France : le personnel hospitalier manifeste pour "sauver l'hôpital public", le chef de l'Etat promet un "plan d'urgence" (SYNTHESE)

French.xinhuanet.com|Publié le 2019-11-15 à 05:05
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PARIS, 14 novembre (Xinhua) -- Médecins, infirmiers, aides-soignants, étudiants, syndicats ...le personnel hospitalier s'est largement mobilisé jeudi pour "sauver l'hôpital public" français lors d'une journée d'action qui s'est traduite par des grèves et une importante manifestation à Paris. Le chef de l'Etat français, Emmanuel Macron, a annoncé qu'un "plan d'urgence" sera présenté mercredi prochain.

Tous les corps de métiers de la fonction publique hospitalière, mais aussi des étudiants soutenus par les doyens de facultés de médecin, des syndicats et des associations de patients, étaient appelés à manifester jeudi. Le mouvement de grève inédit lancé en mars dernier par le collectif Inter-Urgences qui impacte toujours 268 services d'urgence a fait tâche d'huile, met en lumière un malaise qui couvait depuis des années dans l'hôpital public.

Plusieurs milliers de personnes (environ 10 000 personnes, selon les organisateurs) ont défilé à Paris avec un mot d'ordre: "Sauver l'hôpital public". Le cortège est parti en début d'après-midi de Port-Royal en direction de l'esplanade des Invalides dans une ambiance bon enfant. "La santé n'est pas une marchandise", ont scandé les manifestants. "Il est urgent d'agir", "l'hôpital est mort, réanimez-le", "hôpital public en urgence vitale", pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants.

Des défilés ont également eu lieu dans plusieurs grandes villes du pays, telles que Lyon, Toulouse, Marseille, Lille.

Le gouvernement français a déjà présenté à trois reprises en juin, le 2 septembre et le 9 septembre une série de dispositions sans pour autant convaincre le personnel hospitalier, poussant le président de la République à monter en première ligne jeudi après-midi.

"Je voulais, en ce jour, dire toute ma considération à l'engagement des personnels soignants. J'ai entendu leur colère et leur indignation face à des conditions de travail parfois devenues impossibles", a déclaré M. Macron, en déplacement dans la Marne (Grand Est), avant d'annoncer qu'un "plan d'urgence" pour l'hôpital public sera présenté mercredi prochain après le Conseil des ministres.

"Ce plan d'urgence doit aussi porter des logiques de réorganisation (...) et revoir la gouvernance de l'hôpital public", a-t-il dit, ajoutant : "Nous devons assumer à court terme un investissement plus fort, plus massif, dans notre santé, pour le bien de tous".

Dans une tribune publiée mercredi par le journal Le Monde, 70 directeurs médicaux de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) ont tiré la sonnette d'alarme. L'hôpital public "s'écroule et nous ne sommes plus en mesure d'assurer nos missions dans de bonnes conditions de qualité et de sécurité des soins", ont-ils écrit.

Près de 2 000 professionnels de la pédiatrie se sont quant à eux exprimés dans le quotidien Le Parisien, estimant que "la crise de l'hôpital public expose les enfants à être moins bien soignés, voire même à être mis en danger par l'insuffisance des moyens".

Augmentation des salaires, hausse des effectifs, réouverture des lits supprimés figurent en première ligne des revendications du personnel hospitalier qui pointe du doigt les conséquences de la dégradation de leurs conditions de travail sur la santé des patients. A Mulhouse (Grand Est), par exemple, les médecins urgentistes démissionnent en nombre, au point qu'une fermeture du service est évoquée.

Depuis 2005, près de neuf milliards d'euros d'économies ont été imposées aux hôpitaux publics, relève la Fédération hospitalière de France.

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