CANBERRA, 25 mars (Xinhua) -- L'Australie est encore à "quelques étapes" à parcourir pour se joindre à la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII) initiée par la Chine, en tant que membre fondateur, a rapporté mercredi la ministre australienne des Affaires étrangères Julie Bishop.

La ministre a affirmé que le gouvernement australien est toujours dans le processus d'examiner des "problèmes de gouvernance" entourant la BAII, et qu'il lui reste "un bon chemin" à parcourir avant que l'Australie ne rejoigne officiellement l'organisation malgré la date butoir du 31 mars.

Le cabinet fédéral et le Comité de la sécurité nationale ont approuvé le projet du gouvernement australien de signer un "protocole d'entente" sur la banque de 100 milliards de dollars, mais la date de sa signature d'adhésion demeure inconnue.

Mme Bishop a indiqué que la décision fait encore l'objet d'une étude "active" et qu'il reste "bon nombre d'étapes" à évaluer dans le processus.

"Je souligne que la prochaine étape est de signer un protocole d'entente afin d'être impliqué dans les négociations sur les statuts", a confié Mme Bishop à la presse mercredi à Canberra. "Il y a encore beaucoup à faire avant de prendre la décision de devenir un membre fondateur de la banque".

Mme Bishop a déclaré que le gouvernement australien avait demandé des réponses des responsables chinois sur "plusieurs questions" que l'Australie se pose sur des "affaires de gouvernance".

"Depuis octobre dernier, nous demandons de plus amples informations à la Chine, pour mieux comprendre, et de l'extérieur nous avons réussi à obtenir beaucoup d'informations, alors nous maintenons une discussion avec la Chine et les autres membres potentiels de cette banque", a-t-elle affirmé.

Le trésorier australien Joe Hockey, un des premiers partisans de la banque en Australie, a déclaré mercredi que l'Australie ferait de son mieux pour respecter l'échéance de mardi prochain.

"Nous serions un négociateur très actif à la table", a-t-il indiqué. "Une banque d'investissement asiatique avec une bonne structure de gouvernance est bénéfique pour l'Australie".

En signant un protocole d'entente, l'Australie manifesterait son intérêt dans la banque basée à Beijing tout en se gardant la possibilité d'abandonner son application si elle n'est pas satisfaite de la gouvernance et de la transparence de l'institution multi-nationale.

Les Etats-Unis ont fait pression sur l'Australie et leurs autres alliés pour qu'ils agissent avec prudence. Cela n'a pas empêché la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et l'Italie d'annoncer ce mois-ci qu'ils appliqueront pour se joindre à la jeune banque.