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Shenzhen, l'un des coeurs mondiaux de l'innovation

  French.xinhuanet.com | Publié le 2017-12-04 à 15:16

BEIJING, 4 décembre (Xinhua) -- La première visite de Michél Haese à Shenzhen n'était qu'une pure coïncidence. Mais ce qui a été le plus inattendu pour cet Allemand de 55 ans, c'est que cette ville du sud-est de la Chine l'aiderait à réaliser son rêve d'enfance.

UN PAYS DE COCAGNE POUR START-UPS

Dans son enfance, il aimait construire des choses avec tout ce qu'il trouvait sous la main -des boîtes, des couvercles, des rubans, des moteurs, des lampes, des piles. Adulte, il a essayé d'être opérateur radio, photographe, mais il n'a jamais abandonné son rêve de devenir un inventeur.

M. Haese a entendu parler de cette zone économique spéciale pour la première fois il y a plus de vingt ans à l'occasion du CeBit, le plus grand salon des technologies de l'information au monde qui se tient à Hanovre (nord de l'Allemagne).

En 2011, il avait prévu de visiter un salon électronique classique à Hong Kong, mais un de ses amis l'a entraîné dans un autre. Là, il a rencontré des entrepreneurs chinois qui l'ont invité à se rendre dans la métropole chinoise du sud-est pour visiter leurs usines.

"Shenzhen est un paradis pour le développement", confie-t-il. "Si vous avez des exigences ou des besoins pour de nouveaux appareils électroniques, je peux les trouver facilement", dit-il en faisant référence à Huaqiangbei, l'un des marchés des produits électroniques les plus grands et les plus animés au monde.

Michél Haese est désormais le patron de sa propre entreprise à Shenzhen. Son invention principale, le "Lapscreen", est plus une notion qu'un produit. Avec ce dispositif, on peut projeter toutes les fonctions d'un smartphone sur un moniteur full-HD portable de format A4, dont l'écriture d'un texte ou le visionnage d'un film. Avec ça, il espère partager son idée de "bureau portable" avec des partenaires dans le monde entier.

M. Haese n'est certainement pas le seul homme ayant un rêve et qui considère cette mégapole comme sa destination finale.

Cyril Ebersweiler est le co-fondateur de HAX Accelerator, un accélérateur de start-ups basé à Shenzhen et à San Francisco. Avec dix entreprises technologiques, ce Français de 38 ans a fondé HAX dans un garage à Shenzhen en 2011.

"L'une des choses que nous avons découverte en tirant parti de la chaîne d'approvisionnement de ces start-ups était que Shenzhen était un bon endroit pour créer des prototypes - et pas seulement pour du matériel électronique, mais aussi du matériel extrêmement complexe pour la santé, la robotique et les espaces de fabrication", explique-t-il à Xinhua.

Pendant six ans, HAX a cherché à accélérer des projets tels que des imprimantes 3D et des drones, ainsi que d'autres produits de consommation pour plus de 145 jeunes pousses. Il leur offre conseils et expertise du début à la fin.

M. Ebersweiler réunit chaque année des équipes dont les membres viennent du monde entier, plus de la moitié d'entre eux venant des Etats-Unis ou d'Europe. "Ce que nous avons dû développer à l'époque était un moyen efficace pour eux d'opérer en Chine", se souvient-il.

Selon lui, l'avantage unique de Shenzhen est d'avoir beaucoup de petites usines qui soutiennent les grandes. Il l'appelle ça "la longue traîne de fabrication en Chine". Il est impératif à ses yeux que les start-ups se plient aux pratiques locales : des phases de fabrication courtes et efficaces avec beaucoup de flexibilité et des coûts comparativement bas afin de réduire le lancement sur le marché.

"C'est très difficile, voire impossible de faire ça dans la Silicon Valley : on doit aller en ligne, passer commande, attendre quatre ou cinq jours d'expédition, jouer avec. Si ça ne marche pas, il faut recommencer".

UN INCUBATEUR POUR DE GRANDES MARQUES

Shenzhen a non seulement aidé de nouvelles entreprises à sortir de leur coquille, mais a aussi aidé beaucoup d'entreprises technologiques chinoises de niveau mondial, notamment dans le secteur des smartphones.

Huawei, un géant de télécommunications chinois basé à Shenzhen, a été créé en 1987. L'entreprise est aujourd'hui l'un des principaux producteurs de smartphones de la planète. Selon des analyses, elle a déjà surpassé Apple en terme de ventes mondiales en juin et en juillet dernier pour la première fois de son histoire.

Grâce à une meilleure conception et des fonctions photo avancées, les fabricants de portables chinois sont de plus en plus populaires parmi les consommateurs étrangers.

Matilda von Sydow, qui dirige une association de bienfaisance à Oslo en Norvège, utilise actuellement le portable P10 de Huawei.

"Je suis très contente de mon achat", dit-elle. "En tant qu'utilisatrice d'Android, je ne vois aucune raison de choisir une autre marque. Ce portable possède toutes les qualités que je souhaite", ajoute-t-elle en notant que beaucoup de ses amis et membres de sa famille utilisent eux aussi des portables Huawei.

Elliot Mulley-Goodbarne, rédacteur au site britannique Mobile News, spécialisé dans le secteur de la téléphonie mobile, dit à l'agence Xinhua qu'il pense que le succès de Huawei témoigne de la haute qualité de ses produits et de prix plus raisonnables.

Alors que Huawei investit les pays développés, Transsion Holding, également basé à Shenzhen, focalise son attention sur le continent africain.

La part de marché qu'il occupe sur le marché africain a ainsi atteint 38% en 2016, selon les statistiques de l'International Data Corporation (IDC). Cela signifie que sur trois téléphones mobiles vendus en Afrique, l'un d'eux est un Transsion.

Avec ses investissements dans nombre de pays du continent, Transsion n'est pas seulement devenue une marque populaire en Afrique, mais elle apporte de réels bénéfices aux Africains. En 2011, la société a ainsi créé une usine de smartphones en Ethiopie, qui compte aujourd'hui 1.600 employés locaux.

Alemseged Teka est venu travailler à Transsion dès l'ouverture de la première usine. Pendant six ans, il est passé d'ouvrier sur la ligne d'assemblage à chef du département de planification de la production. Aujourd'hui, il gagne un revenu confortable.

"La compagnie chinoise a changé ma vie", a-t-il dit, ajoutant qu'en Ethiopie, beaucoup de monde veulent trouver un emploi chez Transsion, car celle-ci verse de bons salaires.

En produisant des mobiles pour les consommateurs mondiaux, les compagnies chinoises basées à Shenzhen ont également investi dans les infrastructures de services mobiles pour connecter les habitants d'un pays au le reste du monde.

Huawei travaille depuis 2013 avec l'Autorité zambienne des technologies de l'information et de la communication (ZICTA) pour fournir une couverture internet aux régions éloignées. En 2014, elle a aidé à connecter plus de 500 villages pour la première fois en installant 169 stations de base dans les régions reculées de dix provinces du pays.

AU CŒUR DE L'INNOVATION

Pour monter leur business à partir de presque rien, certaines entreprises de haute technologie de Shenzhen avaient l'habitude de se battre avec des imitations à bas prix. Pas cher, bas de gamme, imitation étaient parmi les mots les plus couramment utilisés pour décrire leurs produits.

Après des années de forte concurrence et de marché en plein développement, cette image a changé et l'innovation a été un facteur clé pour forcer le changement.

Lors du salon électronique IFA cet été à Berlin, Huawei a dévoilé son propre chipset, le Kirin 970, conçu par sa filiale HiSilicon Technologies. Ce jeu de puces figure dans les nouveaux modèles Mate 10 et Mate 10 Pro lancés le mois dernier.

L'innovation s'épanouit également dans le développement de logiciels et d'applications mobiles.

Lancé en 2011, WeChat est un logiciel d'application mobile de médias sociaux développé par Tencent. Basée à Shenzhen, la compagnie a révélé en novembre que l'application comptait désormais 902 millions d'utilisateurs connectés par jour, dont des centaines de millions hors de Chine. Pour beaucoup d'entre eux, WeChat est tout simplement devenu un mode de vie.

Pendant ce temps, de plus en plus de pays étrangers autorisent les services de paiement mobile chinois. De nombreux touristes chinois ont ainsi commencé à utiliser WeChat pour leurs achats à l'étranger au lieu d'emporter de l'argent liquide. D'après Zheng Hongmin, responsable de WeChat Pay en Asie-Pacifique, Wechat Pay est maintenant disponible dans 19 pays et régions pour des paiements en 12 devises.

Ces booms technologiques et succès créatifs ont un coût.

Cherchant à exceller dans l'innovation, les entreprises technologiques telles que Huawei investissent comme des fous.

Huawei dispose ainsi du plus grand budget de recherche et de développement (R&D) de toutes les entreprises chinoises. L'an dernier, il a investi 11 milliards de dollars en R&D et son chipset Kirin 970 est le fruit de ces nombreuses années d'investissements.

Parallèlement, ces entreprises accordent une grande attention à la coopération internationale en matière d'innovation. Huawei a mis en place des laboratoires de recherche en Russie et en France pour améliorer la conception de ses téléphones cellulaires. Tencent a ouvert un laboratoire d'intelligence artificielle à Seattle (nord-ouest des Etats-Unis).

Les autorités de Shenzhen ont également édicté de nombreuses politiques préférentielles pour s'assurer que la ville puisse attirer davantage de talents, dont des subventions et des allocations plus généreuses et de meilleures conditions de recherche scientifique.

En septembre, Barry Marshall, lauréat du prix Nobel de médecine en 2005, a lancé un laboratoire d'ingénierie biomédicale à l'Université de Shenzhen, le cinquième laboratoire de ce type dans la ville auquel participent des lauréats du Nobel.

L'année prochaine marquera le 40e anniversaire du début de la politique de réforme et d'ouverture de la Chine. Il y a quatre décennies, peu de gens pouvaient imaginer qu'un tel village de pêcheurs pourrait devenir un jour une plaque tournante pour des dizaines de milliers de nouvelles entreprises et accueillir les sociétés technologiques les plus prospères de Chine. C'est un effort d'innovation collectif et continu qui tient du miracle.

Michél Haese confie que Shenzhen lui a apporté plus d'inspiration et d'espoir que n'importe quel autre endroit dans le monde.

Avec son esprit d'ouverture et d'innovation, cette ville, mue par les espoirs de centaines de milliers de personnes comme Haese, continuera de faire des miracles.

 
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Shenzhen, l'un des coeurs mondiaux de l'innovation

French.xinhuanet.com | Publié le 2017-12-04 à 15:16

BEIJING, 4 décembre (Xinhua) -- La première visite de Michél Haese à Shenzhen n'était qu'une pure coïncidence. Mais ce qui a été le plus inattendu pour cet Allemand de 55 ans, c'est que cette ville du sud-est de la Chine l'aiderait à réaliser son rêve d'enfance.

UN PAYS DE COCAGNE POUR START-UPS

Dans son enfance, il aimait construire des choses avec tout ce qu'il trouvait sous la main -des boîtes, des couvercles, des rubans, des moteurs, des lampes, des piles. Adulte, il a essayé d'être opérateur radio, photographe, mais il n'a jamais abandonné son rêve de devenir un inventeur.

M. Haese a entendu parler de cette zone économique spéciale pour la première fois il y a plus de vingt ans à l'occasion du CeBit, le plus grand salon des technologies de l'information au monde qui se tient à Hanovre (nord de l'Allemagne).

En 2011, il avait prévu de visiter un salon électronique classique à Hong Kong, mais un de ses amis l'a entraîné dans un autre. Là, il a rencontré des entrepreneurs chinois qui l'ont invité à se rendre dans la métropole chinoise du sud-est pour visiter leurs usines.

"Shenzhen est un paradis pour le développement", confie-t-il. "Si vous avez des exigences ou des besoins pour de nouveaux appareils électroniques, je peux les trouver facilement", dit-il en faisant référence à Huaqiangbei, l'un des marchés des produits électroniques les plus grands et les plus animés au monde.

Michél Haese est désormais le patron de sa propre entreprise à Shenzhen. Son invention principale, le "Lapscreen", est plus une notion qu'un produit. Avec ce dispositif, on peut projeter toutes les fonctions d'un smartphone sur un moniteur full-HD portable de format A4, dont l'écriture d'un texte ou le visionnage d'un film. Avec ça, il espère partager son idée de "bureau portable" avec des partenaires dans le monde entier.

M. Haese n'est certainement pas le seul homme ayant un rêve et qui considère cette mégapole comme sa destination finale.

Cyril Ebersweiler est le co-fondateur de HAX Accelerator, un accélérateur de start-ups basé à Shenzhen et à San Francisco. Avec dix entreprises technologiques, ce Français de 38 ans a fondé HAX dans un garage à Shenzhen en 2011.

"L'une des choses que nous avons découverte en tirant parti de la chaîne d'approvisionnement de ces start-ups était que Shenzhen était un bon endroit pour créer des prototypes - et pas seulement pour du matériel électronique, mais aussi du matériel extrêmement complexe pour la santé, la robotique et les espaces de fabrication", explique-t-il à Xinhua.

Pendant six ans, HAX a cherché à accélérer des projets tels que des imprimantes 3D et des drones, ainsi que d'autres produits de consommation pour plus de 145 jeunes pousses. Il leur offre conseils et expertise du début à la fin.

M. Ebersweiler réunit chaque année des équipes dont les membres viennent du monde entier, plus de la moitié d'entre eux venant des Etats-Unis ou d'Europe. "Ce que nous avons dû développer à l'époque était un moyen efficace pour eux d'opérer en Chine", se souvient-il.

Selon lui, l'avantage unique de Shenzhen est d'avoir beaucoup de petites usines qui soutiennent les grandes. Il l'appelle ça "la longue traîne de fabrication en Chine". Il est impératif à ses yeux que les start-ups se plient aux pratiques locales : des phases de fabrication courtes et efficaces avec beaucoup de flexibilité et des coûts comparativement bas afin de réduire le lancement sur le marché.

"C'est très difficile, voire impossible de faire ça dans la Silicon Valley : on doit aller en ligne, passer commande, attendre quatre ou cinq jours d'expédition, jouer avec. Si ça ne marche pas, il faut recommencer".

UN INCUBATEUR POUR DE GRANDES MARQUES

Shenzhen a non seulement aidé de nouvelles entreprises à sortir de leur coquille, mais a aussi aidé beaucoup d'entreprises technologiques chinoises de niveau mondial, notamment dans le secteur des smartphones.

Huawei, un géant de télécommunications chinois basé à Shenzhen, a été créé en 1987. L'entreprise est aujourd'hui l'un des principaux producteurs de smartphones de la planète. Selon des analyses, elle a déjà surpassé Apple en terme de ventes mondiales en juin et en juillet dernier pour la première fois de son histoire.

Grâce à une meilleure conception et des fonctions photo avancées, les fabricants de portables chinois sont de plus en plus populaires parmi les consommateurs étrangers.

Matilda von Sydow, qui dirige une association de bienfaisance à Oslo en Norvège, utilise actuellement le portable P10 de Huawei.

"Je suis très contente de mon achat", dit-elle. "En tant qu'utilisatrice d'Android, je ne vois aucune raison de choisir une autre marque. Ce portable possède toutes les qualités que je souhaite", ajoute-t-elle en notant que beaucoup de ses amis et membres de sa famille utilisent eux aussi des portables Huawei.

Elliot Mulley-Goodbarne, rédacteur au site britannique Mobile News, spécialisé dans le secteur de la téléphonie mobile, dit à l'agence Xinhua qu'il pense que le succès de Huawei témoigne de la haute qualité de ses produits et de prix plus raisonnables.

Alors que Huawei investit les pays développés, Transsion Holding, également basé à Shenzhen, focalise son attention sur le continent africain.

La part de marché qu'il occupe sur le marché africain a ainsi atteint 38% en 2016, selon les statistiques de l'International Data Corporation (IDC). Cela signifie que sur trois téléphones mobiles vendus en Afrique, l'un d'eux est un Transsion.

Avec ses investissements dans nombre de pays du continent, Transsion n'est pas seulement devenue une marque populaire en Afrique, mais elle apporte de réels bénéfices aux Africains. En 2011, la société a ainsi créé une usine de smartphones en Ethiopie, qui compte aujourd'hui 1.600 employés locaux.

Alemseged Teka est venu travailler à Transsion dès l'ouverture de la première usine. Pendant six ans, il est passé d'ouvrier sur la ligne d'assemblage à chef du département de planification de la production. Aujourd'hui, il gagne un revenu confortable.

"La compagnie chinoise a changé ma vie", a-t-il dit, ajoutant qu'en Ethiopie, beaucoup de monde veulent trouver un emploi chez Transsion, car celle-ci verse de bons salaires.

En produisant des mobiles pour les consommateurs mondiaux, les compagnies chinoises basées à Shenzhen ont également investi dans les infrastructures de services mobiles pour connecter les habitants d'un pays au le reste du monde.

Huawei travaille depuis 2013 avec l'Autorité zambienne des technologies de l'information et de la communication (ZICTA) pour fournir une couverture internet aux régions éloignées. En 2014, elle a aidé à connecter plus de 500 villages pour la première fois en installant 169 stations de base dans les régions reculées de dix provinces du pays.

AU CŒUR DE L'INNOVATION

Pour monter leur business à partir de presque rien, certaines entreprises de haute technologie de Shenzhen avaient l'habitude de se battre avec des imitations à bas prix. Pas cher, bas de gamme, imitation étaient parmi les mots les plus couramment utilisés pour décrire leurs produits.

Après des années de forte concurrence et de marché en plein développement, cette image a changé et l'innovation a été un facteur clé pour forcer le changement.

Lors du salon électronique IFA cet été à Berlin, Huawei a dévoilé son propre chipset, le Kirin 970, conçu par sa filiale HiSilicon Technologies. Ce jeu de puces figure dans les nouveaux modèles Mate 10 et Mate 10 Pro lancés le mois dernier.

L'innovation s'épanouit également dans le développement de logiciels et d'applications mobiles.

Lancé en 2011, WeChat est un logiciel d'application mobile de médias sociaux développé par Tencent. Basée à Shenzhen, la compagnie a révélé en novembre que l'application comptait désormais 902 millions d'utilisateurs connectés par jour, dont des centaines de millions hors de Chine. Pour beaucoup d'entre eux, WeChat est tout simplement devenu un mode de vie.

Pendant ce temps, de plus en plus de pays étrangers autorisent les services de paiement mobile chinois. De nombreux touristes chinois ont ainsi commencé à utiliser WeChat pour leurs achats à l'étranger au lieu d'emporter de l'argent liquide. D'après Zheng Hongmin, responsable de WeChat Pay en Asie-Pacifique, Wechat Pay est maintenant disponible dans 19 pays et régions pour des paiements en 12 devises.

Ces booms technologiques et succès créatifs ont un coût.

Cherchant à exceller dans l'innovation, les entreprises technologiques telles que Huawei investissent comme des fous.

Huawei dispose ainsi du plus grand budget de recherche et de développement (R&D) de toutes les entreprises chinoises. L'an dernier, il a investi 11 milliards de dollars en R&D et son chipset Kirin 970 est le fruit de ces nombreuses années d'investissements.

Parallèlement, ces entreprises accordent une grande attention à la coopération internationale en matière d'innovation. Huawei a mis en place des laboratoires de recherche en Russie et en France pour améliorer la conception de ses téléphones cellulaires. Tencent a ouvert un laboratoire d'intelligence artificielle à Seattle (nord-ouest des Etats-Unis).

Les autorités de Shenzhen ont également édicté de nombreuses politiques préférentielles pour s'assurer que la ville puisse attirer davantage de talents, dont des subventions et des allocations plus généreuses et de meilleures conditions de recherche scientifique.

En septembre, Barry Marshall, lauréat du prix Nobel de médecine en 2005, a lancé un laboratoire d'ingénierie biomédicale à l'Université de Shenzhen, le cinquième laboratoire de ce type dans la ville auquel participent des lauréats du Nobel.

L'année prochaine marquera le 40e anniversaire du début de la politique de réforme et d'ouverture de la Chine. Il y a quatre décennies, peu de gens pouvaient imaginer qu'un tel village de pêcheurs pourrait devenir un jour une plaque tournante pour des dizaines de milliers de nouvelles entreprises et accueillir les sociétés technologiques les plus prospères de Chine. C'est un effort d'innovation collectif et continu qui tient du miracle.

Michél Haese confie que Shenzhen lui a apporté plus d'inspiration et d'espoir que n'importe quel autre endroit dans le monde.

Avec son esprit d'ouverture et d'innovation, cette ville, mue par les espoirs de centaines de milliers de personnes comme Haese, continuera de faire des miracles.

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