L'Occident a besoin de réfléchir sur sa liberté d'expression (COMMENTAIRE)

Publié le 2015-01-17 à 16:50 | french.xinhuanet.com

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Une semaine d'actualités en images (du 5 au 11 janvier 2015)

People - Cristiano Ronaldo

BEIJING, 17 janvier (Xinhua) -- La liberté d'expression n'est pas "la liberté d'insulter", souligne le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu.

Le Sénégal ne peut pas "cautionner" des caricatures du prophète Mahomet car elles pourraient être "sources de tensions sérieuses sur l'ensemble de la planète", avertit le président sénégalais Macky Sall.

Au Pakistan, des manifestants ont rendu hommage aux tueurs de Charlie Hebdo, car "ces deux frères ont vengé tous les musulmans du monde entier".

Au Niger, une manifestation anti-Charlie a fait 4 morts et 45 blessés...

Après les attentats terroristes survenus le 7 janvier à Paris, le dernier numéro de Charlie Hebdo a une nouvelle fois caricaturé le prophète Mahomet, ce qui a provoqué une vague de colère des musulmans partout dans le monde. Même le roi de Jordanie, qui avait participé à la marche contre le terrorisme à Paris, a considéré le dernier numéro de Charlie Hebdo comme "irresponsable et inconscient".

S'il est vrai que Charlie Hebdo s'est attiré de la sympathie au sein de la communauté internationale après l'attaque terroriste, sa décision de publier une nouvelle caricature provocatrice du prophète Mahomet en couverture de sa dernière édition constitue sans doute une surexploitation de cette sympathie.

Dans le sillage des attentats terroristes à Paris, l'un des points de vue qui a dominé les médias occidentaux est que la liberté d'expression doit être défendue à tout prix. Ainsi, certains Occidentaux se conforment à des critères qu'eux seuls reconnaissent, au même titre que des fanatiques religieux. N'est-ce pas là une autre forme de "pensée extrémiste"?

Le comportement des adultes est parfois difficile à comprendre: ce que nous utilisons souvent pour éduquer les enfants ne s'applique pas pour nous-mêmes. Si un enfant maudit les ancêtres d'un autre enfant, il arrive souvent que le deuxième en colère prenne un bâton pour frapper le premier. Dans la vie quotidienne, nous croyons que tous deux doivent prendre la responsabilité. Si la plupart des gens ne condamnent que l'enfant qui réagit avec la violence, nous pouvons imaginer que la famille insultée de ce dernier, même si elle se trouve dans une situation défavorable, protestera forcément.

Les terroristes pensent qu'ils ont la liberté de lancer des attaques terroristes, dans ce cas-là, tout le monde est d'accord que ces actions doivent être sévèrement punies. De même, dans le monde il n'y a pas de liberté d'expression absolue. Si elle existe, ce serait au détriment des intérêts d'autrui et provoquerait forcément des critiques.

Il ne fait pas de doute que la mentalité "confrontationnelle" et intolérante de l'Occident, qui a mené à son ingérence politique et militaire arbitraire dans d'autres pays, a un lien avec l'émergence et la propagation rapides du terrorisme à travers le monde d'aujourd'hui. Si le terrorisme est une poudrière, l'interventionnisme et l'exclusivisme culturel pratiqués en Occident, à un certain degré, font partie de ses déclencheurs.

Une question est donc posée : face à ces critiques du monde musulman, est-ce que la France, comme les autres pays occidentaux, a besoin de réfléchir sur sa liberté d'expression absolue dont elle est très fière?

Actuellement, les musulmans en Afrique, au Moyen-Orient et dans les pays européens mènent presque tous les jours les manifestations anti-Charlie, et la France est obligée de hisser son niveau d'alerte anti-terroriste. Cependant, le problème n'a pas été résolu. Pour les pays occidentaux, la bonne solution réside dans une réflexion sincère sur son attitude envers d'autres cultures et la religion "d'autrui".

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