La Première ministre danoise s'excuse auprès des victimes d'abus sexuels dans les orphelinats danois

French.xinhuanet.com|Publié le 2019-08-14 à 04:31
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COPENHAGUE, 13 août (Xinhua) -- La Première ministre danoise Mette Frederiksen s'est personnellement excusée mardi auprès des garçons maltraités dans des orphelinats danois entre 1947 et 1976.

Au cours d'un événement télévisé organisé à Marienborg, la résidence officielle de la Première ministre danoise, Mme Frederiksen a présenté des excuses déchirantes aux victimes encore en vie. Les précédents Premiers ministres danois avaient toujours refusé de s'excuser à ce sujet.

Pendant 29 ans, les jeunes garçons hébergés dans les orphelinats danois, et notamment dans le tristement célèbre orphelinat de Godhavn, ont été soumis à des brimades systématiques, à des abus sexuels, voire à des essais médicaux. Ces excès ont été imputés à l'échec de l'Etat danois à assurer une supervision efficace de ses propres institutions.

Poul-Erik Rasmussen, président du principal groupe de soutien aux victimes, l'Association des garçons de Godhavn, lutte depuis 14 ans pour obtenir non pas une compensation financière, mais des excuses officielles. Il souhaitait notamment que les victimes soient reconnues comme des "êtres humains", et non comme des "pigeons", comme l'Etat a, selon lui, traité les orphelins danois.

M. Rasmussen a été l'un des premiers à saluer avec enthousiasme les excuses de la Première ministre, qu'il a décrit comme une "importante rédemption".

Cette victoire ouvre cependant la voie aux nombreuses victimes qui se sont montrées intéressées par une éventuelle compensation financière.

En 2016, le film "Der kommer en dag", interprété par les acteurs Lars Mikkelsen et Sofie Grabol, a mis en scène les violences et les humiliations qui se sont déroulées à Godhavn. Le film a permis de donner une visibilité accrue à cette question, et a suscité un débat d'ampleur nationale.

Au Danemark, les réactions à ces excuses rétrospectives ont été mitigées, mais globalement positives.

"Je pense que c'était la meilleure chose à faire. La Première ministre n'était pas là à l'époque. Elle n'a rien fait de mal à ces garçons. Mais elle a pris ses responsabilités en s'excusant pour l'Etat, qui aurait dû être là pour ces enfants", a ainsi déclaré l'urbaniste Rikke Orholm Jensen.

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