouzbèke.

"Vous n'êtes pas seulement un technicien. Vous êtes un vrai expert", a dit Bokijon Matbabaev, chef de l'équipe ouzbèke.

Les fouilles suivantes ont mis au jour les murailles extérieures de la ville dans les trois autres directions, élargissant ainsi la superficie de la ville de 500 sur 800 mètres à 2.100 sur 1.300 mètres et indiquant qu'elle était la plus grande ville dans la vallée de Ferghana il y a 2.000 ans.

L'équipe a également déterré un atelier d'artisanat et un cimetière. Des hypothèses précédentes suggéraient que Mingtepa n'était qu'un fort de garnison temporaire pour les nomades. La découverte de l'atelier et du cimetière prouve que Mingtepa était une antique cité.

"Avec une si grande zone et une structure composée à la fois d'une ville intérieure et d'une ville extérieure, Mingtepa devait être une cité importante dans l'Etat de Dayuan il y a deux millénaires. Les résultats de ces fouilles effectuées au cours des cinq dernières années dépassent de loin tout ce que nous avons accompli ces dernières décennies", a estimé M. Matbabaev.

"Le patrimoine culturel de la Chine est riche, par conséquent, les archéologues chinois ont acquis de l'expérience et un savoir-faire précieux dans le domaine de l'archéologie", a indiqué Wang Wei, directeur de l'Institut de l'archéologie de l'ACSS à l'époque.

TALENT RESPECTE

Travailler en Ouzbékistan est une expérience unique pour M. Wang, qui n'avait jamais eu la chance de côtoyer des étrangers en Chine.

"Je trouve les paysans ouzbeks très polis et bien élevés", a commenté M. Wang. "Ils s'embrassent souvent. Ils me saluent poliment chaque jour. Cela m'a vraiment marqué".

M. Wang n'a pas de diplôme universitaire et était paysan avant d'apprendre les techniques d'utilisation de la pelle Luoyang à l'âge de 27 ans. En effet, c'est en forgeant qu'on devient forgeron, et Wang Cunjin a perfectionné ses techniques après des années de pratique.

En Ouzbékistan, comme il a fait d'importantes découvertes, il a été considéré comme quelqu'un de talentueux et est devenu célèbre. Le site des fouilles fut ouvert aux habitants et élèves locaux. Un jour, un étudiant est venu lui demander un autographe.

"Je n'avais jamais vu ça. Je ne savais pas quoi écrire. Finalement, j'ai écrit 'étudier dur'", a-t-il raconté.

M. Wang a peu de loisirs. En Ouzbékistan, il faisait rarement des achats mais il a néanmoins acheté quelque chose qu'il a ramené chez lui.

"C'est une assiette avec des motifs magnifiques. La culture locale est raffinée", a indiqué M.Wang. "Maintenant, je propose à mes invités des fruits sur cette assiette".

DAVANTAGE DE COOPERATION

"En 2011, Mingtepa était le premier projet étranger d'un institut d'archéologie du niveau d'Etat de la Chine", a fait remarquer Wang Wei.

"Depuis la mise en oeuvre de la politique de réforme et d'ouverture, des équipes archéologiques venant d'une dizaine de pays se sont rendues en Chine pour plus de 70 projets de coopération. Mais c'est la première fois qu'un institut d'archéologie du niveau de l'Etat part à l'étranger".

Depuis cinq ans, ce projet démontre l'importance de l'archéologie chinoise.

La Chine compte aujourd'hui plusieurs équipes archéologiques engagées dans plusieurs projets conjoints, notamment au Vietnam, au Cambodge, au Laos, au Pakistan, en Ouzbékistan, au Tadjikistan, au Kazakhstan, au Kirghizistan, en Iran, en Egypte, au Kenya et au Honduras.

L'ACSS a établi en mars un centre de recherche sur le travail de l'archéologie à l'étranger.

"La Chine a des avantages dans le travail archéologique le long de la Route de la Soie", a indiqué M. Wang, directeur de ce nouveau centre.

"Les documents historiques chinois ont des archives historiques concernant de nombreux pays le long de la route. Les civilisations se sont influencées mutuellement le long de la route. Certains objets antiques déterrés paraissent très étranges pour les archéologues européens, mais les experts chinois les reconnaissent aisément".

(contact du rédacteur : xinhuafr@xinhua.org)

 
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BEIJING, 12 mai (Xinhua) -- Wang Cunjin, un paysan âgé de 61 ans originaire d'un village dans le nord de la Chine, n'aurait jamais imaginé qu'il partirait un jour à l'étranger pour participer à la découverte d'une ancienne cité perdue, à des milliers de kilomètres de chez lui.

Depuis deux ans, M. Wang participe, tous les automnes, à des fouilles archéologiques en Ouzbékistan et y passe chaque fois plus de deux mois retournant la terre du site des ruines de Mingtepa dans la vallée de Ferghana.

Sa technique unique de creusement avec un outil traditionnel chinois nommé pelle Luoyang fascine les archéologues locaux, qui ont moins d'expérience dans les travaux archéologiques sur un site où il n'y a aucune trace à la surface du sol.

L'équipe archéologique conjointe de l'Académie chinoise des sciences sociales (ACSS) et de son homologue ouzbèke a fait une découverte extraordinaire en sortant de terre une ancienne ville presque aussi grande que Monaco.

Les archéologues ont découvert qu'il y a environ 2.000 ans, Mingtepa était une ville importante de l'Etat de Dayuan, un Etat connu pour ses grands et robustes chevaux, surnommés "chevaux célestes", et un centre important sur l'ancienne Route de la Soie.

Le président chinois Xi Jinping a mentionné ce projet archéologique conjoint en juin dernier, dans un article publié dans les médias ouzbeks à la veille de sa visite d'Etat dans ce pays de l'Asie centrale.

"L'Administration d'Etat du patrimoine culturel, l'Académie chinoise des sciences sociales et l'Université du Nord-Ouest de la Chine ont coopéré activement avec l'Ouzbékistan sur la recherche et la restauration archéologiques conjointes, apportant d'importantes contributions à la restauration des sites archéologiques de la Route de la Soie", a écrit M. Xi.

En janvier de cette année, le projet a remporté le prix "Découverte archéologique majeure à l'étranger de l'année 2016" décerné par l'ACSS.

A LA RECHERCHE D'UNE PERCEE

L'ancienne Route de la Soie était une route pour le commerce et les échanges il y a 2.000 ans. Aujourd'hui, elle attire davantage d'attention, après que la Chine a proposé en 2013 l'initiative "la Ceinture et la Route" visant à établir un réseau de commerce et d'infrastructures afin de mieux relier l'Asie au reste du monde.

"Les échanges et la coopération culturels constituent une partie importante de l'initiative 'la Ceinture et la Route'", a indiqué Chen Xingcan, directeur de l'Institut d'archéologie de l'ACSS. "Les preuves obtenues grâce aux travaux archéologiques permettront aux pays le long de cette ancienne route d'en apprendre davantage sur l'histoire".

Aujourd'hui, les archéologues chinois et étrangers font équipe pour redécouvrir l'histoire de l'ancienne Route de la Soie.

Pendant des décennies, les fouilles archéologiques ont été menées par intermittence au site des ruines de Mingtepa. Une partie des murailles de la ville a été déterrée, agrandissant la zone.

Mais des hypothèses suggèrent que la ville serait encore plus grande et qu'il existerait une enceinte extérieure qui n'aurait pas encore été découverte.

En 2011, l'Institut d'archéologie de l'Académie des sciences sociales de l'Ouzbékistan et l'Institut d'archéologie de l'ACSS ont signé un accord pour fouiller conjointement ce site.

Le travail a débuté dès l'automne suivant, mais l'équipe chinoise ne s'est pas empressée de retourner la terre.

L'équipe, dirigée par Zhu Yanshi, un spécialiste en archéologie des anciennes capitales, a passé trois ans à dessiner une carte numérique du site en utilisant des drones et des technologies de mesure de précision et de cartographie informatique.

En 2015, M. Zhu a invité son ancien partenaire Wang Cunjin, un technicien habile dans l'utilisation de la pelle traditionnelle chinoise Luoyang, à venir sur le site.

Ressemblant à un cylindre en forme de U d'un diamètre de 4 à 6 centimètres, la pelle Luoyang est largement utilisée dans le domaine de l'archéologie en Chine. Elle permet d'extraire une portion de terre tout en préservant la structure du sol.

Les chercheurs peuvent analyser la couleur ou encore la texture du sol pour déceler les structures souterraines, afin de déterminer s'il s'agit d'un sol provenant d'une route, d'une tombe ou d'un mur d'enceinte. En général, le sol d'un mur est dur et ferme.

Au site de Mingtepa, les archéologues ont commencé à chercher les murailles extérieures de la ville, mais comme il n'y avait aucune trace visible à la surface, cela revenait à chercher une aiguille dans une botte de foin.

L'équipe chinoise a alors engagé douze fermiers ouzbeks, et M. Wang leur a appris à utiliser la pelle chinoise.

Chaque jour, les paysans creusent de petits trous et Wang examine le sol extrait de chaque trou.

Un autre collègue enregistre les informations concernant la position de ces trous et le sol dans la carte numérique établie précédemment. On utilise la technique cinématique en temps réel pour la collecte de données concernant la position, permettant d'obtenir une précision au centimètre près, ce qui est plus précis que le GPS.

M. Wang a découvert que la texture du sol était assez différente de celle du sol en Chine.

"Il y a du sol très mou. En Chine, vous ne penseriez pas qu'il s'agit du sol d'un mur. Mais ici, après avoir comparé différents échantillons de sol, nous avons découvert que certains sols mous étaient un peu particuliers et qu'ils pouvaient être ce que nous cherchions", a expliqué M. Wang.

Chaque soir, M. Wang et ses collègues comparent les échantillons de sol extraits de différents trous et discutent des possibles emplacements des murailles de la ville.

Une percée a été réalisée à l'automne de l'année 2016. Des signes indiquaient qu'il aurait pu exister une muraille de ville dans la partie est des ruines.

M. Zhu a décidé de creuser une petite fosse dans cette zone et ils ont découvert les murailles extérieures.

"Une fois que nous avons fait la découverte, il était plus facile de localiser la muraille", a indiqué M. Zhu.

Ce résultat a impressionné l'équipe ouzbèke.

"Vous n'êtes pas seulement un technicien. Vous êtes un vrai expert", a dit Bokijon Matbabaev, chef de l'équipe ouzbèke.

Les fouilles suivantes ont mis au jour les murailles extérieures de la ville dans les trois autres directions, élargissant ainsi la superficie de la ville de 500 sur 800 mètres à 2.100 sur 1.300 mètres et indiquant qu'elle était la plus grande ville dans la vallée de Ferghana il y a 2.000 ans.

L'équipe a également déterré un atelier d'artisanat et un cimetière. Des hypothèses précédentes suggéraient que Mingtepa n'était qu'un fort de garnison temporaire pour les nomades. La découverte de l'atelier et du cimetière prouve que Mingtepa était une antique cité.

"Avec une si grande zone et une structure composée à la fois d'une ville intérieure et d'une ville extérieure, Mingtepa devait être une cité importante dans l'Etat de Dayuan il y a deux millénaires. Les résultats de ces fouilles effectuées au cours des cinq dernières années dépassent de loin tout ce que nous avons accompli ces dernières décennies", a estimé M. Matbabaev.

"Le patrimoine culturel de la Chine est riche, par conséquent, les archéologues chinois ont acquis de l'expérience et un savoir-faire précieux dans le domaine de l'archéologie", a indiqué Wang Wei, directeur de l'Institut de l'archéologie de l'ACSS à l'époque.

TALENT RESPECTE

Travailler en Ouzbékistan est une expérience unique pour M. Wang, qui n'avait jamais eu la chance de côtoyer des étrangers en Chine.

"Je trouve les paysans ouzbeks très polis et bien élevés", a commenté M. Wang. "Ils s'embrassent souvent. Ils me saluent poliment chaque jour. Cela m'a vraiment marqué".

M. Wang n'a pas de diplôme universitaire et était paysan avant d'apprendre les techniques d'utilisation de la pelle Luoyang à l'âge de 27 ans. En effet, c'est en forgeant qu'on devient forgeron, et Wang Cunjin a perfectionné ses techniques après des années de pratique.

En Ouzbékistan, comme il a fait d'importantes découvertes, il a été considéré comme quelqu'un de talentueux et est devenu célèbre. Le site des fouilles fut ouvert aux habitants et élèves locaux. Un jour, un étudiant est venu lui demander un autographe.

"Je n'avais jamais vu ça. Je ne savais pas quoi écrire. Finalement, j'ai écrit 'étudier dur'", a-t-il raconté.

M. Wang a peu de loisirs. En Ouzbékistan, il faisait rarement des achats mais il a néanmoins acheté quelque chose qu'il a ramené chez lui.

"C'est une assiette avec des motifs magnifiques. La culture locale est raffinée", a indiqué M.Wang. "Maintenant, je propose à mes invités des fruits sur cette assiette".

DAVANTAGE DE COOPERATION

"En 2011, Mingtepa était le premier projet étranger d'un institut d'archéologie du niveau d'Etat de la Chine", a fait remarquer Wang Wei.

"Depuis la mise en oeuvre de la politique de réforme et d'ouverture, des équipes archéologiques venant d'une dizaine de pays se sont rendues en Chine pour plus de 70 projets de coopération. Mais c'est la première fois qu'un institut d'archéologie du niveau de l'Etat part à l'étranger".

Depuis cinq ans, ce projet démontre l'importance de l'archéologie chinoise.

La Chine compte aujourd'hui plusieurs équipes archéologiques engagées dans plusieurs projets conjoints, notamment au Vietnam, au Cambodge, au Laos, au Pakistan, en Ouzbékistan, au Tadjikistan, au Kazakhstan, au Kirghizistan, en Iran, en Egypte, au Kenya et au Honduras.

L'ACSS a établi en mars un centre de recherche sur le travail de l'archéologie à l'étranger.

"La Chine a des avantages dans le travail archéologique le long de la Route de la Soie", a indiqué M. Wang, directeur de ce nouveau centre.

"Les documents historiques chinois ont des archives historiques concernant de nombreux pays le long de la route. Les civilisations se sont influencées mutuellement le long de la route. Certains objets antiques déterrés paraissent très étranges pour les archéologues européens, mais les experts chinois les reconnaissent aisément".

(contact du rédacteur : xinhuafr@xinhua.org)

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