PARIS, 31 octobre (Xinhua) -- Les constructeurs automobiles PSA et Fiat-Chrysler (FCA) ont officialisé un accord de fusion à 50/50 approuvé à l'unanimité par leurs conseils d'administration, dans un communiqué publié jeudi.
Le rapprochement des deux constructeurs permettrait de créer le 4e plus grand constructeur mondial en terme de ventes annuelles (8,7 millions de véhicules), avec un chiffre d'affaires consolidé de près de 170 milliards d'euros et une création de valeur générée par la fusion estimée à près de 3,7 milliards d'euros de synergies annuelles et progressives, "sans fermetures d'usines", ont précisé les deux constructeurs. Il est prévu que 80% des synergies seraient atteintes à partir de la fin de la quatrième année avec un coût de réalisation estimé à 2,8 milliards d'euros.
Le capital de la nouvelle entité serait détenu à 50% par les actionnaires du Groupe PSA et à 50% par les actionnaires de FCA : "Dans un environnement en mutation rapide, confronté à de nouveaux défis en matière de mobilité connectée, électrifiée, partagée et autonome, la nouvelle entité combinée tirerait parti de son empreinte R&D mondiale et de son écosystème pour accélérer l'innovation et relever ces défis avec agilité et efficience économique", ont-ils indiqué.
Les marges de la nouvelle entité permettraient de renforcer les marques respectives des deux groupes dans les segments des berlines de luxe, premium, généraliste, des SUV, et des poids lourds & véhicules utilitaires légers, ont fait savoir les deux constructeurs, ajoutant que la fusion réunirait "les compétences élargies des deux groupes dans les technologies qui construisent la nouvelle mobilité durable, notamment les moteurs électrifiés, la voiture autonome et les technologies digitales et connectées."
Les actionnaires des deux groupes détiendraient respectivement 50% du capital de la nouvelle entité dont la maison mère serait basée au Pays-Bas, avec onze membres dans son nouveau conseil d'administration, cinq nommés par Fiat-Chrysler et cinq nommés par PSA. Carlos Tavares, actuel dirigeant de PSA, serait le directeur général pour cinq ans.
"Ce rapprochement est significativement créateur de valeur pour toutes les parties prenantes et ouvre un avenir prometteur pour nos deux groupes. Je suis très satisfait du travail déjà accompli avec Mike et je serai très heureux de construire avec lui une entreprise de référence.", s'est-il félicité.
"Je suis heureux de l'opportunité de travailler avec Carlos et son équipe sur cette fusion très impactante pour notre industrie. Nous avons une longue histoire de coopérations fructueuses avec le Groupe PSA et je suis convaincu qu'ensemble, avec nos excellentes équipes nous pouvons créer un acteur clé de la mobilité d'envergure mondiale.", a pour sa part affirmé Mike Manley, PDG de Fiat.
L'annonce de cette fusion a été favorablement accueilli par le ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire : "Cette opération répond à la nécessité pour le secteur automobile de se consolider pour faire face aux défis de la mobilité du futur. Elle permettrait la création du 4e groupe automobile mondial. La France doit être fière de son industrie automobile, qui a fait preuve de sa capacité de recherche et d'innovation technologique, en particulier en matière électrique et hybride. Dans cette nouvelle donne mondiale, ses deux constructeurs, avec leur partenaire respectif, se placeraient ainsi parmi les quatre premiers constructeurs mondiaux", a-t-il indiqué via un communiqué.
Le gouvernement français "sera particulièrement vigilant sur la préservation de l'empreinte industrielle en France, la localisation des centres de décision et la confirmation de l'engagement du nouveau groupe sur la création d'une filière industrielle européenne de batteries électriques", a-t-il également fait savoir.
