La restauration des liens entre Cuba et les Etats-Unis attire l'attention mondiale

Publié le 2015-07-03 à 19:38 | french.xinhuanet.com

Taille du Texte
T+ | T-

RSS

Partager


Une semaine d'actualités en images (du 22 au 28 juin 2015)

John Nash

Par Ovidio Acosta, Mao Pengfei

LA HAVANE, 2 juillet (Xinhua) -- Cuba et les Etats-Unis ont ensemble attiré une fois de plus l'attention mondiale après avoir annoncé la reprise de leurs relations diplomatiques et l'ouverture d'ambassades sur les territoires de l'un et de l'autre après 54 ans d'hostilité.

Cette décision historique, indiquée dans des lettres que les président Raul Castro et Barack Obama se sont envoyées l'un l'autre mercredi, a été révélée six mois après que les deux dirigeants ont surpris le monde avec leur détermination à débuter un processus de renouvellement des liens.

Les relations diplomatiques entre les deux pays voisins ont été coupées de manière unilatérale par les Etats-Unis le 3 janvier 1961, quelques semaines avant de lancer leur attaque sur Playa Giron (la Baie des Cochons) dans la province cubaine de Matanza (sud).

Depuis lors, restaurer les liens entre les deux côtés du détroit de Floride semblait n'être qu'une chimère. Mais cela est aujourd'hui une réalité.

Cependant, comme l'ont admis les deux gouvernements, rétablir les liens diplomatiques et ouvrir les ambassades à La Havane et Washington n'est que la première étape d'une route "longue et complexe" vers une normalisation totale de leurs relations.

Un des problèmes les plus épineux est le blocus économique, financier et commercial que les Etats-Unis ont maintenu contre l'île depuis 1962. Ce blocus a causé des pertes dépassant 1100 milliards de dollars pour Cuba, selon l'ONU.

L'embargo décrété par l'ancien président américain John F. Kennedy le 3 février 1962 est vu par Cuba comme la principale barrière à son développement et à la normalisation des relations bilatérales.

Après la mise en place du blocus contre Cuba, cette mesure marquante a été renforcée par 10 autres gouvernements américains, qui ont ajouté de nouvelles régulations telles que le Cuban Democracy Act (Loi sur la démocratie cubaine (1992) et la Loi Helms-Burton (1996).

Le 16 janvier 2015, un mois après leur annonce bilatérale et à la veille de la première rencontre débutant le processus, Washington a mis en place des politiques afin de soulager d'une certaine manière l'embargo et permettre certaines transactions financières et commerciales avec Cuba.

M. Obama a déclaré que la politique de blocus avait "échoué" et a demandé au Congrès, majoritairement républicain, d'abroger les lois qui la soutiennent. Mais tout porte à croire que ses rivaux politiques ne vont pas lui rendre la tache facile.

Il existe aussi le problème de la base navale américaine de Guantanamo. Établie en 1903 après l'occupation militaire de l'île, elle couvre un surface de 117 kilomètres carrés dans l'est de Cuba.

Cuba ne reconnaît pas le traité portant sur l'établissement de la base navale américaine de Guantanamo, arguant que ce document a été signé sous pression, et demande ainsi que ce territoire soit retourné à Cuba.

La base a été discréditée au niveau international suite à l'ouverture d'une prison durant l'administration de l'ancien président américain George W. Bush. Elle a été conçue pour détenir les étrangers suspectés d'être des membres du groupe terroriste al-Qaida après les attaques du 11 septembre 2001 sur le sol américain.

Cuba a exigé que les Etats-Unis lui retournent Guantanamo, ce qui a été ouvertement refusé par son voisin.

"La base navale n'est pas quelque chose que nous estimons devoir fermer", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest en janvier dernier.

Les Etats-Unis devraient garder la base, et ce même après que la prison soit vidée, a-t-il ajouté.

Dans un communiqué du gouvernement publié mercredi, Cuba a indiqué que pour arriver à la normalisation des liens, la propagande contre le système socialiste de l'île devait être stoppée.

Une compensation a également été demandée pour les dommages humains et économiques causés par les politiques américaines.

Un autre problème tout aussi controversé est la politique américaine "pieds secs/pieds mouillés" et le Cuban Adjustment Act (Loi d'ajustement cubain).

La politique "pieds secs/pieds mouillés" appliquée les 20 dernières années autorise les Cubains qui arrivent à poser le pied sur le territoire américain d'y rester légalement, alors que ceux interceptés en mer sont renvoyés vers leur île d'origine.

Le Cuban Adjustment Act accorde immédiatement les permis de résidence et de travail aux Cubains, privilège impossible à obtenir pour les autres immigrants aux Etats-Unis.

Parmi les nombreuses différends entre les deux pays se trouve la controverse sur les droits de l'Homme.

Washington a de manière répété évoqué ce problème à Cuba, alors que La Havane a exprimé son "inquiétude" quant aux pratiques de ces droits dans son pays voisin.

010020070770000000000000011100001343803701