LISBONNE, 2 janvier (Xinhua) -- Le Portugal a officiellement pris vendredi la présidence du Conseil de l'Union européenne (UE), alors que de nombreux pays sont encore aux prises avec la deuxième vague de la pandémie de COVID-19.
Le Premier ministre portugais Antonio Costa a déclaré que ses priorités après avoir pris la présidence seraient le "succès de la vaccination" contre le COVID-19 et la "reprise économique et sociale de l'Europe".
"Pour les six prochains mois, le Portugal sera à la tête de l'Union européenne (UE)", a-t-il déclaré sur Twitter, soulignant la devise de la présidence portugaise : "Il est temps d'agir : pour une reprise équitable, verte et numérique".
Il a également annoncé son intention de renforcer "l'autonomie stratégique d'une Union européenne ouverte sur le monde".
"Il est donc temps d'agir ensemble en tant que communauté de valeurs et de prospérité partagée", a déclaré M. Costa dans son premier message officiel lors de sa prise de fonction à la présidence.
Pour parvenir à la reprise économique de l'UE, selon le ministre portugais des Affaires étrangères Augusto Santos Silva, une priorité serait la mise en œuvre d'un plan de relance d'un montant total de 1.820 milliards d'euros (2.230 milliards de dollars américains), qui doit être réparti jusqu'en 2027 entre les 27 Etats membres de l'UE.
Antonio Casimiro, un chercheur de la faculté d'économie de l'université de Coimbra, a déclaré à Xinhua que l'UE voyait des lueurs d'espoir pour la reprise grâce au début de la vaccination contre le COVID-19.
Toutefois, il a déclaré que "le Portugal serait bientôt confronté à un problème majeur : la définition du rôle de chaque pays membre et la responsabilité de l'UE dans la lutte contre la pandémie".
Selon M. Casimiro, pour lutter contre la pandémie et parvenir à la reprise d'une économie entravée par le COVID, l'UE doit prendre des mesures de collaboration et reconfigurer "les responsabilités de chaque Etat et de l'Union européenne".
Cela pourrait même conduire à une réanalyse et une révision des traités qui régissent les relations au sein du bloc européen, comme le "traité de Lisbonne", la base constitutionnelle de l'UE, a souligné M. Casimiro.
Gustavo Batista, professeur de droit et de relations internationales, a déclaré à Xinhua que la présidence portugaise coïncidait également avec un moment où l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne, qui n'est plus membre de l'UE, jouent un rôle moins décisif dans le bloc.
"Ce sont les locomotives qui ont fait avancer l'UE. Puis sont venus d'autres pays qui sont restés plus à la périphérie, soit parce que leurs économies n'étaient pas centrales, soit parce qu'elles n'étaient pas aussi stratégiques", a-t-il fait remarquer.
Selon le professeur, le fait que le Portugal, qui est également un pays périphérique tant économiquement que géographiquement, prenne le commandement européen, signifie que ces pays secondaires sont devenus plus importants.
"Cela a été bien signalé en cette année de pandémie lorsqu'après une série de discussions, il a été possible de débloquer une aide économique plus viscérale et plus profonde pour des pays qui ne possèdent pas les mêmes positions économiques que l'Allemagne, la France et la Hollande", a estimé le professeur.
En ce qui concerne les relations extracommunautaires, selon M. Casimiro, il existe une "triangulation entre les Européens, les Nord-Américains et les Chinois". Cet équilibre est très complexe - mais il faudra y réfléchir - et cette mission se fera avec le Portugal".
Si les relations de l'UE avec les Etats-Unis sous la nouvelle administration de Joe Biden sont encore floues, la Chine ne sera certainement pas considérée comme un obstacle ou un ennemi, car elle est encore aujourd'hui le principal partenaire économique de l'UE, a précisé M. Batista.
Il est indéniable que l'économie chinoise jouera un rôle de plus en plus important à l'avenir, a-t-il expliqué. Fin
