Japon : 30 000 manifestants contre les lois de sécurité et une session parlementaire prolongée

Publié le 2015-06-25 à 08:27 | french.xinhuanet.com

Taille du Texte
T+ | T-

RSS

Partager


Une semaine d'actualités en images (du 15 au 21 juin 2015)

John Nash

TOKYO, 24 juin (Xinhua) -- Environ 30 000 manifestants se sont massés mercredi autour de l'édifice abritant la Diète japonaise (Parlement) pour exprimer leur vive opposition à l'égard des tentatives du Premier ministre Shinzo Abe de faire passer une série de lois de sécurité et d'imposer une prolongation de la session parlementaire.

La session ordinaire de la Diète devait normalement prendre fin ce mercredi, mais pour tenter de faire adopter des projets de loi controversés sur la sécurité, M. Abe et le leader du Nouveau Komeito, Natsuo Yamaguchi, ont décidé lundi de prolonger la session parlementaire de 95 jours jusqu'au 27 septembre, ce qui correspond à la prolongation la plus longue depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Mécontents de cette décision, les manifestants ont réclamé que la session de la Diète se termine immédiatement comme prévu. Scandant des slogans tels que "Retrait des lois de sécurité" ou "Abe, démission !", les manifestants ont estimé que sur la question de la "législation de guerre", M. Abe agissait en dictateur et qu'il entraînerait à nouveau le Japon dans des conflits armés si les projets de loi sur la défense étaient adoptés à la Diète.

Des leaders des partis d'opposition ont également participé au rassemblement de mercredi. Le chef du Parti communiste japonais Kazuo Shii a déclaré que même si la session de la Diète est prolongée, "le fait que ces projets de loi sur la sécurité sont contraires à la Constitution japonaise ne changera pas."

Akira Nagatsuma, membre du Parti démocrate du Japon, le principal parti d'opposition du pays, a estimé de son côté que M. Abe n'avait pas tiré les leçons de la guerre passée et il a mis en doute l'aptitude du Premier ministre à prendre les bonnes décisions en tant que chef des Forces d'autodéfense du Japon (FAJ, armée japonaise).

M. Abe cherche à faire adopter un nouveau train de mesures législatives relatives à la sécurité afin de poser des bases juridiques qui autoriseraient les FAJ à exercer un droit à l'autodéfense collective, mais la Constitution japonaise, pacifiste, interdit clairement au pays de défendre d'autres pays, c'est-à-dire d'exercer un droit à une défense collective.

Selon un récent sondage, 81,4 % des Japonais estiment que les explications du gouvernement concernant les projets de loi relatifs à la sécurité sont "insuffisantes", tandis que 14,2 % d'entre eux sont d'avis inverse.

010020070770000000000000011101841343535371