Yémen: les membres de la Ligue Arabe d'accord sur la formation d'une force conjointe pour contrer les menaces de sécurité (Synthèse)
Publié le 2015-03-30 à 13:50 | french.xinhuanet.com
CHARM El-CHEIKH (Egypte), 29 mars (Xinhua) -- Le président égyptien Abdel-Fattah al-Sissi a déclaré dimanche que les membres de la Ligue arabe (LA) sont tombés d'accord sur la formation d'une force militaire arabe commune pour contrer les menaces de sécurité croissantes au Yémen.
"En réponse à la responsabilité imposée par les graves défis auxquels fait face notre nation arabe et qui menacent ses ressources, les dirigeants arabes ont décidé d'approuver le principe de la formation d'une force militaire arabe", a déclaré le président Sissi dans son discours de clôture du 26e Sommet arabe tenus dans la ville balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, en présence de 20 monarques et présidents.
M. Sissi a ajouté qu'une équipe de haut niveau doit être formée et supervisée par les chefs d'état-major des Etats participants afin d'étudier tous les aspects nécessaires à la mise en place de la force militaire conjointe.
L'idée de former une force multinationale arabe a été initiée par le président Sissi pour faire face aux défis communs qui menacent la sécurité nationale arabe. Son initiative est survenue après qu'une vidéo a été diffusée en ligne en février montrant la décapitation de 21 coptes égyptiens en Libye par une branche du groupe Etat islamique (EI).
Les ministres arabes des Affaires étrangères ont déclaré dans le projet de leur communiqué final que "la force militaire conjointe allait immédiatement intervenir pour contrer les défis qui menacent la sécurité des Etats membres, selon la demande du pays concerné."
Selon la déclaration finale du sommet arabe de deux jours conclu dimanche, la formation d'une telle force est une option disponible "pour défendre la sécurité nationale arabe dans la confrontation des défis actuels et des développements rapides, en particulier ceux liés à l'usage de la violence et du terrorisme par certains groupes."
Le secrétaire général de la LA, Nabil al-Arabi, a déclaré dimanche que cette décision est "importante et urgente" en raison des troubles et des menaces actuels auxquels est confronté le monde arabe, qui nécessite une réponse collective.
"La participation à la force conjointe est optionnelle, tout comme la participation à toute autre chose," a clarifié le chef de la Ligue arabe lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shukry.
M. Araby a noté que les chefs d'Etat-major arabes seront invités à une réunion d'ici un mois afin de lancer les discussions et procédures nécessaires pour former le front commun.
L'Irak a exprimé des réserves quant à cette initiative de former une force militaire arabe unie, arguant qu'"il doit y avoir eu un dialogue avant une telle initiative."
Pour sa part, le ministre égyptien des Affaires étrangères a souligné qu'après les réactions des dirigeants arabes, les dernières étapes pour la formation de la force militaire conjointe seront présentées au Conseil de défense conjoint de la Ligue arabe pour commentaires et approbation finale.
"Tous les Etats arabes sont représentés au Conseil de défense arabe commune, et ont tous le droit de présenter leurs idées sur la formation d'une telle action arabe commune d'une manière qui convient tant aux Etats participant qu'aux Etats non-participants.", a déclaré aux journalistes M. Shukry.
Il a ajouté que les Etats arabes qui n'ont pas la volonté ou les moyens de rejoindre la coalition au moment actuel pourrait le faire plus tard.
Dans les années 1950, les pays membres de la Ligue Arabe ont signé un traité conjoint de défense et de coopération économique pour contrer l'expansion d'Israël, mais l'accord a été gelé depuis qu'il a été signé.
Le récent accord arabe sur la force militaire conjointe survient alors qu'une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite entre dans son cinquième jour de bombardement de cibles appartenant aux militants chiites Houthis au Yémen, action effectuée sans autorisation préalable de la Ligue arabe ou des Nations Unies.
Cette décision d'agir a été prise suite à une demande préalable du président yéménite en fuite Abd Rabbo Mansour Hadi, qui a demandé une intervention militaire arabe afin d'empêcher l'avancée des Houthis au Yémen.
Les Houthis ont repris la capitale yéménite Sanaa en septembre dernier, et ont forcé le président à fuir vers la ville portuaire méridionale d'Aden plus tôt cette année.
Les Houthis prétendent que leurs actions sont destinées à lutter contre l'expansion du salafisme sunnite au Yémen et pour défendre leur communauté chiite contre la discrimination généralisée et systématique.
Le ministre yéménite des Affaires étrangères Riyad Yassin a déclaré dimanche que les frappes aériennes de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite, appelées "Opération aérienne Tempête décisive", ont réussi à empêcher les avions iraniens de fournir des armes aux Houthis.
Il a ajouté qu'un dialogue national se tiendra après la fin de l'opération militaire en cours au Yémen et après que les Houthis se seront complètement retirés de tous les territoires qu'ils ont saisis.
La coalition dirigée par l'Arabie saoudite a réitéré que leur action est destinée à protéger le gouvernement légitime du président Hadi.
La déclaration finale du sommet arabe révélée dimanche a appelé à un retrait immédiat des rebelles Houthis de la capitale yéménite Sanaa ainsi que des institutions gouvernementales, et les exhorte à remettre leurs armes aux autorités légitimes.
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